GAIA
Publié le 02/05/2019
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QU’EST-CE QUE LA VIE
Toute l’hypothèse de Gaia, en ce qu’elle se fonde sur l’existence de cette sorte de super-organisme capable de réguler la non-vie par la vie, pose la grande question de la définition de la vie. Tout le monde sait plus ou moins de quoi il s’agit, mais sa définition est vraiment difficile à énoncer. Le philosophe Gilbert Ryle illustre cette difficulté de la façon suivante. Supposons que l’on amène un extra-terrestre dans une université et qu’on lui montre les salles de cours, les services administratifs, les salles d’examen et les bibliothèques. L’extra-terrestre rencontre les étudiants, les assistants et les enseignants, il les remercie pour tout ce qu’on lui a montré, puis demande : « Où est l’université ? ». C’est un peu ce qui se produit quand nous nous demandons ce qu’est la vie. Les caractéristiques essentielles des formes vivantes sont, par exemple, le métabolisme, les mécanismes évolutifs, la capacité reproductive et celle de réguler la concentration des substances présentes dans les liquides internes. Le physicien américain Jerome Rothstein a proposé une analogie pour expliquer Gaia en disant que le séquoia géant (Sequoia gigantea) était l’organisme vivant qui s’approchait le plus de Gaia. Les grands arbres de cette espèce, répandue sur la côte Ouest de l’Amérique du Nord, ont souvent plus de mille ans, mesurent 100 m de haut et pèsent plus de 2 000 kg. Il s’agit des organismes vivants les plus vieux et les plus grands dont nous puissions nous approcher. Il est extraordinaire de penser que plus de 97 % de ces arbres sont constitués de substance non vivante, déjà morte. Le bois du tronc est mort, tout comme l’épaisse écorce autour de l’arbre. La seule partie vivante est une fine couche annulaire formée de cellules vivantes qui entoure le bois et se trouve sous l’écorce (dans la zone appelée cambium), outre évidemment les feuilles, les fleurs et les graines, qui ne représentent toutefois qu’une partie relativement petite de l’arbre tout entier. Le séquoia est analogue à Gaia. En effet, la Terre elle aussi est constituée d’une vaste masse de matière morte, avec une fine couche d’organismes vivants renfermés dans une enveloppe d’air protectrice et transparente (l’atmosphère). Pour l’étude du système de Gaia, Lovelock rappelle que, tout comme la physiologie est la science de la médecine, la géophysiologie est la science de Gaia. La physiologie s’occupe de la modalité de fonctionnement des organismes vivants, la géophysiologie s’occupe des modalités de fonctionnement de la Terre vivante. La géophysiologie ignore la distinction traditionnelle entre sciences de la Terre et sciences de la vie, qui considère l’évolution des roches et l’évolution de la vie comme deux disciplines séparées. La géophysiologie, au contraire, considère ces deux processus comme une seule et unique science évolutive qui peut essayer de décrire l’histoire de la planète tout entière.
L’hypothèse de Gaia est encore controversée au niveau de la science dite officielle. Après une période d’indifférence, on a assisté, à partir des années 80, à un débat animé, tandis que ses défenseurs continuent d’apporter des preuves à l’appui de leur théorie.
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La vision d’une écologie globale, qui semble reprendre la notion de Terre comme
super-organisme, déjà formulée par Hutton, se retrouve sous une forme
approfondie et élargie dans l’ œ uvre du grand minéralogiste russe Vladimir I.
Vernadski (1863-1945).
L’ œ uvre de Vernadski est fécondée par la pensée de K.
W.
von Humboldt (1767-1835) et par celle de son maître, V.
V.
Dokouchaïev (1846-
1903), le fondateur de la pédologie (l’étude du sol).
Dans son œ uvre écologique
principale, La Biosphère , Vernadski souligne que son but est d’attirer l’attention des
naturalistes, des géologues et, surtout, des biologistes, sur l’importance de l’étude
quantitative de la vie dans ses rapports indissolubles avec les phénomènes
chimiques de la planète.
Vernadski considère la biosphère comme la seule région
de la croûte terrestre occupée par la vie, laquelle n’est pas un phénomène externe
ou accidentel, mais fait partie de son mécanisme.
Toute la vie, toute la matière
vivante peut être considérée, affirme le minéralogiste russe, comme un ensemble
indivisible dans le mécanisme de la biosphère.
C’est dans cette tradition, que nous nous sommes appliqués à esquisser, que nous
pouvons placer l’ œ uvre et les intuitions du savant anglais James Lovelock qui, au
début des années 70, avec la célèbre biologiste américaine Lynn Margulis, formula
l’hypothèse de Gaia.
L’HYPOTHÈSE DE GAIA
L’hypothèse de James Lovelock et de Lynn Margulis se fonde sur la conception
selon laquelle la Terre doit être conçue comme un système physiologique unique,
une entité vivante au moins dans la mesure où, comme d’autres organismes
vivants, sa chimie et sa température sont autorégulées dans un état favorable à la
vie.
Cette vision, Lovelock et Margulis l’appuient sur de nombreuses analyses
scientifiques.
Ils la définissent comme Gaia, du nom attribué par les Grecs de
l’Antiquité à la déesse Terre (ce nom a été suggéré à Lovelock par l’écrivain William
Golding).
Lovelock affirme que Gaia est un système en évolution, constitué de tout ce qui vit
à la surface de la Terre, par les océans, par l’atmosphère et par les roches
terrestres, et que ces deux éléments, vie et non vie, sont étroitement liés entre eux
et indivisibles.
Il s’agit d’un « domaine émergent », c'est-à-dire d’un système ayant
émergé de l’évolution réciproque des organismes et de leur milieu au cours de la
vie sur la Terre.
Dans ce système, la régulation du climat et la composition
chimique de l’atmosphère sont complètement automatiques.
L’autorégulation se fait
au fur et à mesure que le système évolue, sans aucune planification ou fin
particulière.
Pour Lovelock et Margulis, Gaia est surtout devenue visible grâce aux nouvelles
connaissances que nous avons acquises sur la Terre et grâce aux vastes
recherches menées ces dernières décennies sur l’atmosphère, sur les océans et
sur la surface terrestre.
Une démonstration évidente de l’existence de Gaia est pour
Lovelock la présence de notre atmosphère, qu’il définit d’« improbable » si Gaia
n’existait pas.
L’air que nous respirons, en effet, est un mélange de gaz oxydants et
réducteurs réactifs.
Sa composition comprend de l’oxygène (21 %), indispensable à
la vie, mais en coexistence avec le méthane (à un niveau assez constant d’1,7
partie par million), qui réagit avec l’oxygène en présence de la lumière solaire,
formant du gaz carbonique et de l’eau (voir cycle de l’oxygène).
Le méthane lui-
même, pour rester constant, doit être réintégré (par les organismes vivants
méthanogènes), à un taux d’environ 500 millions de tonnes par an.
Si la vie.
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