Football : les grands clubs dictent leurs lois
Publié le 05/12/2018
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Joueur préretraité devenu homme d’affaires redoutable, Boris Becker a des idées bien arrêtées sur les transformations à apporter à l’organisation du tennis mondial. Pour lutter contre les taux d’audience en baisse, la désaffection du public et la complexité du circuit actuel, la star allemande a proposé la création d’une série de tournois d’élite concurrençant le système régi par l’ATP. Becker, soutenu par l’agence de marketing Prisma, garantissait plus d’un milliard de francs aux directeurs de tournois intéressés par le projet, soit plus du double que ce que leur distribue l’ATP. Comme dans le cas de Media Partners, les propositions de l’attelage Pris-ma/Becker ont contribué à rapprocher les organisateurs de tournois de leur autorité de tutelle. L’ATP et les responsables des dix plus grandes manifestations annuelles ont en effet décidé de travailler main dans la main à la création d’une sorte de Superligue du tennis.
C’est une véritable guerre psychologique qui a opposé, tout au long de l’été, les plus grandes équipes d’Europe à l’UEFA. En menaçant d’organiser leurs propres compétitions dès l’an 2000, les poids lourds du football européen ont réussi à faire plier leur autorité de tutelle et à se fabriquer une épreuve sur mesure, élitiste et lucrative. Retour sur six mois de négociations acharnées.
Présentée comme la compétition de l’an 2000, la Superligue n’aura finalement été que le cheval de Troie utilisé par les grands d’Europe pour contraindre à la reddition la citadelle UEFA. Si les initiateurs de ce projet sécessionniste avaient pour objectif de forcer la main de la fédération sportive la plus puissante d’Europe, alors c’est réussi!
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