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HGGSP 5 : ANALYSER LES RELATIONS ENTRES ÉTATS ET RELIGIONS OTC : ÉTAT ET RELIGIONS EN INDE

Publié le 10/06/2024

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« HGGSP 5 : ANALYSER LES RELATIONS ENTRES ÉTATS ET RELIGIONS OTC : ÉTAT ET RELIGIONS EN INDE Introduction : Fondée en 1947 après le départ des Britanniques, L’Union indienne est considérée comme la plus grande démocratie du monde.

Peuplée majoritairement d’hindous, l’Inde est souvent représentée comme un pays de tolérance et d’ouverture religieuse face à la mosaïque de religions pratiquées.

Mais dans le même temps, les nombreuses violences religieuses témoignent des tensions très fortes qui traversent la société indienne.

Depuis le début des années 2000, le mouvement nationaliste hindou de Narendra Modi a su s’appuyer sur ses tensions pour accéder au pouvoir, au point de remettre en cause le fondement du sécularisme en Inde. Problématique : Quelle est la place de la religion en Inde, état laïque dans lequel les pratiques religieuses et les tensions sont nombreuses ? I. Sécularisme et dimension politique de la religion en Inde. A. La création de l’Union Indienne. 1947, l’indépendance et la partition : sous la domination britannique depuis le XIXe siècle, le continent indien obtient son indépendance sous l’impulsion de Gandhi et de Nehru qui luttent contre l’influence la présence britannique.

Les musulmans présents en Inde se regroupent derrière Ali Jinnah et la Ligue Musulmane qui revendique une partition de l’Inde en deux états : le Pakistan regroupant les Indiens musulmans et l’Inde regroupant les Indiens hindous.

En 1947, avec l’indépendance et la création des deux états, des dizaines de millions d’Indiens sont déplacés et les violences intercommunautaires provoquent la mort de centaines de milliers de personnes.

En 1948, Gandhi est assassiné par un intégriste hindou qui lui reproche de n’avoir pas su empêcher la partition.

Dès sa naissance, l’Inde est donc touchée par des violences religieuses. La mise en place d’un état multiculturel : L’Inde est une fédération de 29 états et de 7 territoires autonomes qui possèdent leur propre gouvernement et parlement.

Le pays est marqué par une grande diversité linguistique.

Si l’anglais conserve une place importante dans le pays, la langue officielle et l’hindi qui est parlé majoritairement dans le nord de l’Inde.

Au total, 22 langues indiennes sont reconnues alors que sont parlées en Inde des centaines de dialectes.

Ainsi, le tamoul ou le bengali sont des langues largement répandues au Sud et à l’Est de l’Inde.

Cette grande diversité linguistique fait de l’Inde une mosaïque culturelle, malgré une certaine unité religieuse. B. Un état majoritairement hindou et laïque Un état marqué par les religions : L’Inde est un état pluriconfessionnel composé majoritairement d’hindous (80%). Les minorités religieuses sont nombreuses : chrétiens, sikhs, bouddhistes, jains.

Parmi ces minorités, l’Islam a une place à part puisqu’elle regroupe 14 % des Indiens.

Le sous-continent indien a été marqué dans l’Histoire par l’invasion, l’installation de dynasties comme les Moghols qui ont appuyé leur pouvoir sur une double dynamique : une forte tolérance et une grande religiosité (une pratique religieuse forte et importante dans la société).

Mais dans le même temps, les tensions religieuses, les assassinats politiques et les massacres rappellent les fortes tensions : l’assassinat du Mahatma Gandhi en 1948, d’Indira Gandhi par des Sikhs en 1984, les massacres des Musulmans dans le Gujarat en 2002 ou encore la destruction de la mosquée d’Ayodhya en 1992. Une laïcité à l’indienne : En Inde, la laïcité vise avant tout à permettre une cohabitation pacifique entre les diverses religions.

L’Inde ne reconnaît aucune religion officielle et la liberté religieuse est garanti dans la constitution indienne. Le modèle adopté et celui du sécularisme c’est-à-dire de la reconnaissance, de l’égalité de toutes les religions dans l’espace public.

Chaque religion peut donc pratiquer librement, créer des écoles, des associations.

La pratique religieuse est donc au cœur de la vie sociale.

En Inde, le Premier ministre peut donc participer à des fêtes religieuses de l’ensemble des communautés.

Le droit pénal punit toute discrimination fondée sur l’appartenance religieuse.

Mais le sécularisme indien se heurte aux traditions et aux lois internes à chaque État, ainsi qu’aux lois spécifiques aux communautés. II. La place des minorités religieuses en Inde. A. Une société tolérante mais segmentée. L’hindouisme, religion polythéiste tolérante : L’hindouisme est l’une des plus anciennes religions au monde. Polythéistes, les hindous considèrent que les différents dieux ne sont qu’une facette du Brahman, principe divin absolu.

S’il existe des centaines de Dieu, les principales divinités sont Shiva (le destructeur), Vishnou (le conservateur des mondes), Brahma (le créateur) ainsi que Ganesh et Parvati.

Les hindous croient en la réincarnation en fonction des actions menées par les individus, avec comme objectif d’échapper au cycle des réincarnations et de faire parti du Brahman.

L’hindouisme est une religion sans créateur, sans dogme, qui est très inclusive, c’est-à-dire qui intègre les autres divinités.

Au final, les hindous sont très respectueux des lieux de culte des autres religions. La hiérarchie des varnas : Les Varnas ou castes sont une institution traditionnelle indienne fondée sur la naissance. Elles sont hiérarchisées de manière stricte en fonction de la pureté religieuse (principe de réincarnation).

Au sommet de l'échelle sociale se tiennent les brâhmanes, spécialistes des rites, prêtres et enseignants, puis les ksatriyas (guerriers), les vaishyas (travailleurs) et les shudras (serviteurs).

Chacune de ces castes est divisée en une multitude de sous-castes, parfois proches de corporations de métiers, qui diffèrent selon les régions.

On naît dans une caste et seules la mort et la réincarnation permettent d’en sortir.

La dernière catégorie regroupe les hors-caste ou « intouchables » qui représentent environ 15% de la population indienne : ils sont connus en Occident sous le nom de paria (intouchable en tamoul) ou Dalit (opprimé en hindi).

Ils sont traditionnellement cantonnés aux tâches considérées comme les plus impures : le nettoyage des toilettes, le ramassage des déchets.

Si le fonctionnement des castes est aboli officiellement en Inde, en pratique, les Varnas sont omniprésents dans la vie quotidienne. B. Des minorités religieuses nombreuses. L’Islam, une place à part : la religion musulmane apparaît en Inde dès le VIIIe siècle.

Les dynasties turques, afghanes, puis mogholes au XVIe siècle aboutissent à la naissance d’une civilisation et d’une culture indo-persane incarnée par le célèbre Taj Mahal, mausolée construit au XVIIe s par un empereur moghol.

La religion musulmane s’est largement répandue parmi les intouchables.

En effet, cette nouvelle religion leur permettait d’échapper à leurs conditions.

En 1947, lors de la partition entre l’Inde et le Pakistan, ce sont plus de 7 millions de musulmans indiens qui quittent l’Inde pour le Pakistan.

Aujourd’hui, les musulmans indiens sont près de 200 millions, ce qui fait de l’Inde le 3e pays musulman de la planète.

Les communautés musulmanes sont partout minoritaires, à l’exception de la province du Cachemire, mais.... »

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