PAYSAGE Audiovisuel FRANÇAISdans les années 1980: Histoire des médias

Évolution des comportements, augmentation du temps consacré aux loisirs, remise en cause du monopole public et percées technologiques bouleversent le paysage audiovisuel français dans les années quatre-vingt. La télévision, objet familier des foyers, si elle reste un nain économique, est devenue un géant social que se disputent les politiques, les publicitaires, les annonceurs, les producteurs, les auteurs et les téléspectateurs. Le huitième art, que l'on appelle déjà le quatrième pouvoir, est depuis 1985 la première occupation éveillée des Français. Au cours de ces années, la radio passe, elle aussi, de la pénurie à l’abondance.

Des ORDRES POLITIQUES

Les années quatre-vingt, marquées par l'arrivée au pouvoir des socialistes le 10 mai 1981, voient la répétition de tentatives, parfois pittoresques et finalement réussies, du pouvoir politique pour accorder à la télévision son indépendance. La loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle, parce qu’elle proclame dans son article premier la liberté de la communication audiovisuelle et parce qu’elle établit clairement la volonté de l’État de réduire sa mainmise sur l'audiovisuel, est la plus remarquable. Symbole de cette séparation entre l’État et l'audiovisuel, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, chargée désormais de réglementer le secteur, se verra pourtant reprocher d'avoir cédé à des pressions politiques.

A la faveur d’un revirement électoral en mars 1986, la loi Léotard sur l’audiovisuel, inspirée par le gouvernement Chirac, vient corriger l’évolution engagée depuis 1982. Une nouvelle autorité tampon entre le pouvoir politique et la télévision est désignée. L’ère du «mieux-disant» culturel est à peine annoncée que la CNCL (Commission nationale de la communication et des libertés) s'attire déjà les critiques de toute la classe politique. Des nominations de dirigeants contestées, une annulation et une réattribution précipitées et partiales des chaînes nouvellement créées, la privatisation surprise de TF1 alors qu'on attendait celle d'A2 ou de FR3 et enfin la mise en cause personnelle de certains de ses membres viennent ruiner sa crédibilité.