La plongée en apnée

« • Lorsque le tube digestif contient des bulles de CO 2, celles-ci diminuent de volume sous la pression lors de la descente et se regroupent pour former de plus grosses bulles.

Lors de la remontée, le gaz se dilate , ce qui, ajouté à l'effet sur les viscères du déplacement du diaphragme, peut provoquer des douleurs et entraîner des vomissements.

• La présence d'une minuscule bulle d 'air -phénomène rarissime -peut provoquer de graves douleurs lors de la remontée -et jusqu 'à l 'éclatement d'une dent, par exemple .

• Durant l'apnée, le sang afflue vers les organes vitaux -cerveau, cœur, poumons -au détriment des organes moins importants et des extrémités -mains et pieds -afin d'économiser l'oxygène et d'éviter une trop grande déperdition calorique .

• Lorsqu'il se sert d'une gueuse, l'apnéiste ne fournit aucun effort pour descendre ou remonter.

Dans ce cas, le rythme de son cœur , à l'instar de celui des mammifères marins, peut ralentir jusqu 'à 10 battements par minute.

LES TECHNIQUES DE RESPIRATION • La maitrise de la respiration est indis­pensable.

Il n 'est pas nécessaire d'hyperventiler.

Il convient de préparer son apnée sans exagérer ni l'inspiration ni l'expiration, et en faisant travailler la partie basse du diaphragme .

• Lors de l'inspiration, pratiquée par le nez, il faut abaisser le diaphragme en se redressant et en écartant les épaules vers l'arrière.

Lors de l'expiration, pratiquée par la bouche , il faut remonter le diaphragme en relâchant l e dos et les épaules .

L'expiration doit être deux fois plus longue que l'inspiration .

• Les apnéistes utilisent plusieurs techniques afin d'améliorer leur capacité respiratoire.

• Le pranayama est une méthode de respiration utilisée dans la pratique du yoga, pour contrô ler la rétention du souffle et réduire le rythme cardiaque.

Cette méthode complexe exige un certain temps d'apprentissage.

Parvenir à maîtriser son souffle implique d'avoir préalablement pris conscience du fonctionnement de l'appareil repiratoire.

En respirant calmement et profondément par le nez et en maîtrisant les mouvements de son diaphragme, on perçoit l'air pénétrer dans les narines, le larynx nasal, la gorge, les bronches.

La multiplication des séances de respiration permet peu à peu de contrôler le débit et la rapidité de l'expiration.

Le ralentissement de la respiration aboutit à une maîtrise accrue des échanges gazeux, la fameuse énergie des yogis.

• La respiration alternée est une méthode qui déroule un cycle de sept gestes respiratoires : une expiration lente et profonde avec les deux narines ; une inspiration lente et silencieuse par la narine gauche en bouchant la narine droite ; une obstruction des deux narines afin de bloquer le souffle durant une ou deux secondes ; une expiration la plus silencieuse possible par la narine droite, l a gauche restant bloquée ; quand les poumons sont vides , --------------""'" une inspiration par la narine droite lente et silencieuse ; une obstruction LE GRAND BLEU • Pour son quatrième film, le réalisateur Luc Besson connaît un succès inattendu.

Avec le Grand bleu, très fraîchement accueilli par la critique lors de sa présentation au festival de Cannes, le réalisateur français rencontre le public jeune qui en fait rapidement un film culte.

• Pour le scénario, Besson fait appel à Jacques Mayol, l'apnéiste français qui a alors une soixante d'années.

Le film relate la rivalité qui a opposé le Français à son rival italien Enzo Maiorca.

Il fait découvrir les coulisses des grands fonds à un public fasciné par la quête individuelle de l'exploit qui sous-tend le travail des apnéistes.

• Pourtant, le film suscite de fortes préventions dans le milieu apnéiste .

Et Enzo Maiorca, dont le personnage est joué par Jean Reno, mécontent d'avoir été représenté en • méchant», tente de faire interdire le film.

• Le monde de l'apnée continue à fasciner les cinéastes.

