À l'assaut des sommets de plus de 8 000 m dans l'Himalaya : le rêve des alpinistes devient réalité
Publié le 24/03/2019
Extrait du document
À l'assaut des sommets de plus de 8 000 m dans l'Himalaya : le rêve des alpinistes devient réalité
Depuis le début du xxe siècle, le décor fascinant de l'Himalaya qui offre ses sommets de plus de 8 000 m attire l'élite des alpinistes du monde entier. Pourtant, ce n'est qu'au début des années 50 que l'on observe les premiers succès. Grâce à des appareils d'assistance respiratoire très élaborés, un équipement amélioré et de nouvelles techniques d'escalade, les conditions de la conquête systématique des 8 000 m sont enfin réunies.
L' exploration des sommets de plus de 8 000 m dans l'Himalaya
• commence en 1895 avec la tentative vaine de l'alpiniste anglais Albert Frederick Mummery de venir à bout du Nanga Parbat. Le K2 et le Kangchenjunga sont l'objectif des expéditions jusqu'au déclenchement de la Première Guerre mondiale. À la fin de la guerre, l'intérêt des grimpeurs se porte sur la plus haute montagne de la Terre, le mont Everest. Les Anglais en particulier considèrent sa conquête comme une question de prestige national.
Dans les années 30, on assiste à un véritable assaut des plus hauts sommets, mais les efforts restent vains. Les conditions météorologiques constituent le problème majeur : ouragans, chutes de neige, vagues de froid, congères, avalanches et chutes de glace représentent un danger permanent. Par ailleurs, le manque d'oxygène est dangereux pour l'organisme humain à de si hautes altitudes.
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale marque un arrêt. Il faut attendre les années 50 pour que l'on s'intéresse de nouveau à cette région. Les perspectives de succès s'appuient sur les
Le Suisse Fritz Luchsinger (à droite) sur le chemin du retour avec les participants de son expédition, après avoir gravi le Lhotse, en 1956.
expériences passées et sur un meilleur équipement.
Les premiers succès. La première montagne de plus de 8 000 m vaincue par l'homme est I'Annapurna situé dans la partie népalaise de l'Himalaya : les Français Maurice Herzog et Louis Lachenal parviennent au sommet (8 091 m d'altitude) le 3 juin 1950. Un orage manque de leur être fatal lors de l'ascension. Ils redescendront au camp de base malgré de nombreuses gelures.
«
même
temps.
Le premier est le Manaslu
(8 163 m), situé au Népal, exploré dès 1950
par un groupe britannique.
Au cours des
années suiva ntes, quatre expéditions
japona ises échouen t, avant que la
cinquième n'atteigne le sommet entre le 9
et le 11 mai 1956.
Le Lho tse (8 516 m), séparé du mont
Everest par le col Sud, est approché une
première fois en 1955 par une expédition
in terna tionale dirigée par Norman
Dyhrenfu hrt.
Mais la mousson d'automne,
prématur ée, l'oblige à renoncer.
La
première ascension est réalisée un an plus
tard par une équipe suisse menée par Fritz
Luchsinger à l'occasion de la deuxième
expédition vers le mont Everest.
Le Gasherbrum Il (8 035 m) qui fait
partie du Karakorum entre dans les
annale s en 1956, car il est le troisième
sommet de plus de 8 000 m à être vaincu
dans l'année.
Dès 1934, une troupe
con duite par Günter Dyhrenfurth avait
atteint l'altitude de 6 250 m.
Ce n'est
pourtant que 22 ans plus tard que Fritz
Moravez vient à bout de la crête sud du
sommet après plusieur s reconnaissances
faites avec une équipe autrichienne.
Bien
que le Gasherbrum Il soit un som met de
plus de 8 000 m relativement facile à
esca lader, il s'y produit malgr é tout
plusieurs drames dus aux intempéries et
au manque d'oxygène.
Le Broad Peak, dans le Karakorum, près du
K2, s'élève à 8 047 m.
Une première
tentative doit être interrompue en 1954
après plusieur s accidents.
En 1957, une
petite expédition autrichienne composée
seulement de quatre membres, dont Kurt
Diemberger et Hermann Buhl, réussit à le
gravir.
