Avril 1979: Sports et Loisirs
Publié le 17/12/2011
Extrait du document
Le yoga
Le yoga a toujours été très bien assimilé par les Occidentaux car il apporte la détente physique tant recherchée dans ce monde agité. n apporte également la détente de l'esprit, ce que nos gymnastiques n'offrent pas toujours. En effet, nous avons tendance à soumettre notre corps aux épreuves de la compétition, de la vitesse, du rendement plutôt que de rechercher la qualité, l'atrmement des sens, l'harmonie. Dans le Yoga, il n'y a pas de record à atteindre, il n'y a pas d'adversaire à dominer si ce n'est soimême gue siginifie le mot lui même ? On y trouve l'idee d'union, de maîtrise, Yoga= lier ou atteler ensemble. La racine « Yuj « se retrouve dans les mots joindre et joug ainsi que leurs dérivés dans les langues européennes.
«
La mode des bandes dessinées
Une revue spécialisée vient de naître : c'est le Collectionneur de bandes dessinées (42 rue Saint
Jacques, 75005 Paris).
Il faut croire que cette
publication correspondait à un besoin et que ce
besoin, quant à lui, commençait à devenir pressant.
Il y a, paraît-il, plus de deux mille amateurs de
vieilles bandes dessinées en France.
Quand on
saura que la collection complète de
Spirou se vend
quarante mille francs chez tous les bons antiquai
res, il est à penser que
le nombre des curieux va
s'accroître d'une manière logarithmique.
Les bandes dessinées n'avaient pas bonne
réputation autrefois.
C'était de« l'anti-littérature ».
On avait oublié que, pendant des siècles, l'homme
n'avait pas eu d'autre moyen de communiquer que
celui de l'image.
L'imprimerie, la presse à bon mar
ché et enfin la presse enfantine
ont rendu sa force à
l'image.
Cela a déplu.
Et pourtant, ce sont,
aujourd'hui, les premiers lecteurs de bandes dessi
nées, ceux de
Mickey ou de Robinson, âgés d'un
demi-siècle, qui recherchent leur jeunesse dans ces
illustrations pleines de verve.
M.
Illico, qui a bien
atteint soixante-dix ans, malgré sa goutte, et qui a
changé au moins dix fois de dessinateurs, reste tou
jours jeune, comme sa déplorable épouse, comme
aussi sa fille ; Dagobert est moins vieux, mais ne
vieillit pas et sa touffe de cheveux
le conserve en
bon état, comme sa femme et ses enfants.
Il devrait
pourtant avoir aussi environ trois-quarts de siècle.
Il en va de même de Luc Bradefer et de
tant d'au
tres qui survivent.
Pourquoi survivent-ils ? Proba blement parce qu'ils traînent avec eux tout l'in
conscient du monde moderne, comme toute une
mythologie qui concerne
le couple, la famille, la
société, le passé et l'avenir.
Pourquoi mépriserait-on
la bande dessinée? Elle
appartient à notre monde ; elle date de longtemps ;
elle est la dernière expression d'un langage qui remonte
à la préhistoire.
La littérature écrite, domi
nante pendant plusieurs siècles, avait rejeté l'image
de la circulation des idées.
Elle fait un retour en
force.
Ce qui est intéressant, c'est de mesurer, à partir
des prix de vente des albums, ce qui est recherché
et
ce qui l'est moins.
On aurait pu croire, par
exemple que les aventures de la pauvre Bécassine
seraient recherchées ; il n'en n'est rien.
Le racisme
assez innocent des situations présentées en est-il
responsable
? C'est possible, mais ce n'est pas cer
tain.
Bécassine ne représente plus rien dans cette
dernière partie du siècle.
La famille Fenouillard, en
revanche, qui commença à paraître dans le Petit
Français illustré en 1889, garde tout son prestige.
Benjamin Rabier est très recherché.
C'est en
1960 que le goût des bandes dessinées
est apparu.
Il n'était pas de ton, auparavant, de s'en
flatter.
Il se trouve que les albums de bandes sont
beaucoup plus rares que les cartes postales ancien
nes ou même que les timbres.
Destinés aux enfants,
ils ont disparus avec les jeunes années de ceux-ci.
Déchirés, jetés, oubliés, ils sont devenus très rares
et donc très chers.
Les collections complètes de
Tintin, de la Semaine de Suzette, de l'Epatant, de Cric-cric ou des Belles images sont introuvables.
Il
faut le hasard d'une vente.
Aujourd'hui, la bande dessinée relève de la
bibliophilie.
Si on ne trouve plus de Bible de
Gutenberg sur le marché, on trouve encore des Lucky Luke, et il faut qu'il soient en bon état, bien
imprimés, sans macules et sans déchirures.
On s'aperçoit, à l'usage, que ce n'est pas si facile.
Ces
livres d'enfants sont devenus des livres pour adul
tes.
Comme les vieux albums d'Epinal, mal réédités
aujourd'hui, les albums de bandes dessinées doi
vent, aux yeux du collectionneur, avoir l'aspect du
neuf.
C'est là que commence
le plaisir de la recher
che.
Et son angoisse ?.
»
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