En 2008, le réalisateur canadien James Francis Cameron tourne le film The Dive -Io Plongée -dont le scénario repose sur l'histoire du couple d 'apnéistes Francisco Ferreras et Audrey Mestre.

de la narine droite pendant une ou deux secondes ; une expiration lente et profonde par la narine gauche ; etc.

LES RECORDS DE PLONGÉE EN APNÉE LES RECORDS EN APNÉE STATIQUE ·Messieurs T.

Sietas {É.-U.) 9 ' 15" (12/05/2008) ·Dames N.

Molchanova (Russie) 8 ' ( 6/07 /2007 ) LES RECORDS EN APNÉE DYNAMIQUE AVEC PALMES •Messieurs D.

Mullins (Nouvelle-Zélande) 244m (23/07 /2007) ·Dames N .

Molchanova (Russie) 20Sm (05/07 /2007) LES RECORDS EN APNÉE DYNAMIQUE SANS PALMES ·Messieurs Dtig Severinsen (Danemark) 186m (7 /07 /2007) ·Dames N.

Molchanova (Russie) 149m (07 /07 /2007) LES RECORDS D'APNÉE EN IMMERSION LIBRE • Il décède accidentellement lors •Messieurs d'un entraînement en 2007.

W .

Trubridge (É.-U.) IOBm (ll/04/2008) ·Dames S.

Campbell (É.-U.) Blm (19/10/2007) LES RECORDS D'APNÉE EN POIDS CONSTANT AVEC PAlMES ·Messieurs H.

Nitsch (Autriche) 112 m (01/11/2007) ·Dames S.

Campbell (É.-U.) 90m (20/10/2007) LES RECORDS D 'APNÉE À POIDS CONSTANT SANS PALMES •Messieurs W .

Trubridge (É.-U .) 86m (8/04/2008) ·Dames N.

Avseenko (Russie) 57m (08/04/2008) LES RECORDS D'APNÉE À POIDS VARIABU ·Messieurs C.

Coste (Venezuela ) 140m (9/05/2006) ·Dames T.

Streeter (États-Unis) 122m (19/07/2003) LES RECORDS D'APNÉE NO LIMIT •Messieurs H .

Nitsch (Autriche) 214m (14/06/2007) ·Dames T.

Streeter (États -Unis) 160m (17 /08/2002) QUELQUES CHAMPIONS DE LA PLONGÉE EN APNÉE FRANCISCO FERRERAS (NÉ EN 1962) • Cet apnéiste cubain surnommé • Pipin » établit plusieurs records du monde en apnée no limit , atteignant 162 m en 2000 .

Il multiplie les méthodes de plongée comme celle consistant à prendre une inspiration d'air comprimé au cours de la descente .

Il réalise plus de 600 plongées dépassant la barre des 100 m de profondeur.

·Ferreras était marié avec l'apnéiste Audrey Mestre , décédée lors d'une tentative d'amélioration du record du monde en 2002.

Loïc LEFERME (1970-2007) • Cet apnéiste français bat à trois reprises le record du monde no limit avec successivement 1J7 m en 1999 , 162 m en 2002 et 171 m en 2004 .

JACQUES MAYOL (1927-2001) • Ce plongeur français est le premier apnéiste à dépasser la profondeur de 100 m avec 105 men 1983, à l'âge de 55 ans.

Sa rivalité avec l'apnéiste italien Enzo Maiorca est mise en scène par Luc Besson dans son film le Grond Bleu (1988) .

• Mayol est l'un des premiers apnéistes à dominer le phénomène respiratoire de la bradycardie , parvenant grâce à la pratique du yoga à abaisser son rythme cardiaque de 70 à 20 pulsations par minute.

• Il met fin à ses jours sur Ille d'Elbe, au large de laquelle il a effectuée de nombreuses plongées .

AUDREY MESTRE (1974-2002) • Cette apnéiste française, élève puis épouse de Francisco « Pipin » Ferreras, bat le record du monde féminin à deux reprises , descendant à 125 men 1999 et à 130 m en 2000 .

