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Grand oral du bac : Le dopage

Publié le 15/11/2018

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Stimulants

 

C'est la classe la plus ancienne. Ces molécules agissent sur le système nerveux central et accroissent son activité. Elles réduisent la fatigue, augmentent la vigilance, l'esprit de compétition et l'agressivité. Dans les disciplines d'endurance ou impliquant des efforts violents, elles peuvent être utilisées dans le but de réduire la sensation de douleur. La question de savoir si l'usage de ces substances améliore les performances sportives n'est pas clairement résolue, mais il est avéré que l'augmentation de l'agressivité peut entraîner des blessures pour soi ou pour les autres durant la compétition. La caféine n’a d'effet perceptible que prise à haute dose (l'équivalent contenu dans une dizaine de tasses de café). Elle réduit la fatigue, augmente la concentration et l'excitation, le rythme et la pression cardiaque, le métabolisme et la production d'urine.

Les amphétamines accélèrent les réflexes, créent une sensation d'euphorie et diminuent la fatigue. Les décès que leur abus a causés ont été expliqués ainsi : l'augmentation de la pression artérielle qu'elles entraînent, liée à l'activité physique, induit une contraction des vaisseaux sanguins du système périphérique, et donc une augmentation de la température corporelle. Il s'ensuit une déshydratation, puis un ralentissement de la circulation sanguine. Si l'effort est poursuivi, le risque est que le cœur ne soit plus assez irrigué, ce qui a conduit à des attaques cardiaques chez des sportifs dopés aux amphétamines. Les effets secondaires sont nombreux : agitation, instabilité, frissons, insomnie, arythmie cardiaque, agressivité, dépendance. L'éphédrine provoque une sensation d'euphorie qui peut atténuer la sensation de risque liée à certains sports. Ce médicament est normalement utilisé pour traiter le rhume ou la grippe. La cocaïne, quant à elle, peut être

UNE TRICHERIE STIMULANTE

Le mot « dopage » vient de l'anglais « doping », terme apparu au xvn' siècle. Lui-même vient de « dop », nom donné par des tribus sud-africaines à une boisson stimulante employée au cours de cérémonies tribales. Aujourd'hui, la définition de ce mot recouvre l'utilisation de certaines substances ou méthodes destinées à améliorer ou prolonger les performances sportives, et allant à l'encontre d'un certain esprit du sport. Il y a dopage lorsqu'on considère qu'il y a eu volonté de se procurer par ces substances ou méthodes un avantage déloyal sur ses adversaires. Le dopage est par conséquent un concept lié à celui de tricherie. Plus récemment la définition du dopage s'est élargie au fait d'altérer volontairement le résultat des tests ou de refuser de s’y présenter. Il est difficile de donner une définition précise et universelle du dopage, notamment à cause du fait que certaines substances sont considérées comme dopantes dans certains sports et pas dans d'autres, ou bien par certaines instances sportives et pas par d'autres. En effet, en 1988 le coureur cycliste Pedro Delgado est contrôlé positif pour une substance interdite par le Comité international olympique (CIO) mais pas par l'Union cycliste internationale. La loi Buffet (1999) définit le dopage comme une « modification artificielle des capacités » en vue de l'amélioration des performances sportives. Une telle définition pose entre autres le problème de distinguer la frontière entre « le naturel » et « l'artificiel ». Ainsi, pour de nombreuses substances présentes naturellement dans le corps, il a été fixé un taux maximum autorisé, que l'on considère impossible à atteindre sans méthodes « artificielles ».

Par exemple, le taux d'hématocrites (lié aux capacités de transport d'oxygène par le sang) est plafonné à 50 % et dépasser cette limite, en utilisant de l'EPO par exemple, est considéré comme du dopage.

