périodiques (presse) - médias & information.
Publié le 22/05/2013
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est plus frappant encore aux États-Unis, puisqu'à la fin du siècle, dans un marché en plein développement, on dénombre 600 titres.
Une spécialisation des titres apparaît également à la fin du XIXe siècle, en Angleterre surtout.
Ainsi, les illustrations de mode proposées par The Godey's Lady's Book (1830- 1898) marquent la naissance d’une presse féminine.
Youth's Companion (1827-1929), puis St.
Nicholas (1873-1940) s’adressent aux enfants.
Des titres religieux aux revues littéraires, en passant par les hebdomadaires familiaux, tel The Saturday Evening Post, les périodiques se multiplient en se spécialisant.
Ce mouvement est renforcé par la multiplication des hebdomadaires illustrés, tel Illustrated London News (1842), dont les couvertures rappellent le succès de l'Illustration en France (1843-1944), de Die Woche (1899-1940) en Allemagne ou de Leslie's Illustrated Newspaper (1855-1922) et de Harper's Weekly (1857-1916) aux États-Unis.
Progression des tirages et baisse des prix, croissance des taux d’alphabétisation et diversification du panorama de l'information sont des éléments qui augmentent de façonconsidérable l’impact et la capacité d’attraction de la presse périodique.
3.2 En France
Paris-MatchTitre phare de la presse magazine populaire en France - quoiqu'à un niveau bien moindre qu'à ses débuts -, Paris-Match consacre lacouverture de son numéro 378 (7-13 juillet 1956) au mariage de Marilyn Monroe et d'Arthur Miller, célébré le 29 juin 1956.Créé en1928, repris et transformé en magazine d'information générale illustré en 1938 par Jean Prouvost, le titre - en plein essor - cesse deparaître pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il réapparaît dans les kiosques en 1949, sous son nom actuel, et connaît à nouveauune très forte progression.
En 1976, Daniel Filipacchi en acquiert la propriété et relance le magazine à un moment où son tiragebaisse dangereusement.
Paris-Match est aujourd'hui la propriété du groupe Hachette-Filipacchi.Courtesy Everett Collection
En France, le XIXe siècle répond aux mêmes caractéristiques.
Les titres se multiplient à partir de la Restauration et reflètent les combats idéologiques, littéraires et esthétiques du moment.
Ainsi, la Minerve française (avatar du Mercure de France ) est le porte-parole des classiques et des libéraux.
Les romantiques s'appuient sur le Conservateur littéraire, la Muse française (1823-1824).
Sur un plan plus politique, les « doctrinaires » (François Guizot, Pierre Paul Royer-Collard), partisans de la monarchie constitutionnelle, fondent le Globe. Les années 1830 voient aussi l'apparition du Correspondant, défenseur de l'Église et de la monarchie, et de la Revue indépendante, titre socialiste et démocrate où écrit George Sand.
Deux grandes revues dominent alors la scène : la Revue des deux mondes (1823) et la Revue de Paris (1829).
Témoins de cette effervescence du monde des revues plus ou moins politisées : entre 1875 et 1898, près d'une centaine de titres sont fondés, telles la Revue blanche (dirigée à partir de 1881 par les frères Natanson, elle joue un rôle d'avant-garde dans le domaine littéraire), la Revue bleue (1871-1939), la Revue des belles lettres (1875), la Nouvelle Revue (1879), républicaine, puis barrésienne, ou la Revue rouge (1896).
Mais la plupart de ces « revues » s’adressent à un public aisé, éventuellement engagé, en tout cas lettré.
Il faut donc distinguer ces publications de l’apparition d’un universde périodiques bon marché préfigurant nos magazines et qui reçoivent les suffrages d’une population toujours plus gourmande de lecture.
Cette demande sociale forte (onpeut parler de l’amorce d’une conquête des masses) est permise par la transformation des mentalités et du profil culturel de la population : aspiration grandissante à uneinformation précise et diversifiée ; amélioration continue du niveau d’instruction ; ouverture au monde grâce à la révolution des communications et de l’instruction.
La diversification des supports de presse passe donc principalement par celle des périodiques populaires.
À la charnière des XIXe et XXe siècles, on relève d’abord, comme dans le monde anglo-saxon, le succès de la presse illustrée.
On note également une spécialisation.
Se développent alors la presse enfantine (Mon journal), agricole (l’Ami des campagnes), les bandes dessinées (l’Intrépide, l’Illustré amusant), et encore une presse féminine, une presse littéraire, des titres spécialisés dans la critique et la recension théâtrale (Cœmedia), qui tirent parfois fierté de tirages substantiels.
Il faut enfin évoquer, à l’ombre des quotidiens sportifs nés entre 1898 et 1902, l'existence de dix-huit titres spécialisés dans le sport en 1910 ( voir presse sportive).
3.3 L’aube d’une conquête
Que ce soit en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis ou encore en France, à la charnière des deux siècles, le monde de la presse est dominé par les quotidiens,mais les périodiques entrent en force dans les habitudes de consommation.
Cette tendance se renforce tout au long du XXe siècle, au rythme même de l’augmentation du temps et des moyens dévolus aux loisirs.
4 XXE SIÈCLE : LES PÉRIODIQUES GAGNANTS.
L’EXEMPLE FRANÇAIS
4.1 Les périodiques à l’avant-scène
De 1920 à 1939, l’univers des médias écrits se modernise, s’étoffe, accentue sa spécialisation et change de visage.
Le marché des quotidiens arrive à saturation.
C’est la finde leur âge d’or.
De nouvelles pratiques de lecture, toujours plus variées, s’affirment.
L’attitude du public, plus instable et exigeant qu’avant-guerre, marque la fin de laconfiance inaltérable dans la génération pionnière des grands quotidiens.
Ce phénomène — ajouté à l’élargissement constant du champ de l’information — éclaire le succèscroissant des périodiques à partir des années trente.
Un vaste marché s’ouvre alors.
Se côtoient, en nombre grandissant, hebdomadaires politico-culturels, magazinesd’information ou de divertissement spécialisés.
Cette évolution constitue l’amorce « d’une véritable rupture » dans l’univers de la presse (J.-M.
Charron, 1999).
4.2 La politique périodique
Parallèlement à l’existence de quotidiens engagés, les périodiques constituent un important canal du débat politique.
L’univers des titres politisés est foisonnant, constelléde titres, à l’instar de la presse communiste et cégétiste qui distribue de nombreux et solides titres à la fin des années trente : la Russie d’Aujourd’hui, la Vie ouvrière, le Métallo, Femmes, Regards… Le cas particulier de l’hebdomadaire de gauche le Canard enchaîné (qui sans atteindre des sommets, affiche des tirages notables) souligne cette vogue des périodiques engagés, ici par le canal de la satire et de la dénonciation.
Autre trait d’époque, l’apparition d’hebdomadaires engagés de droite et de gauche, à l’aura suffisante pour participer au débat politique : à droite, Candide (1924), Gringoire (1938), Je suis partout (1930), la Flèche (1934) constituent le fer de lance médiatique de l’extrême droite ; à gauche, Vendredi (1935), sorte d’organe de réflexion du Front populaire, est côtoyé par Marianne (1932) ou la Lumière (1936).
D’autres publications incarnent la mouvance de la démocratie chrétienne, telles la Jeune République (1920) ou la revue Esprit (1932).
4.3 L’affirmation de la presse magazine
Les créations de revues littéraires pérennes — la Nouvelle Revue française (N.R.F., 1909), les Nouvelles Littéraires (1922) — témoignent pour leur part de l’effervescence.
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