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Violences basées sur le genre en milieu scolaire

Publié le 16/12/2022

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« Sujet: violences basées sur le genre en milieu scolaire avec ces conséquences. Introduction L’article 3 de la Convention d’Istanbul, titré « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » définit la violence basée sur le genre comme « tout type d’acte préjudiciable perpétré contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur genre, de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre, réels ou perçus ».Quant à aux violences de genre en milieu scolaire, elles sont définies « comme des actes ou menaces de violence sexuelle, physique ou psychologique au sein et autour des écoles, perpétrés par les normes et les stéréotypes de genre, et imposés par des rapports de force inégaux.

», pour reprendre les termes de l’UNESCO/UNGEI (2015) Parmi les formes de Violences basées sur le Genre les plus fréquentes on peut citer : les Sévices corporels manifestes ; bastonnade, agression sexuelle ; le Mauvais traitement psychologique : privation de la liberté, mariage forcé, harcèlement sexuel ; la Privation des ressources nécessaires au bien-être ; le Trafique Humaine ; L'excision féminine.

Comment ces types de violences basés sur le genre se manifestent dans le milieu scolaire, en tant que ce dernier est une structure sociale et politique destinée à l’éducation ? Après avoir décrit un cas de violences fondées sur le genre en milieu scolaire sénégalais, en tirer les conséquences, nous allons proposer des recommandations. I. Le harcèlement sexuel comme cas de violences basées sur le genre en milieu scolaire. a.

Définition et caractéristiques du harcèlement sexuel Le harcèlement sexuel se définit comme « le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » source code pénal français. Le harcèlement sexuel en milieu scolaire concerne un certain nombre de comportements et d’attitudes qui empoisonne le climat d’étude, qui atteste d’un sexisme ambiant, qui fait peser sur les victimes des contraintes, qui devient menaçant et envahissant pour les victimes.

Il peut s’étendre sous de multiples formes allant de conduites sexistes jusqu’au viol.

Le harcèlement sexuel peut être verbal, non verbal ou physique.

Les manifestations verbales sont des plaisanteries obscènes, des commentaires sur le physique, le comportement ou la tenue vestimentaire.

On peut également recenser dans cette rubrique les avances à connotation sexuelle.

Ces faits peuvent également être exprimés par écrit, dans des lettres, des SMS, courriels, de la pornographie envoyée par courriel, etc.

Les signes non verbaux très explicites du harcèlement sexuel sont les suivants: dévisager avec insistance, déshabiller du regard, siffler, adopter une gestuelle à connotation sexuelle, mettre en évidence des images ou des objets pornographiques, imposer continuellement sa présence.

La proximité physique intrusive, même sans contact, peut relever du harcèlement sexuel, ainsi que les attouchements, même considérés sans connotation sexuelle telle que la main sur l’épaule ou dans les cheveux : « Cette forme de harcèlement sexuel comprend donc des contacts intentionnels qui passent pour accidentels, ainsi que des contacts physiques imposés tels que donner des tapes sur les fesses, chatouiller, pincer, bloquer contre un mur, etc.

» (CLASHES, 2012).

Cependant en milieu scolaire, eu égard à sa position, le harceleur va développer des stratégies pour ne pas perdre sa crédibilité au sein de l’institution.

En outre, le harcèlement met en œuvre « une relation de dépendance et d’appropriation » qui permet « au harceleur de marquer son pouvoir sa toute-puissance ; une violence sournoise se déchaîne et si la proie lui échappe, le harcèlement sexuel prend alors la forme d’un harcèlement moral » (Katz, 2007).

Parmi les stratégies mises en place par les harceleurs, ils peuvent chercher à se rendre insoupçonnables par exemple en dénonçant publiquement même le harcèlement sexuel.

Ils vont alors instaurer un climat de confiance avec leur future victime.

Ils vont chercher à attirer sa sympathie.

En vantant par exemple son travail de classe, en évoquant des sujets non professionnels sur le mode de la complicité et de la connivence.

Ensuite, ils vont chercher à la déstabiliser «en alternant éloge et dénigrement de manière aléatoire et injustifiée» (CLASHES, 2012) par des propos discréditant la victime.

Puis ils vont l’isoler physiquement pour préserver leur impunité et limiter au maximum les témoins. b.

Cas d’une situation de harcèlement sexuel et ses conséquences L’histoire de Léonie, élève dans un C.E.M et son professeur de Math/SVT est révélateur de la fréquence et des conséquences du harcèlement comme VBGMS. Au début, une certaine familiarité s’était installée entre eux par la volonté de l’enseignant. L’objectif de ce dernier était d’influencer sa victime qui ne se doutait pas de ce qu’il recherchait.

Léonie disait de lui « il était tellement gentil avec moi! Parfois même, quand il mangeait, il m’invitait à manger avec lui! Souvent, il me donnait même l’argent du taxi. Mais lorsque le prof lui a proposé de faire évoluer leur relation en relation amoureuse.

Elle refuse catégoriquement la proposition de l’enseignant.

Ce fut pour elle le début du harcèlement sexuel et de ses conséquences. L’enseignant était devenu partial et injuste; il posait des actions éducatives arbitraires.

Elle vit plusieurs formes de victimisations subséquentes au harcèlement sexuel qu’elle subit de son enseignant. La situation de Léonie devient inquiétante dans la mesure où elle est la cible de victimisations multiples.

Elle vit un stress énorme à l’issue des menaces et de l’intimidation de son enseignant.

Elle vit désormais dans la peur et un climat d’insécurité s’est installé dans son imagination.

Elle subit plusieurs événements difficiles psychologiquement pour elle.

Ces événements d’intimidation, de harcèlement et le climat d’insécurité créent un sentiment de démobilisation scolaire. La peur incite Léonie à fuir, mais elle a tout de même sollicité des interventions qui n’ont pas été porteuses.

Les interventions que Léonie a sollicitées ne sont pas porteuses parce que toutes les personnes qu’elle a consultées se sont contentées de lui prodiguer des conseils sans jamais intenter d’action auprès de son harceleur.

Il s’agit respectivement de sa mère qui a même été jusqu’à la culpabiliser en alléguant des tentatives de séduction supposées de Léonie envers son enseignant. Les représentions sociales et les préjugés sexistes sur la moralité des filles aux mœurs légères sont des opposants à la réussite de Léonie dans le sens où ils affectent son moral.

On peut les inscrire dans le registre d’une violence émotionnelle et sociale supplémentaire qu’elle doit surmonter.

Tout cela a évidemment un impact négatif sur son expérience scolaire.

Léonie n’a que 15 ans et pour son jeune âge tous ces événements expliquent son choix d’abandonner l’école.

L’absentéisme de Léonie au cours de mathématiques et de SVT donné par l’enseignant harceleur est déterminant pour elle.

C’est la première année du secondaire, donc c’est une classe initiatique dans laquelle Léonie doit se familiariser avec de nouvelles méthodes d’enseignement..... »

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