QUELQUES FAITS HISTORIQUES

Dans l'Antiquité, les Grecs utilisent déjà des produits médicinaux. Les athlètes des Jeux Olympiques antiques se soumettent à un régime spécifique et prennent des stimulants. En 1896, la mort du cycliste britannique Arthur Linton serait reliée à l'usage de triméthyl, un stimulant en vogue à l'époque. En 1904, le coureur de marathon Thomas Hicks fait un grave malaise à la suite de la prise de strychnine et d'alcool. Avant les années 1930, les produits dopants utilisés se résument à l'alcool, ainsi qu'à la strychnine et autres stimulants. L'héroïne et la cocaïne sont aussi largement utilisées jusqu'à ce qu'elles soient délivrés sur prescription uniquement. Dans les années 30 sont synthétisées les amphétamines, et les premières hormones synthétiques sont développées. Les amphétamines supplantent rapidement la strychnine. Dans les années 50, l'équipe olympique soviétique est soupçonnée de dopage aux hormones mâles. Dans le même temps, les anabolisants sont développés aux États-Unis. Un cas de dopage fait scandale aux Jeux Olympiques d'hiver à Oslo en 1952, impliquant plusieurs patineurs, tombés malades à la suite de l'usage d'amphétamines. La plupart des cas d'abus d'amphétamines conduisant à des décès se produisent dans les années 60. Entre autres décès survenus au cours des Jeux Olympiques de Rome en 1960, Knud Jensen, un cycliste danois, meurt en pleine compétition à cause de l'usage d'amphétamines. En 1966, les fédérations internationales de cyclisme (UCI) et de football (FIFA) sont parmi les premières à imposer des tests anti-dopage au cours de leurs championnats du monde respectifs. En 1967, le cycliste britannique Tommy Simpson meurt au cours du Tour de France pendant l'ascension du mont Ventoux à la suite de l'usage d'amphétamines. Le décès, filmé, provoque une réaction médiatique sans précédent. C’est l'année suivante que le Comité international olympique publie sa liste des substances interdites, qui fait toujours foi aujourd'hui, après certes de multiples mises à jour.

« Les B-agonistes sont à la base de plusieurs médicaments contre l'asthme, comme la Ventoline ® (substance active : salbutamol).

Certains sportifs en prennent illégalement dans le but d'augmenter la quantité d'air qu'ils peuvent inspirer (natation, athlétisme).

Le salbutamol peut être par ailleurs employé pour masquer les amphétamines.

LES ANALGÉSIQUES NAJICOTIQUES Les principaux sont les opiacés : morphine, héroïne.

La codéine, disponible sans prescription, n'est plus sur la liste des substances interdites du CIO depuis 1993.

Les narcotiques agissent sur le cerveau en réduisant la sensation de douleur provenant d'une blessure ou d'une maladie.

Pour les sportifs, en consommer permet de repousser ce qu'on appelle le « seuil de douleur » : lors d'épreuves d'endurance notamment, c'est en effet non pas la fatigue ou le manque de souffle, mais la douleur (aux muscles, tendons, articulations, anciennes blessures ...

) qui peut limiter les performances.

Le premier risque lié à la prise de ces substances dans un tel but est par conséquent de se blesser ou d'aggraver une blessure.

Le second risque est la dépendance.

La morphine et l'héroïne, notammen� sont des substances extrêmement addictives.

Autres effets secondaires : constipation, dépression respiratoire.

LES ANABOLISANTS Ces substances stimulent l'anabolisme, c'est-à-dire la classe de réactions chimiques s'effectuant dans le corps qui conduisent à l'élaboration de nouveaux tissus ou à l'extension de tissus déjà existants, notamment, et c'est ce qui est susceptible d'intéresser les sportifs, les tissus musculaires.

Les B-agonistes comme le clenbuterol augmentent lamosse musculoire et réduisent la masse adipeuse (c'est-à-dire la quantité de graisse).

Effets secondaires : frissons, tachycardie (accélération des battements du cœur), arythmie cardiaque (les battements ne sont plus rythmés), insomnie, maux de tête.

