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Radios DE GUERRE de 1940 à 1949 : Histoire

Publié le 08/12/2018

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histoire

La propagande inégale

 

En 1939, alors que débute la guerre entre les Alliés et les puissances de l’Axe, les hostilités ont déjà commencé, sur un terrain du moins, celui des ondes. L'enjeu est d'importance et Hitler l’avait signalé dans Mein Kampf : la nouvelle guerre serait psychologique et il importait grandement d'agir sur les esprits non seulement de son propre pays mais surtout des nations ennemies. Or la radio se moque des frontières et elle est désormais un moyen de communication de masse; en France même, où elle a mis longtemps à s’imposer, plus de six millions de foyers possèdent la radio à la veille du conflit. L'Allemagne avait montré la route en lançant dès 1934 des émissions de propagande dans le monde entier. Quelques années plus tard, pendant la guerre, les services allemands émettent deux cent quarante heures de programmes par jour en trente et une langues. Les pays démocratiques mettent quelques années pour réagir. La propagande de guerre a mauvaise réputation en France où les mensonges et la censure de la presse pendant la guerre de 1914-1918 ont laissé des traces très négatives. En outre, la radio, décentralisée, est peu unifiée; une douzaine de stations privées coexistent avec des postes d’É-tat et la propagande vers l’extérieur est faible. L'Angleterre, comme l'Amérique le fera plus tard, choisit une «propagande-vérité» et refuse le «bourrage de crâne»; les émissions de la BBC donnent les noms des prisonniers allemands, des villes bombardées par l’Axe, des bateaux coulés. D’un côté comme de l'autre, la propagande cherche également à se masquer pour être plus efficace ; les radios «noires» ou clandestines, faussement communistes, nazies, gaullistes ou fascistes... déguisent leur origine pour intoxiquer l'opinion des pays ennemis.

 

Pendant la «drôle de guerre», la France commence à faire des émissions de propagande en langue allemande mais elles sont peu agressives et l'écoute en Allemagne en est sévèrement réprimée. Le responsable est un écrivain français, sans doute le moins apte de par son amour pour la culture allemande à tenir ce rôle, Jean Giraudoux. Comme le dit un journaliste de Life, «ses sentiments envers l'Allemagne sont comparables à ceux d'un frère dont la sœur se serait mise à faire le trottoir, il en éprouve de la pitié, de l'effroi, de la honte mais surtout de la tristesse». En face, le discours est moins précieux. Radio-Stuttgart, par exemple, par la voix du journaliste pamphlétaire Paul Ferdonnet, contribue à atteindre le moral des Français; il explique que les Allemands ne voulaient pas la guerre, mais qu'elle a été imposée par les politiciens traîtres, les juifs et les Anglais. Il emploie des formules qui font mouche comme «Churchill veut faire la guerre jusqu'au dernier Fiançais». La propagande allemande vise à abattre le moral des Français et à désigner un bouc émissaire. Le public de ces émissions est sans doute assez faible (Radio-Stuttgart, dont on parlait beaucoup dans les journaux français, n'était pas entendu à Paris), mais leur influence indirecte est décuplée par l'ambiguïté de la politique nationale et les divisions de l’opinion publique.

histoire

« RADIOS DE GUERR E.

La radio devient un instrumem de propagande ou de combat.

Radio·Lonilres rompt fisolemem des moul 'tmtnts de la Résistance.

Ci-comre: Jacques Duchesne, animateur de l'émil'Sion Les Français parlent aux Français.

© Tallandiu RADIOS DE GUERRE.

Des résiscanrs du maquis de la Loire écowem la BBC.

© Keysrone cistes ...

déguisent leur origine pour intoxiquer l'opinion des pays en­ nemis.

Pendant la «drôle de guerre», la France commence à faire des émissions de propagande en langue allemande mais elles sont peu agressives et l'écoute en Allemagne en est sévèrement réprimée.

Le responsable est un écrivain français, sans doute le moins apte de par son amour pour la culture allemande à tenir ce rôle, Jean Giraudoux.

Comme le dit un journaliste de Life, «ses sentiments envers l'Alle­ magne sont comparables à ceux d'un frère dont la sœur se serait mise à faire le trottoir, il en éprouve de la pitié, de l'effroi, de la honte mais surtout de la tristesse».

En face, le discours est moins précieux.

Ra­ dio-Stuttgart, par exemple, par la voix du journaliste pamphlétaire Paul Ferdonnet, contribue à atteindre le moral des Français; il ex­ plique que les Allemands ne voulaient pas la guerre, mais qu'elle a été imposée par les politiciens traîtres, les juifs et les Anglais.

Il emploie des formules qui font mouche comme «Churchill veut faire la guerre jusqu'au dernier Français».

La propagande allemande vise à abattre le moral des Français et à désigner un bouc émissaire.

Le public de ces émissions est sans doute assez faible (Radio-Stuttgan, dont on parlait beaucoup dans les journaux français, n'était pas entendu à Paris), mais leur influence indirecte est décuplée par l'ambiguïté de la politique nationale et les divisions de l'opinion publique.

Au moment de l'offensive allemande, en mai-juin 1940, Goebbels a donné des consignes pour qu'un véritable manèlement radiophonique couvre les Français de nouvelles hostiles, les panique t't, contribuant ainsi à la déroute, les pousse à anticiper la capitula­ tion.

Pendant la campagne de France, la radio joue ce rôle: elle amplifie l'exode des Français et accélère la débâcle.

LA PROPAGANDE DANS LA GUERRE t:occupation allemande en Europe donne plus d'impor­ tance encore à la guerre des radios.

Elles ne sont plus seulement des instruments de propagande mais deviennent des outils de guerre.

En France, Radio-Paris est placé sous contrôle allemand, tandis que le maréchal Pétain et son gouvernement font entendre leur voix par Radio- Vichy.

La seconde, propagandiste peu inspirée des tbèmes de la Révolution nationale, «Travail, Famille, Patrie», fait semblant d'oublier l'état de guerre quand tout le rappelle sans cesse aux Français.

«La radio gouvernementale chafouine, timorée, débite une tisane insipide dans l'indifférence générale», écrivait Lucien Re­ batet, pourtant peu suspect de sympathie pour les gaullistes.

Radio­ Paris, plus populaire dans ses émissions, soutient l'ultra-droite fran- ça ise la plus collaborationniste; sa propagande en faveur de l'ordre nouveau claironne des victoires qui restent dans les limbes et perd par là-même toute crédibilité.

Jean-Hérold Paquis.

chargé de la chronique militaire, prédit ainsi, sans se laisser troubler par les échecs de l'Alle­ magne.

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