Les ressources océaniques
Publié le 06/12/2018
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DES RÉSERVES LIMITÉES
Avec 70,8 % de la superficie terrestre occupée, les océans constituent le plus grand écosystème de la planète ; 80 % de la biodiversité en sont issus et on estime à près de 10 millions le nombre d'espèces encore inconnues vivant dans leurs profondeurs.
Les mers et les océans représentent 1,3 milliard de km3 d'eau, soit 95,5 °/o de l'eau présente sur Terre et dans l'atmosphère. Ils couvrent une superficie de 367 millions de km2. Pour les hommes, les océans sont synonymes de voies de communication, mais aussi de ressources alimentaires, énergétiques et minérales à exploiter.
De nombreux métiers sont concernés par leur exploration, des géologues aux chimistes en passant par les biologistes et zoologistes.
Les industries cherchent à en retirer les matières premières nécessaires à leur développement.
Les principales intéressées sont les industries agroalimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques. Cependant, la surexploitation des ressources océaniques des dernières décennies et les pollutions d'origines diverses mettent en danger les écosystèmes marins, notamment les capacités de reproduction des espèces.
Le benthos animal se divise en espèces fixées à un support, comme les coraux, et en espèces libres, comme de
nommés « pélagiques », relevant de la haute mer, en contiennent moins.
LES RESSOURCES HALIEUTIQUES
LE MONDE
OCÉANIQUE VIVANT
On définit deux catégories d'organismes animaux et végétaux marins : le benthos et le pelagos.
• L'ensemble des organismes marins vivant sur les fonds des mers constitue le benthos.
Il comporte une grande diversité d'algues (benthos végétal), qui disparaissent au-delà de 700 mètres de profondeur.
Ce sont surtout les flottes de pêche des pays occidentaux qui bénéficient de ces évolutions technologiques. En France, la mise en valeur des ressources halieutiques est largement appuyée par la création en 1984 de l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer), un organisme public issu de la fusion entre la CNEXO (Centre National pour l’Exploitation des Océans) et de l'ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes). La production mondiale de poissons issus des océans était estimée en 2000 à 86 millions de tonnes et la production totale incluant aquaculture et pêche représentait 141,8 millions de tonnes.
Les espèces les plus capturées sont les anchois, les gadidés comme le cabillaud, le colin, la morue et le lieu d'Alaska, le
maquereau, le capelan et les sardines. Parmi les pays producteurs, la Chine arrive largement en tête, suivie par le Pérou, le Chili, le Japon et les États-Unis. En 2000, la Chine avait une production de pêche de capture estimée à 17 millions de tonnes. La France occupe le quatrième rang en Europe avec une production annuelle d'environ 600 000 tonnes, poissons, crustacés et mollusques réunis. Les sources rapportées par la FAO (Food Agricultural Organisation) font état d’une croissance du commerce halieutique international
LE PLANCTON, PROTÉINE DE L'AVENIR ?
Le plancton regroupe l'ensemble des organismes vivants qui flottent en suspension dans l'eau, par opposition au necton - constitué d'organismes capables de contrôler leurs déplacements. Il peut s'agir de phytoplancton, c'est-à-dire de plancton végétal (algues), ou de zooplancton, ou plancton animal (crevettes, krill, protozoaires, bactéries). La majorité du plancton est constituée d'organismes microscopiques. Situé au premier plan de la chaîne alimentaire, il constitue la base de la nourriture des animaux marins. Les baleines à fanons, par exemple, se nourrissent exclusivement de krill, un plancton des mers froides constitué par de minuscules crustacés, et y puisent toute leur énergie.
Protéine très riche, le plancton retient l'attention des scientifiques qui espèrent en tirer de nouvelles ressources. Mais sa récolte est délicate, et la forme sous laquelle il serait présenté au consommateur n'est pas établie. Parmi ses propriétés, le plancton absorbe l'énergie de la lumière, dégage de l'oxygène et fixe le carbone dissous dans l'eau. Des expériences de fertilisation avec du sulfate de fer ont été faites en vue de réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère.
«
nouvelles
techniques comme les
techniques génétiques, permet des
rendements très importants.
