Éric Tabarly est mort

En 1976, la seconde victoire, épique, de Tabarly dans la Transat cimente un peu plus la légende. Seul sur un Pen-Duick VI conçu pour être dirigé par dix hommes, il l’emporte alors qu’on le croyait disparu. En 1980, il signe l’un de ses derniers grands exploits sportifs en battant le record de la traversée de l’Atlantique vieux de soixante-quinze ans - en 10 jours, 5 heures, 14 minutes et 20 secondes. Sa statue de cire entre au musée Grévin.

La traversée du désert qui s’ensuit n’a d’égale que la grandeur des exploits passés. Entre 1985 et 1997 - où il revient pour remporter la Route du café avec Yves Parlier -, Tabarly ne gagne pas la moindre course et abandonne pour la première fois de sa vie, lors de la Route du rhum 1986 avec Côte-d'Or. Pen-Duick VI a en effet été le dernier de la

dynastie, en 1973.

Éric Tabarly est mort comme il l'aurait sans doute souhaité :

en barrant son fidèle Pen-Duick, premier du nom. À soixante-six ans, le taciturne marin de l'Aéronavale, vedette des années durant des sondages de popularité, laisse un riche héritage. Sous son «règne», la voile française a connu un formidable essor, dans le domaine sportif mais aussi technique et architectural.