Les stéroïdes anabolisants androgènes (par exemple la testostérone) sont des hormones qu'on sait produire artificiellement Ils faciliteraient le développement musculaire, mais un effet direct n'a pu être démontré que chez les femmes et les préadolescents.

Les effets secondaires sont nombreux et très graves, surtout sur le long terme.

En effe� ces hormones agissent sur différents types de cibles cellulaires et peuvent modifier la morphologie en profondeur.

Parmi ces effets, citons l'apparition de poils, l'acné majeure, l'atrophie testiculaire chez les hommes, la mue de la voix et la masculinisation du physique chez les femmes, des interruptions de croissance chez les adolescents, la calvitie, des affections cardiovasculaires, l'hypertension, la rétention d'eau, des cancers du foie et des reins.

Autres effets secondaires : manie, dépression, agressivité.

LES DIURÉTIQUES Leur consommation a pour effet de réduire la masse de fluide contenue dans le corps, l'évacuation se faisant par voie urinaire.

Ils sont utilisés médicalement contre certains problèmes cardiaques car ils réduisent la pression sanguine.

Certains sportifs les utilisent à mauvais escient pour perdre des kilos rapidement afin de rentrer dans des catégories de poids (haltérophilie, judo, boxe ...

), pour contrecarrer la rétention d'eau entraînée par les stéroïdes anabolisants, ou encore pour altérer la concentration urinaire d'autres produits dopants par effet de dilution (ce dernier type de fraude étant rendue obsolète par les techniques de détection les plus récentes).

Les contrôles relatifs aux diurétiques ne se font que pendant la compétition.

Les risques encourus sont liés à la déshydratation qu'ils entraînent : faiblesse, crampes musculaires, maux de tête, nausées, arrêt de fonctionnement des reins ou du cœur.

LES HORMONES PEPTIDIQUES ET US MOUCUUS ANALOGUES Une hormone est une protéine élaborée par une glande ou par un organe, et qui agit spécifiquement sur d'autres cellules après transport par voie sanguine.

Cette action spécifique peut modifier radicalement l'aspect des tissus sur lesquels l'hormone agit: • la corticotrophine stimule la production de corticostéroïdes.

qui constituent d'excellents anti­ inflammatoires « naturels » ; • les gonadotrophines stimulent les cellules des testicules, et sont donc utilisées pour contrer la nécrose testiculaire due à la prise de stéroïdes anabolisants androgènes ; • l'hormone de croissance humaine, qu'on sait recréer artificiellement depuis les années 90, a des propriétés anabolisantes, et augmente en particulier la taille et la force musculaire chez les adolescents.

Effets secondaires : gigantisme chez l'enfant; hypertension, diabète, faiblesse musculaire, épaississement de la peau chez l'adulte ; •l'érythropoïétine (EPO) est une des principales hormones de régulation de la production de globules rouges.

La prise d'EPO permettrait d'augmenter le nombre de globules rouges dans le système sanguin et donc de transporter plus d'oxygène dans le sang.

Effets secondaires : symptômes de la grippe, hypertension, thrombose (obstruction des vaisseaux sanguins) ; • l'insuline est une hormone sécrétée par le pancréas.

Elle est le facteur principal de régulation du taux de sucre dans le sang.

La prise d'insuline diminuerait la sensation de fatigue.

LE DOPAGE SANGUIN, OU AUTOTRANSFUSION Il s'agit d'une des seules méthodes de dopage n'impliquant pas l'action de molécules sur des cibles cellulaires.

Les sportifs qui s'y adonnent se réinjectent juste avant la compétition une certaine quantité de leur propre sang, qu'ils s'étaient prélevée quelques jours auparavant.

Ainsi pendant ce délai leur corps a renouvelé le sang prélevé.

L'effet escompté est le même que pour I'EPO : augmenter le nombre de globules rouges disponibles et donc la quantité d'oxygène transportable.

