Les valeurs humanistes restent-elles à l'honneur dans le sport moderne ?

« C'est en s'entraînant qu'il va développer chacune d'entre elles et s'entretenir physiquement et mentalement.

C'est ce que l'on appelle la santé physique et la santémentale, nécessaires au bien-être et à l'épanouissement personnel de l'homme.Le sport permet à ce dernier d'apprendre à se connaître, de percevoir ses forces et ses faiblesses.

La fixation d'objectifs et le dépassement de soi demandent à l'hommede gérer le succès comme l'échec, c'est par cet apprentissage qu'il va gagner en confiance en soi et en estime de soi.En outre, la pratique d'une activité sportive revêt les notions de bien-être, d'évasion et d'expression de soi par le corps. 3.

Sports & humanitéLe sport est vecteur de nombreuses valeurs humanistes : partage, unité, solidarité…lors de grands événements ou manifestations à but associatifou humanitaires. Lors de l'événement les Green de l'Espoir, le golf et son image sont utilisés afin de récolter des fonds pour une œuvre caritative menée par les associations Vaincre laMucoviscidose et Grégory Lemarchal.

Les fonds ainsi reversés permettent la recherche et la lutte contre une maladie génétique : la mucoviscidose. Lors des événements sportifs de grande ampleur tels que : les Jeux Olympiques à Vancouver, la Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud, on constate que lesport, élément principal de ces événements, met en avant des valeurs positives et humanistes.Il accentue celles de l'unité, du partage, de la solidarité, de la réunion des peuples et représente la force d'une nation.

Le sport revêt un fort pouvoir d'unification dansla mesure où il réunit des cultures très différentes à travers le monde, mais qui ont en elles une même passion, un même engouement pour le sport. Le sport est donc un important vecteur de valeurs humanistes, cependant on ne peut négliger le fait qu'aujourd'hui, il dévoile de nombreux aspects allant à l'encontremême de la définition de l'humanisme. II.

La dérive des valeurs véhiculés dans le sport moderne.1.

Le sport au service de l'individualismePour commencer, les clubs et les sportifs sont de plus en plusobsédés par la médiatisation, ce qui les poussent parfois à agir dans un sens opposé aux valeurs du sport, ceci dans le but d'être mis en avant dans les médias.

Lesportif devient aussi un véritable support de communication pour les marques, du coup il est tiré entre contrats sportifs et contrats commerciaux, ce qui le détournedes valeurs originelles du sport et l'oblige à se mettre en avant. De plus, les sportifs sont de plus en plus à la recherche de salaires toujours plus hauts, ce qui a un effet négatif sur le monde du sport.

Ainsi, dans le sportprofessionnel, les joueurs changent souvent de club pour aller dans des clubs leurs proposant des rémunérations supérieures, de ce fait, la composition des équipeschange souvent et les joueurs ne sont plus liés par un réel esprit d'équipe, mais seulement par leur contrat.

Ce phénomène, de plus en plus courant, détruit les valeurshumanistes du sport. Enfin, le narcissisme d'un nombre grandissant de sportif, que ce soit dans le monde du sport amateur ou professionnel, nuit à l'esprit collectif des équipes.

En effet,l'individualisme prend une part de plus en plus importante dans le sport, entrainant de la compétition à l'intérieur même des équipes, mettant ainsi à mal les valeurs derespect et d'amitié qu'est censé représenter le sport. 2.

Le sport comme destruction de l'hommeEn effet, les sportifs poussent sans cesse leur corps au maximum de leur possibilités.

Ils jouent avec leurs propres limites etparfois, le sport n'est plus santé mais destruction physique car les blessures se succèdent et les sportifs ne prennent même plus le temps de guérir correctement.Nous avons également pu observer que la société actuelle valorise le sportif qui souffre.

Donc, celui-ci se sent obligé d'endurer de la douleur, ce n'est plus lui quichoisi de se dépasser.De plus, nous le savons tous mais le dopage est de plus en plus répandu dans le sport et la plupart des athlètes en sont dépendants car ils pensent en avoir besoin pourgagner.

