Octobre 1978: Sports et Loisirs
Publié le 17/12/2011
Extrait du document
Football
• Championnat d'Europe des nations
• Un semi-échec pour l'équipe de France après un match nul face à l'équipe de Suède (2-2) au Parc des Princes.
• Coupe d'Europe des clubs champions
Après sa qualification pour le tour suivant, l'équipe de Monaco a été battue sur son propre terrain par l'équipe de Malmoe : 1 but à O. Rappelons que le match aller s'est soldé par un score nul de 0 à . Liverpool, équipe tenant du titre deux fois consécutivement a été elle aussi éliminée.
• Coupe des coupes
Battue au match aller par deux buts à zéro, par une équipe danoise, Nancy a pris sa revanche au match retour par 4 à 0. Toujours privée de son maître à jouer Michel Platini, elle se qualifie pour le tour suivant.
«
42 km 655.
Hinault a devancé l'italien Francesco
Moser de 56" et le hollandais Hennie Kuiper de l' 29".
Tennis
• Internationaux des Etats-Unis : Conors prend sa
revanche sur le suédois Borg et remporte ce tournoi
devant son public.
• Vilas remporte la raquette d'or à Aix-en
Provence après avoir battu son compatriote Clerc
en trois sets.
Moto
Bol d'or : Trois Honda en tête.
Jean-Claude
Chemarin et son co-équipier Christian Léon rem
portent ces 24 heures au
Bol d'or.
Les champignons dans un salon
Chaque année, le Muséum d'Histoire naturelle
rassemble, pour les présenter au public, des milliers de champignons de toutes les espèces, depuis
l'amanite des Césars, qui faisait, paraît-il les déli
ces des derniers empereurs romains et que les connaisseurs considèrent aussi comme le meilleur
produit de l'espèce, jusqu'au champignon dit de Paris, sans oublier les multiples formes de cette
surprenante floraison des sous-bois à l'automne qui
leur donne, avec une tonalité que les aquarellistes
anglais
du XVIIIe siècle ont bien saisie, un parfum
à la sensualité presque morbide.
La russule trom
peuse, la vachette, l'amanite-tue-mouches, la russu
le verdoyante, la bise de curé, la palombette, le vert-bonnet ...
tous ces noms racontent, en même temps que la vie de la terre, celle d'une longue tra
dition de cueillette.
La mycologie est une science,
ce qui veut bien
dire qu'elle n'est pas un jeu d'amateur.
Or, depuis
que l'homme a découvert le champignon, non tant
pour sa valeur nutritive que pour son fumet et son
goût, la cueillette est presque toujours affaire
d'amateurs.
Les paysans connaissent les champi
gnons aussi bien que les pharmaciens et
ils connaissent surtout, là où ils habitent, les bons
endroits, sous les hêtres, sous les résineux ou les bouleaux, où ils peuvent trouver une abondante
récolte.
De là souvent d'ailleurs leur aigreur à
l'égard des citadins, trop enclins à pratiquer la
chasse aux champignons, non pour
le plaisir de
découvrir des espèces intéressantes, mais pour les
seuls besoins
de la cuisine.
Il est fréquent de voir,
aux week -ends, des régiments de chercheurs, dévas
ter les forêts sans se rendre compte du mal qu'ils
commettent.
Si le Salon du champignon montre la
variété éblouissante de cette floraison d'automne
sous nos climats, il a le grand mérite aussi d'édu
quer.
Le nombre de mycologues amateurs
ne cesse de croître en France, d'année en année, et cette pas
sion atteint tous les âges.
La mycologie est devenue
un loisir.
On comprend pourquoi ; la marche en
forêt est un exercice agréable qui requiert de celui qui
le pratique
autant d'endurance que de connais
sances.
Dans la recherche des champignons, il faut
être capable de discerner vite et bien les endroits
propices à leur prolifération, ce qui demande une
sorte d'instinct, en même temps qu'un flair qui tient
autant à la
vue qu'à l'odorat.
L'odorat, pour les
vrais mycologues, est essentiel.
Il détermine la
chasse, l'engage sur les bonnes pistes.
On sent le champignon avant de le voir, comme on le renifle
après 1' avoir cueilli.
La mycologie apparaît ainsi comme un loisir
complet qui rassemble un sport et une science.
C'est pourquoi
les mycologues sont de plus en plus
nombreux et leur plaisir réside finalement moins
dans l'importance
de la récolte dont on fera une fri cassée le soir que dans la variété des espèces
recueillies.
Beaucoup d'instituteurs l'ont compris et
demandent aux enfants qui passent leurs diman
ches dehors d'aller dans
les bois ramasser de quoi
reconstituer en classe un «paysage d'automne».
Les enfants y mettent des feuilles mortes, de la
mousse et des marrons, mais aussi beaucoup de
champignons, tant il est vrai que cette plante primi
tive attire.
Il paraît qu'en France la passion des
champignons n'a d'égale que celle de l'archéologie.
Il suffit de se promener à Rambouillet, à Compiè
gne, en Ardèche, en Dordogne, par exemple, en fin de saison pour s'en rendre compte.
On y rencontre
d'étranges promeneurs, bien couverts et bottés, qui
vont et viennent, des paniers aux mains, humant
l'air et consultant
les manuels spécialisés qu'ils ont
emportés avec eux.
Ils ramassent de tout, du corti
naire farouche à l'amanite phalloïde, non pas pour
le repas du soir, mais pour l'étude et la collection.
Le champignon a ses fanatiques ; ils le ramassent
avec respect, le déposent avec soin, sans mêler les
espèces, dans leurs sacs et passent ensuite des heu
res merveilleuses à
le contempler, à en découvrir la
beauté parfaite, à en analyser les spores avec une
loupe ou un microscope.
La mycologie est
un loisir parfait, comme on le montre au Salon du champignon, puisqu'elle per met, avec une étude de la nature, de faire une étude
géographique et d'enquêter, si on le souhaite, sur les traditions folkloriques, sur la médecine populai re, sur la langue aussi, puisque les mêmes espèces
ont des noms différents dans chaque région, et des
noms qui sentent bon la terre mouillée.
On s'aperçoit que le champignon tient une place
importante dans la vie des hommes, ne serait-ce que par les risques qu'il fait courir.
L'amanite phal
loïde et tout de même responsable de tous les acci
dents imputables à des champignons.
Ceux qui ne savent pas la reconnaître sont condamnés à mort
s'ils y goûtent.
Le danger est d'autant plus grand
que
les symptômes de l'empoisonnement n'appa
raissent qu'au bout de quelques jours, quand rien ne peut plus être tenté pour sauver le malade.
Les
trois amanites (il y en a trois espèces), comme
quelques-uns de leurs congénères, les paxilles, par
exemple, sont d'autant plus dangereux qu'ils ont
bonne allure, qu'ils mettent l'eau à la bouche et que
leur parfum est plaisant.
Leurs grâces s'arrêtent là..
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