Dans
les années 1980, l'engraissement de la
sériole au Japon, puis le développement
de l'alimentation à base de farines
animales ont fait évoluer les élevages.
Toutefois, ces nouvelles méthodes de
pisciculture ne sont pas à l'abri du
développement de maladies dues
à la surpopulation et pouvant affecter
des élevages entiers.
lA CONCHYLICULTURE
La culture des coquillages ou
conchyliculture représente 12% de
la production d'élevage et, en France,
270 000 tonnes avec plus de la moitié
réservée à l'ostréicuHure et un quart
.
.� :· • \ .....,..
Il
à la mytiliculture (culture des moules).
Depuis le milieu des années 1980,
l'élevage de pectinidés (pétoncles,
comme la coquille Saint-Jacques) et de
vénéridés (palourdes) a pris une place
significative dans la production.
Les principales espèces cultivées sont
l'huître japonaise, avec plus de
3,5 millions de tonnes, la palourde
japonaise (2 millions de tonnes) et le
pétoncle japonais (1 million de tonnes).
L'élevage des
buitres perlières
représente un cas
particulier, qui vise
à produire non
des aliments, mais des sous-produits
destinés à la joaillerie.
Très prisées en
Asie mais aussi
dans le reste
du monde, les
crevettes son�
depuis 25 ans,
élevées principalement en aquaculture.
Elles représentent un volume de
1,13 million de tonnes avec pour
principaux producteurs la Tha'1lande et
l'Équateur qui en tirent de substantiels
bénéfices.
On parle d'« or rose ».
Crabes et autres crustacés donnent lieu
à des élevages intensifs, surtout en
milieu tropical.
l'ALGOCULTURE
En Europe, les algues sont
traditionnellement utilisées comme
engrais e� plus récemment, dans
la fabrication de produits cosmétiques
et de médicaments.
Avec le développement des échanges
intercontinentaux, les algues sont
davantage inclues
dans des
préparations
alimentaires
et recherchées
pour leurs
qualités nutritives.
Riches en
oligoéléments, en vitamines et sels
minéraux, les algues rouges (nori)
et brunes (wakamé) sont appréciées
par les Japonais et les Chinois.
La Chine est d'ailleurs un producteur
d'algues majeur, avec une récolte annuelle
de 4,2 millions de tonnes
d'algues brunes et de 500 ooo tonnes
d'algues rouges.
LES BIOTECHNOLOGIES
MARINES
Le potentiel retiré des océans et apte
à alimenter l'industrie relève encore
largement des expérimentations menées
par les chercheurs d'instituts tels que le
CEVA (Centre d'Études et de Valorisation
des Algues) et I'IFREMER.
Nombreux
sont les organismes vivants qui offrent
des ressources exploitables.
Récupérées
par les biotechnologies, les molécules
d'algues sont utilisées, sous forme de
polymères (agencement de plusieurs
molécules), dans la composition
de produits pour la pharmacologie,
la cosmétique et l'agroalimentaire.
L'industrie agroalimentaire les utilise
comme substances gélifiantes, 17ndustrie
cosmétique en fait un usage très ciblé
pour la reconstitution de la peau pour
les grands brûlés.
Des anticoagulants
sont obtenus à partir des fucus et
algues brunes.
Des algues brunes,
on retire également des substances
alginates dont les propriétés sont
attestées comme coagulants des
ainsi que les organismes marins
contribuent, sous diverses formes,
à la fabrication de concentrés de
protéines, de catalyseurs d'hydrolyse
pour l'agroalimentaire ou d'enzymes
pour la production de produits nettoyants.
Autres exemples de ressources de la mer
utilisées par l'industrie, le tétrodon,
un poisson des profondeurs, dont
•• IIII!IP. :Jon obtient la
tétrodotoxine,
un produit
anesthésique
local, ou encore
les éponges
dont on retire
les substances
utilisées dans
des traitements contre le cancer
(vidarabine, cytarabine, girolline).
Sujets de recherches intenses,
les micro-organismes marins sont
susceptibles de fournir un potentiel
intéressant en substances chimiques
des plus variées.
Découverts
récemmen� les organismes gravitant
autour des sources hydrothermales font
également l'objet de recherches quant
à leurs métabolismes.