• Au cours d 'une nouvelle tentative en 2002 , elle atteint 166 m , puis , huit jours plus tard, 171 m.

Mais au cours de cette dernière tentative, un problème survient avec le ballon de la gueuze qui devait l'aider à remonter à la surface.

Elle meurt noyée .

UMBERTO PEUllARI (NÉ EN 1965) • Cet apnéiste italien est considéré comme le maître de la discipline, à la fois praticien -il bat plusieurs records du monde à partir de la moitié des années 1980 -et théoricien - il est le co-auteur d 'un manuel de préparation à l'apnée no limit.

• Son action contribue à populariser l'apnée profonde .

Pellizari dirige une académie d'apnée en Italie qui organise de nombreux stages .

NATALIA MOLCHANOVA (NÉ EN 1962) • Cette apnéiste russe a détenu jusqu'à six des huit records d'apnée.

• Elle dirige aujourd'hui la fédération russe de plongée.

HERBERT NITSCH (NÉ EN 1970) • Cet apnéiste autrichien a détenu des records dans sept des huit disciplines d'apnée .

• Nitsch est l'actuel détenteur du record du monde en no limit avec 214 m et le détenteur du record du monde d 'apnée à poids constant avec 112 m.

ÎANYA STREETER (NÉE EN 1973) • Cette apnéiste américaine s'impose en 1998 en établissant un record avec une plongée à 113 m, améliorant la précédente performance de Deborah Andollo de 3 mètres.

• En 2002, Streeter établit un record -,-~ .---. abso lu en descendant à 160 m , avant que Loïc Leferme ne fasse mieux .

Elle détient toujours deux records du monde féminins, en no limit à 160 m et en poids variables à 122 m (2003).

UN SPORT DANGEREUX • La mort de l'apnéiste française Audrey Mestre en 2002, alors qu'elle tentait d'établir un nouveau record d'apnée no limit, celle de Loïc Leferme en 2007, lors d'une séance d'entraînement, prouvent le caractère dangereux de cette pratique sportive .

• Les principales causes d'accident sont de registres différents : inhalation d'eau dans le tuba , anoxie ou hyperventilation, OAP, syncope , laryngospasme, accidents cardio­ vasculaires et enfin chocs contre la coque ou l'hélice du bateau.

• Plusieurs facteurs peuvent conduire à une rupture d'apnée et à la noyade : la composition gazeuse alvéolaire, l'influence des mécanorécepteurs articulaires, tendineux et musculaires sur les centres respiratoires, l'hyperventilation, qui peut retarder la remontée et augmente le risque d'hypoxie, de perte de connaissance, enfin la bradycardie qui est liée à la mise en tension des récepteurs pulmonaires et à l'immersion.

• D'autres pathologies sont bien spécifiq ues de la plongée en apnée : des accidents mécaniques, liés à l'inadaptation du tuba , ou des barotraumatismes .

En effet, un tuba sous-dimensionné contraint le plongeur à augmenter le travail respiratoire ; surdime nsionné , il augmente l'espace mort.

Il en résulte une hypercapnie qui peut occasionner asthén ie, céphalée, désorientation et finalement noyade.

Divers types d'accidents biochimiques peuvent également se produire : le risque d'ADD, la syncope et la gastra lgie.

• La syncope est un des accidents les plus courants en apnée.

Elle est provoquée par un manque d'oxygène .

Elle arrive le plus souvent lors de la remontée, en application de la loi de Henry sur les relations entre l'oxygène et la pression.

Pendant la descente, l'oxygène contenu dans les poumons se dissout dans le sang et se diffuse dans l 'orga nisme ; pendant la remontée, le taux d'oxygène dans le sang chute car il reprend sa forme gazeuse tandis que le corps continue à le consommer.

À la fin de la remontée, entre moins 10 et moins 5 m, la pression s'accélère à mesure que l'on se rapproche de la surface.

Or le plongeur , à ce moment de la plongée, exige plus d 'oxygène qu'il dispose, d 'où la syncope .. »