Cette méthode présente un risque de contamination par le sang réinjecté, et aussi un risque de saturation du système cardiovasculaire qui peut conduire à un choc métabolique.

LES BhA BLOQUANTS ET AUTRES SUBSTANCES AYANT UN EFFET SÉDATIF On peut penser qu'il est paradoxal que des sportifs puissent chercher à obtenir un tel effet En fait seuls sont concernés les sports reposant sur la précision d'un geste technique, comme le tir à l'ore ou au pistolet.

Ces substances sont utilisées dans un cadre thérapeutique pour soigner des maladies du système cardiovasculaire (cœur et vaisseaux sanguins).

Elles ont pour effet de réduire le rythme cardiaque et le débit sanguin, ce qui dans un cadre sportif permettrait d'une part de réduire l'imprécision des gestes due aux battements du cœur et d'autre part de contrer les effets du stress.

Les principaux effets secondaires sont le refroidissement des extrémités (mains, pieds) et des troubles du sommeil.

Les barbituriques font partie de cette catégorie.

lES ANESTHtSIQUES LOCAUX Les anesthésiques locaux sont admis mais une justification est exigée pour leur utilisation -une blessure par exemple.

En effet sans cette restriction certains pourraient en faire usage uniquement pour repousser leur seuil normal de douleur.

Comme dans le cas des analgésiques narcotiques, le risque est de se blesser ou d'aggraver une blessure, la douleur ne pouvant plus jouer son rôle de signal d'alarme.

lES CORTICOSTÉROiDES Les corticostéroïdes ont un effet anti­ inflammatoire.

L'inflammation est une réaction physiologique qui survient notamment à la suite d'un traumatisme ou simplement d'un effort physique important Elle implique un gonflement, avec rougeur et douleur, des zones concernées.

Les corticostéroïdes sont normalement produits par les glandes surrénales (situées en haut des reins) au cours d'une activité provoquant un stress.

Ils ont un rôle thérapeutique dans le traitement de l'asthme (inflammation de la trachée) et des blessures.

Les athlètes peuvent être tentés d'en prendre pour élargir les voies respiratoires, masquer une blessure ou intensifier l'entraînement.

Les corticostéroïdes ont cependant un effet toxique s'ils sont employés sur une trop longue période.

L'alcool peut être consommé pour ses propriétés sédatives, ou pour la sensation d'euphorie qu'il apporte.

DES EFFID INQUIÉTANTS Chez les sportifs qui se dopent, les doses administrées sont en général bien plus importantes que celles correspondant à un usage thérapeutique.

Cela entraîne des effets secondaires imprévisibles qui peuvent s'ajouter aux effets prévisibles, déjà détectés lors des tests de mise sur le marché, ou accentuer ceux-ci.

Ces effets imprévisibles sont par exemple des allergies.

Il est manifestement difficile de mettre en place des expériences scientifiques évaluant les effets des conduites dopantes, de part la clandestinité dans laquelle se déroulent ces pratiques.

Cependant les données statistiques peuvent inquiéter : par exemple, on a estimé que l'espérance de vie d'un footballeur américain professionnel ne dépassait pas 55 ans dans les années 90.

Comment ne pas être tenté de faire le lien avec le fait que la fédération de ce sport autorisait le dopage jusqu'au début des années 2000? UNE EFFICACITÉ MITIGÉE En conclusion, on peut dire que, dans le cas de la plupart des produits employés dans le but d'améliorer les performances sportives, l'efficacité prouvée scientifiquement est bien moindre que celle en laquelle croient de nombreux athlètes, ou bien elle n'a jamais pu être démontrée.

Le grand nombre de substances frappées d'interdiction s'explique aussi par la volonté des autorités sportives de limiter le recours à la « polypharmacie »,c'est-à-dire à l'accumulation des traitements, chacun s'ajoutant aux précédents pour limiter des effets secondaires indésirables de ceu x-. »

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