Localisées à
proximité des dorsales ou ruptures des
plaques océaniques, les sources d'eau
sulfurée et très chaude (environ 350° C)
suscitent un réchauffement général
des eaux autour de 15° Cet par
là même génèrent l'expansion de vies
végétales et animales dans les
profondeurs abyssales, soit au-delà
de 3 000 mètres de profondeur.
On trouve ainsi des anémones de mer,
d'autres espèces de crevettes,
des moules géantes, des vers et
de nombreuses bactéries.
D'autres sources froides existent qui
offrent une grande richesse en méthane autour
desquelles gravitent des
bactéries dites " méthanogènes ».
RESSOURCES MINÉRALES
ET ÉNERGÉTIQUES
Les richesses minérales et énergétiques
recelées par les fonds marins restent
encore à inventorier pour leur plus
grande part.
LES MAntRES PREMihES MINtRALES
Les ressources minérales proviennent
de différentes structures.
• Les dépôts meubles sont des sables
ou graviers très utiles au secteur
du bâtiment.
Ces dépôts accueillent
des gisements en zirconium et titane,
minéraux très recherchés pour
l'industrie aéronautique.
• Les dépôts biologiques ou d'origine
chimique qui créent
des substances
minérales.
La btlryte,
par exemple, est le
résultat d'un précipité
chimique.
• Les dépôts en roches :
ils contiennent des
filons de minerais de charbon, de fer,
de manganèse ou encore d'étain.
• Les dépôts en dissolution dans l'eau,
issus du chlorure de sodium,
du magnésium ou de l'iode.
• Les nodules polymétalliques :
dans les profondeurs abyssales,
des composés de minéraux tels que
le nickel, le cobalt, le cuivre, le zinc
et le manganèse s'agglomèrent pour
former des concrétions arrondies,
souvent de quelques centimètres
de diamètre seulement.
Les sites d'exploitation possible
se situant à plusieurs milliers de mètres
de profondeur, la mise en œuvre de
techniques de ramassage (pompage,
dragage) est difficile.
l'EAU DE MER
L'eau de mer fournit des minéraux dont
le sel, exploité depuis des siècles, mais
aussi le brome, l'iode et le magnésium.
De plus en plus, l'eau de mer est aussi
considérée pour combler la diminution
des ressources en eau douce à travers
le globe, après des opérations de
dessalage.
Utilisé pour la conservation
des viandes, le sel est issu des marois
salants installés près des côtes,
par évaporation de l'eau.
Le premier producteur de sel est
la Chine.
Les procédés de dessalement,
qui consistent à chauffer de l'eau de
mer afin d'en extraire le sel, restent,
jusqu'à présen� très coûteux.
La péninsule Arabique, première région
à en bénéficier, a dépensé plus de
100 milliards de dollars dans des usines
de dessalement.
25 millions de m'
d'eau de mer sont dessalés chaque
jour dans cette zone du monde,
les principaux pays concernés par
cette pratique étant l'Arabie Saoudite,
les Émirats arabes unis, le Kowe'•l.
le Bahrein et la Libye.
D'autres pays
bénéficient des techniques de dessalage :
l'Australie, Hong Kong et l'Italie.
LES
HYDROCARBURES
Source d'énergie de première
importance, le pétrole n'est pas
seulement une ressource terrestre
mais aussi océanique.
Les hydrocarbures issus des océans
ne représentent toutefois que 3 %
des ressources mondiales.
Les hydrocarbures sont extraits des
réservoirs eux-mêmes formés par
les sédiments issus des déversements
des grands fleuves dans les océans,
associés à de la matière organique.
Leur constitution s'est faite au cours
de millions d'années.
Foré principalement dans l'océan
Atlantique, en mer du Nord, près
des côtes d'Afrique de l'Ouest, du Brésil
et dans le golfe du Mexique, le pétrole
est exploité à partir de plllfes-formes
offshore.
Les compagnies de pétrole installent
des forages à des profondeurs autour
de 500 mètres et prévoien� à l'avenir,
d'accéder à des gisements pétrolifères
dans les grandes profondeurs.
l'tNERGIE DES OdANS
Ressource renolNelable et écologique par
excellence, l'énergie marémotrice
reste encore peu exploitée depuis
la création, en 1956, de la première
usine marémotrice, installée dans
l'estuaire de la Rance, en Bretagne.
