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Quelle est l’action de l’École sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ?

Publié le 17/03/2024

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« Ch.8 - Quelle est l’action de l’École sur les destins individuels et sur l’évolution de la société ? Objectifs d’apprentissage: - Comprendre que, dans les sociétés démocratiques, l’École transmet des savoirs et vise à favoriser l’égalité des chances ; - comprendre l’évolution, depuis les années 1950, des principaux indicateurs mesurant l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur (taux de scolarisation, taux d’accès à un diplôme ou à un type de formation) en distinguant les processus de massification et de démocratisation. - Comprendre la multiplicité des facteurs d’inégalités de réussite scolaire (notamment, rôle de l’École, rôle du capital culturel et des investissements familiaux, socialisation selon le genre, effets des stratégies des ménages) dans la construction des trajectoires individuelles de formation. 1/6 I - L’école transmets des savoirs et son accès a évolué depuis 1950 ● L'école en tant qu'institution a pour but d’inculquer et de transmettre des connaissances et des valeurs morales qui sont au fondement des sociétés démocratiques.

L’école est une instance de socialisation, c’est-a-dire un ensemble de personnes ou d’institutions qui participent à la transmission des valeurs et des normes.

Elle agit sur le destin individuel des personnes car elle prépare une place à chacun au sein de la division sociale du travail à travers les diplômes qu'elle délivre.

Grâce au diplôme, elle permet aux individus d'être qualifiés et leur offre de meilleures conditions d’insertion sur le marché du travail. ● L’école prone l’egalite des chance, c’est-a-dire une situation ou tous les individus, quels que soient leur sexe ou leur origine, ont les memes chances d’acceder à l’ensemble des potisions sociales.

Il en est de meme pour la meritocratie, soit que chaque individu est cense acceder au statut qu’il merite independamment de son age, de son sexe, de son milieu d’origine… L'égalité des chances à l'école est l'égale capacité de tous les élèves de parvenir aux mêmes résultats.

Elle est assurée sur chacun, indépendamment de ses caractéristiques sociales, a les mêmes opportunités de réussite scolaire et d'accès aux niveaux scolaires les plus élevés. ● Le taux de scolarisation est la part des enfants scolarisés d’un âge déterminé parmi les jeunes de cet âge.

Le taux d'accès à un diplôme ou à un type de formation est le rapport entre le nombre d'élèves parvenant à un niveau de diplôme et l’effectif de la génération correspondante.

Ces deux taux sont en augmentation depuis les années 1950.

Selon l’Insee, en moyenne, 46% des jeunes âgés de 14 à 29 ans sont scolarisés en France en 2019 et près de 80% d’une classe d'âge accèdent désormais au niveau baccalauréat, contre un jeune sur dix dans les années 1960. ● Cette élévation de l'accès à l'école se traduit notamment par une augmentation de la part des diplômés du supérieur.

Ces évolutions s’expliquent par différentes réformes mises en place depuis les années 1950, telles que les lois Berthoin (1959), Haby (1975), ou encore celles des baccalauréats général et professionnel.

Ces derniers sont en plein essor depuis les années 1950. 2/6 II - Le rôle de l'école et la massification scolaire ● Toutes ces évolutions traduisent ainsi une massification scolaire qui se caractérise par un allongement de la durée des études et par l'accès d’une partie de plus en plus grande de la population a un niveau de qualification de plus en plus élevé.

La massification scolaire est l’augmentation du nombre d’enfants qui ont accès à l'école et à l'enseignement supérieur.

Toutefois, le fait que de plus en plus d'élèves accèdent aux bancs de l'école ne signifie pas forcément une baisse des inégalités.

Nous ne pouvons pas pour autant parler de démocratisation scolaire.

La démocratisation scolaire est le processus d’affaiblissement du lien entre origine sociale et études poursuivies.

Des jeunes d’origine sociale modeste accèdent certes à des niveaux de formation plus élevés, mais les écarts de destinées scolaire par rapport aux jeunes issus de milieux sociaux plus favorisés demeurent importants.

Chaque baccalauréat a, de plus, un profil socialement différent, d’ou une segmentation du système éducatif français. ● L'école repose sur un idéal democratique, c’est-a-dire un principe selon lequel la réussite est liée aux efforts de chacun.

Cependant, le mérite n’est pas un critère de classement neutre car le fonctionnement de l'école peut reproduire voire renforcer des inégalités sociales préexistantes.

La France est ainsi l’un des pays de l’OCDE ou les inégalités de réussite scolaire entre les milieux sociaux demeurent les plus fortes.

Les inégalités de réussite scolaire sont les inégalités de chances dues à de multiples facteurs tels que le milieu social, le genre, l'établissement fréquenté, l’investissement familial, ou encore les stratégies des ménages). ● Les sociologues mettent notamment en avant l’existence d’effets d'établissement.

Les établissements scolaires tendent à concentrer des populations homogènes du point de vue de l’origine sociale.

Cela peut entraîner un phénomène de ségrégation sociale, qui vient se cumuler aux caractéristiques socio-économiques des élèves, engendrant ainsi des inégalités sociales. ● Cette ségrégation ne s’exerce pas seulement entre établissements, mais aussi dans la composition même des classes dans un même établissement (classes de niveau, classes européennes…).

Toutes ces pratiques renforcent les inégalités sociales de réussite scolaire.

Les pratiques pédagogiques des enseignants peuvent ainsi influencer les résultats des élèves; on parle d’effet maître pour désigner le fait que les élèves peuvent progresser plus ou moins selon l’enseignant. 3/6 III - LA MULTIPLICITÉ DES FACTEURS D'INÉGALITÉS SCOLAIRES ● Pierre BOURDIEU et Jean-Claude PASSERON dans les années 1960-1970 ont mis en évidence le rôle du capital culturel.

Le capital culturel est l’ensemble des ressources culturelles qui diffèrent selon le milieu social, et dont l’importance favorise la réussite scolaire.

Pour les deux sociologues, les différences de résultats et de parcours scolaires sont liées au milieu familial, et plus précisément aux ressources culturelles dont disposent les parents.

La possession du capital culturel valorisé à l’école facilite la réussite scolaire.

Ainsi, ils en concluent que l’idéal méritocratique à l’école est perverti car l’école sélectionne sur des valeurs qu;elle ne transmet pas. ● Aujourd'hui, de nombreux travaux analysant les effets des normes et des pratiques éducatives familiales sur les carrières scolaires des élèves, notamment ceux de Bernard Lahire, montrent qu'elles sont plus prédictives des destinées scolaires que l’origine sociale, même si ces deux variables restent fortement corrélées.

De même, ils révèlent que le capital culturel ne se transmet pas comme un simple héritage, mais il est le fruit d’un travail invisible et d’un investissement familial important des parents dans la scolarité de leurs enfants.

L’investissement familial est l’ensemble des actions des familles pour soutenir et favoriser la scolarité de leurs enfants.... »

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