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1995: La télévision à l'heure de la construction européenne

Publié le 06/12/2018

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en pratique, les seuls programmes circulant sans entrave dans tous les pays d’Europe soient américains. Elle n’est pas parvenue non plus à dynamiser la production audiovisuelle, qui reste largement nationale et morcelée entre de nombreux petits producteurs.

 

Cette directive devait contribuer à construire une identité européenne par le biais de la circulation des œuvres européennes. En même temps, elle avait un objectif économique, conforme au Traité de Rome, lequel instaure la libre prestation de services : tout produit, y compris les « produits » audiovisuels, doit pouvoir circuler librement entre les pays membres.

 

Cette ambition s’est heurtée à la réalité d’un marché demeuré largement prisonnier des frontières nationales : les différences de langue et de traditions culturelles segmentent le marché en petites entités cloisonnées qui constituent autant de cas particuliers et s’opposent à la circulation des œuvres audiovisuelles. Au contraire, la puissance de l’industrie audiovisuelle américaine repose en partie sur l’existence d’un vaste marché intérieur, très homogène, qui permet d’amortir les coûts de production de ces produits, puis de les distribuer ensuite à bas prix.

Les vifs débats ayant opposé les pays européens aux Etats-Unis à propos de l’« exception culturelle » lors des négociations commerciales du GATT achevées en avril 1994 ont à nouveau placé sous les feux de l'actualité la délicate question de la politique audiovisuelle européenne, notamment de la télévision.

 

Pour éclairer les enjeux de ce débat, il convient de l’examiner sous un angle double : quelle influence la construction européenne exerce-t-elle sur la télévision ?

 

Cette dernière peut-elle en retour contribuer à la constitution d’une identité européenne, et qu’en est-il aujourd’hui des chaînes européennes ?

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