Premièrement, un soucis éthique se présente car se doper c'est tricher, c'est contraire au respect de l'autre.

Deuxièmement, les substances utilisés augmententartificiellement les capacités physique mais elles peuvent créer des arrêts cardiaques par exemple, ce qui est différent de l'entretient du corps.Ensuite, de plus en plus de sportif n'acceptent plus l'échec.

Le poids de celui ci est toujours plus important car la plupart des médias relayant l'information et fontd'une défaite sportive une défaite personnelle.Enfin, les sportifs qui pratiquent régulièrement du sport sont souvent dépendant de celui-ci .

Allez demander à une personne qui fait du sport tout les jours de ne plusen faire pendant une quinzaine de jours? Elle ne le supporterait pas.

Le sport est alors frustration et non bien être.Avant un champion était l'emblème d'une santé naturelle, Aujourd'hui, il est fabriqué, usiné, dopé. 3.

Le sport comme vecteur d'idéologieLe sport est souvent acclamé plus pour le message qu'il porte que pour lui même.

Certaines dérives sont apparues dansl'histoire.

La message porté n'était plus en adéquation avec les valeurs humanistes.Le sport a été utilisé par les politiciens pour montrer et prouver leur supériorité.

Les régime fascistes par exemple s'en sont servit pour exalter un système totalitaire.Cela fut le cas pour les régimes tel que celui d'Italie, d'Allemagne, ou de Russie soviétique.Dans ces systèmes, l'éducation des jeunes était très importante.

En 1926, le régime fasciste italien a créé 'l'Opera Nazionale Balilla', une vaste organisation sportive etculturelle qui a pour but d'embrigader la jeunesse.

Plusieurs organisations comme celles-ci ont été créées en Allemagne et Russie.

Tout les jeunes sportifs devaientadhérer aux concepts totalitaires.De plus, les jeux olympiques, porteurs de toutes les valeurs humanistes, ont été utilisés par l'Allemagne nazi en 1936 lorsqu'ils se sont déroulés à Berlin.

Ce fut unegrande parade nazi, ils sen sont servit pour affirmer leur identité agressive et la supériorité de la race aryenne.

En effet, cette année là, l'Allemagne a été le grandgagnant de ces jeux avec une délégation remarquablement préparée. Transition : le sport véhicule des valeurs humanistes, et également des valeurs moins glorieuses, voire malsaines.

Quelles peuvent être les origines d'une telledifférences?III.

L'évolution des valeurs sportivesAujourd'hui on assiste à une dérive des valeurs sportives en relation avec les évolutions de la société et les comportement dechacun.

On peut dire que les principes du sport sont devenus flous. 1.

Partage devenu individualismeA l'heure actuelle, le sport reste largement dominé par l'esprit de compétition au détriment de l'affirmation d'un esprit d'équipe.

Cecis'illustre par les changements de mentalité de sportifs plus soucieux de leur statut héroïque et de leur rémunération.On peut rattacher cette observation au monde de l'entreprise et des affaires où l'intérêt particulier prime souvent sur la dynamique de groupe.Néanmoins, il faut nuancer ces propos, le sport à spectacle (lors de grands événements) est un vecteur de rassemblement, d'unicité et va permettre d'exacerber lessentiments patriotiques et de fierté collective.

En ce sens le sport comporte des valeurs fédératrices, par son impact auprès du public. 2.

Santé devenue destructionAu-delà de l'image saine que renvoie la pratique d'un sport dans une société où l'apparence et le dépassement de soi sont devenus lanorme, se cachent les excès qu'on lui attribue face au culte de la performance.Le sport est ainsi qualifié comme « guerre contre la paix du corps » selon Robert Redeker.

En effet, il devient difficile de dissocier pratique du sport et souffrancephysique voire parfois psychologique.. »