Le fonctionnement d'une usine
marémotrice requiert un site
bénéficiant de marées de grande
amplitude.
La digue de retenue des
eaux fonctionne sur le modèle d'un
barrage hydroélectrique : la création
d'une chute d'eau à marée basse
provoque l'entralnement d'une turbine
qui déclenche la mise en route d'un
alternateur.
Encore à l'état d'expérimentation,
l'exploitation de l'énergie des vagues pour
la production d'électricité reste
complexe et coûteuse.
Il en est
de même avec l'énergie thermique
dégagée par les différences de
température entre les eaux de surface
des mers tropicales et les eaux
profondes et qui pourrait être
récupérée à partir de grandes turbines.
LE CONTRÔLE DES
RICHESSES OCÉANIQUES
Les conflits relatifs à la gestion
des ressources des océans et à la
souveraineté sur l'espace maritime,
récurrents entre les États ont conduit
l'ONU à légiférer.
Depuis l'in scription des fonds marins
au patrimoine commun de l'humanité,
en 1975, de nombreuses discussions
ont eu lieu afin d'établir une convention
du droit de la mer.
Entre la troisième
conférence sur le droit de la mer,
en 1974, et l'adoption d'une convention
en 1982 par 124 pays, puis son entrée
en vigueur en 1994, 20 ans se sont
écoulés, plusieurs États ayant refusé
de la ratifier, parmi lesquels les États
Unis et le Japon.
La question de la délimitation
des espaces maritimes alliant la
préservation de l'environnement et
l'exploitation des mers a finalement
abouti : les limites des eaux territoriales
sont fixées à 12 milles nautiques et
les Zones Économiques Exclusives (ZEE)
étendues à 200 milles nautiques.
L'instauration de ZEE permet le contrôle
par un État de l'explo ration et de
l'exploitation des ressources océaniques
et accorde aux pays d'une région
dépourvue de littoral un droit
d'exploitation partiel de ces ressources.
De même, les États disposant de
plates-formes continentales de plus
de 200 milles sont assujettis
à une obligation de partage de
leurs revenus avec la communauté
internationale.
Depuis 1996, un tribunal international
du droit de la mer siège à Hambourg et
une Commission des limites du plateau
continental, située à New York, joue
le rôle d'arbitre.
En effeL les litiges
sont nombreux, surtout en matière
de pêche.
La compétition entre navires
pour l'appropriation des riches se s
de l'océan et les comportements de
" braconniers de la mer » de certaines
industries de pêche, sont à l'origine
de nombreux et violents conflits.
LA SUREXPLOITATION HALIEUTIQUE
On évalue aujourd'hui le potentiel
maximal de pêche durable de l'océan
à 100 millions de tonnes par an.
Or, les prises dans les années 1990
étaient déjà estimées à 85 millions
de tonnes.
Allier le maintien du secteur de
la pèche, et l'exploitation des océans,
et la gestion durable des ressources
halieutiques représente un défi
important.
La principale question
généralement posée est la suivante :
faut-il opter pour la reconstitution
ou la gestion des stocks ?
Si la reconstitution des stocks entraîne
des mesures prohibitives plus strictes
et est obligatoire pour les espèces en
voie de disparition, les États tentent
d'agir dans les deux directions.
Il existe un Conseil international pour
l'Exploitation de la Mer (CIEM), référence en
matière de régl ementations.
Plusieurs mesures sont mises en
application : la fixation de quotas ou
Totaux Admissibles de Capture (TAC),
la limitation des temps de pêche,
ou encore des limites quant à la taille
des maillages des filets de pêche.
Une surveillance accrue du secteur
doit être mise en place dans cet
objectif.
Cependant, réduire
les capacités des flottes de pèche
et restreindre l'accès à cette activité
parait encore difficile à mettre en
œuvre pour bon nombre d'États
qui tirent la majeure partie de leurs
revenus de cette profession : il s'agit
de ménager les emplois liés à
la péche, notamment la poursuite de
l'activité de 30 millions de pêcheurs
dans le monde, et la conservation
des ressources biologiques marines..
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