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Le système totalitaire, Paris, Le Seuil, 1972

Publié le 05/04/2022

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« Compte-rendu critique 7 - Le système totalitaire, Paris, Le Seuil, 1972 I/ Présentation Hannah Arendt est une politologue et journaliste juive allemande.

Philosophe de formation, élève de Martin Heidegger, elle se dédie à la théorie politique et à la philosophie de l’histoire dès son exil aux Etats-Unis, motivée par les avancées nazies.

Elle est l’auteure de la célèbre thèse de la banalité du mal (Eichmann à Jérusalem, 1963).

Elle s’intéresse essentiellement à la question de la modernité et à ses produits politiques.

L’extrait étudié est tiré du Système totalitaire troisième tome des Origines du totalitarisme (1951).

En s’appuyant notamment sur les exemples de l’Allemagne hitlérienne et du stalinisme, Arendt cherche à montrer les conditions d’apparition et d’existence du phénomène totalitaire. II/ Résumé des idées principales Thèse : Le totalitarisme est un phénomène issu de la massification des individus dans la société moderne - La disparition des classes engendre la société de masses Hannah Arendt identifie deux facteurs menant à l’effondrement d’une organisation sociale et politique traditionnelle, en classes : un accroissement démographique marqué et un chômage massif.

Sans le repère hiérarchique de classe, le lien social se disloque.

La société devient un “grand corps flasque”.

Les individus de la société massifiée sont étrangers à toute idée et engagements politiques.

La société de masses est propice à l’avènement du totalitarisme.

Auparavant, la société de classe était protégée du phénomène totalitaire, car les classes sociales déterminent les individus et contrôlent les partis politiques. Les masses forment un groupe uniforme, monotone, une société atomisée sans repère.

Leur identité de groupe est détruite, aussi le leader du phénomène totalitaire peut-il aisément leur imposer sa vision. - La “force du nombre” Le totalitarisme a pour but d’unir et d’organiser les masses.

Celles-ci alimentent, rendent possible le phénomène totalitaire qui leur est réciproquement complètement dépendant.

Ainsi, pour pouvoir s’établir, le phénomène totalitaire nécessite une population importante.

Cela explique son succès, ou du moins la longévité, du stalinisme et les échecs (la courte et trouble existence) du fascisme italien et des mouvements qui balayèrent l’Europe au lendemain de la Grande Guerre.

C’est la confiance des masses qui rend le leader totalitaire légitime.

Sa popularité auprès de la foule lui donne une force politique, une raison d’être. D’autre part, c’est par le biais d’une idéologie qu’il peut fédérer les masses.

L’idéologie ou “fanatisme” totalitaire se distingue radicalement de l’idéalisme, car le fanatisme totalitaire disparaît quand le système totalitaire s’effondre.

Lorsque le mouvement totalitaire est actif, la population est conditionnée, initiée au fanatisme grâce à un conditionnement et un conformisme.

Les masses fanatisées forment un groupe d’individus prêts à tout au nom de l’idéologie à laquelle ils adhèrent ; la famille n’est plus rien pour eux, ils pourraient la trahir au nom de l’Etat (exemple du stalinisme : les membres sont prêts à commettre des crimes, à maltraiter les non-membres tout comme les autres membres, leur famille, eux-mêmes; “un authentique désintéressement des adhérents”.

Le moyen qui permet la fanatisation est la propagande, dont le XXème siècle a pu admirer l’essor.

On y réalise que l’image du mal, du crime marque particulièrement efficacement les esprits (“attraction morbide”) - La “précarité” Une caractéristique essentielle du phénomène totalitaire est sa “précarité”: une fois effondré, il est rapidement oublié, la fanatisation s’effondre avec lui.

Un autre régime se rétablit quasiment immédiatement.

Cette adaptativité et cette absence de continuité sont la “précarité” du totalitarisme, qui est son mode de fonctionnement propre. III/ Analyse critique du texte : ses forces et ses faiblesses -Cet extrait synthétise les modalités d'apparition, de fonctionnement et de disparition du système totalitaire. - Le modèle tribal du totalitarisme présente de nombreuses similitudes avec le modèle de la société close de la Société ouverte et ses ennemis de Karl Popper (atomisation, négation de l’individu). »

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