Cette expédition inno ve, en
décidant de renoncer pour la première
fois lors de l'escalade d'un tel sommet à
l'i nsta llation d'un camp de base et à
l'as sistance de porteurs.
Le Hidden Peak, égalemen t nommé
Gasherbrum 1, fascine les explorateurs dès
le xrx< siècle pour sa beauté.
Les premières
tentatives d'escalade remon teht aux
anné es 30.
Une expédition américaine
menée par Nick Clinch au cours de l'été
19 58 atteint finalement son sommet.
Des
froids extrêmes et de la neige fraîche
profonde gênent toutefois les alpini stes.
De nouveaux objectifs.
Parmi les 14
som mets de plus de 8 000 m, seuls le
Dhaulagiri (8 167 m) situé au Népal, et le
Shisha Pangma (8 046 m) au Tibet, restent
in vaincus à la fin des anné es 50.
Sept
expéditions échouent au Dhaulagiri pour
des raisons météorologiques.
En mai 1960,
une expédition suisse atteint son sommet.
Pour le Shisha Pangma , les alpin istes
devront attendre quatre ans de plus.
Les
raisons sont d'abord de nature politique :
en raison de l'an nexion du Tibet par la
République populaire de Chine, les
Cordée britannique peu avant le dernier assaut qui mènera le Néo-Zé landais Edmund P.
Hillary
et le Népalais Tenzing Norgay au sommet du mont Everest, la plus haute montagne du monde En
1990, après une marche de 3 500 km à travers
l'Antarctique, Arved Fuchs (à gauche) et Reinhold
Messner regagnent Frandort-sur-le-Main.
étrangers ne sont pas autorisés à pénétrer
dans la région.
Une expédition chinoise est
donc la première à venir à bout du dernier
des somme ts de plus de 8 000 m.
Cela ne signifie pas pour autant la fin
des expéd itions himalayennes.
Les
alpin istes se fixent de nouveaux objectifs
et essaient de nouv elles tech niques
d'esca lade.
Les intérêts convergent vers la
création de nouv elles voies auxquel les
s'attaque l'élite des alpinistes dans les
an nées 70.
Lorsq u'en 1980, le gouverne
ment népalais autorise les expéditions
hivernale s, de nouveaux défis sont lancés.
Parmi ceux-ci, une nouvelle compétition
consiste à savoir qui gravira le plus grand
nombre de som mets de plus de 8 000 m.
L'Autri chien Reinhold Messner est vain
queur haut la main , pour les avoir tous
escaladés.
Les technique s d'es calade se trans
forment fondamentalement.
Le style alpin
très mobile, remplace les expéd itions
lour des de jadis qui réunissaient souvent
plusieur s centa ines de porteu rs, de
nombreux camps interméd iaires et la mise
en place de cordes fixes.
C'est ainsi que le
Français Benoît Chamoux effectuera
l'ascension du K2 en 24 heur es ! Mais le
tribut à payer est lourd.
Beaucoup d'alpi
nis tes, parmi les plus grands, y laisseront
leur vie.
Maur ice et Liliane Barrard au K2,
Ben oît Chamoux en 1995 lors de l'ascen
sion du Kangchenjunga, Chantal Mauduit
en 1998, pour ne citer que des Français.
Au milieu des années 80, les autorités
enreg istrent en Hima laya envir on 80
expéditions annuelles.
L'asc ension des
somme ts de plus de 8 000 m est de plus en
plus vendue par des agences comme une
« aventure organisée >>.
35.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « L'Inconscient et la Conscience. La Réalité » Dans L'interprétation du rêve. 1900 S.Freud.
- Par quels caractères la réalité se distingue-t-elle du rêve ?
- Commentez ce jugement de Renan sur le XIXe siècle et notamment sur la poésie romantique : « On mêlait trop la poésie à la réalité. La poésie est faite pour nous dépayser, pour nous consoler de la vie par le rêve, non pour déteindre sur la vie. » (Feuilles détachées. Réponse au discours de Réception de Jules Claretie, 1889.)
- Quel(s) impact(s) le rêve a-t-il sur la réalité ?
- Faut-il dire que la réalité détruit le rêve ?