La biologie moléculaire

Parmi les objets qui s'offrent à l'observation, les systèmes vivants occupent une place à part. Leur originalité est telle qu'on a pu croire, jusqu'au début du xxe siècle, qu'ils échappaient aux lois physiques. La biologie moléculaire a montré qu'il n'en est rien. Cette expression consacre la conjugaison heureuse de disciplines biologiques et physico-chimiques. En gros, il s'agit de toute la biologie moderne qui se donne pour tâche de décrire et d'expliquer les systèmes vivants en termes de molécules. Historiquement, la biologie moléculaire est issue de l'étude des mécanismes moléculaires de la reproduction. Ce n'est pas un hasard. Entre toutes les propriétés paradoxales des systèmes vivants l'aptitude à se reproduire est fondamentale, de la plus simple des bactéries au plus évolué des mammifères. La bactérie est constituée d'une seule cellule.

Après une phase de croissanc·e au cours de laquelle ses constituants se dédoublent, elle se divise en deux. Il en résulte daux cellules filles, pratiquement identiques à la cellule mère. Observée au microscope, la division des bactéries montre une trompeuse simplicité. La cellule commence par s'étirer dans le sens de la longueur. Au moment de la division, elle s'étrangle en son milieu jusqu'à produire deux cellules séparées.