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GENRE ET MIGRATIONS

Publié le 21/04/2022

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« Introduction La migration est un phénomène intrinsèque à l’histoire et à l’évolution de l’homme.

En effet, il s’agit au regard de la marche des civilisations et de ses épopées, d’une donnée universelle que l’histoire et la géographie humaine comme également toutes les sciences, tient pour dorsal de leurs trajectoires. De nombreux facteurs y participent : le chômage, le surpeuplement ; la fécondité galopante, la restriction des libertés individuelles et collectives, la tension et l’insécurité régnante dans certains pays, l’absence de perspectives économiques, de bonne gouvernance, la violation des droits humains et les discriminations subies dans les pays d’origine ; autant de situations particulières qu’il y a de foyers d’émigration.

Les migrations constituent donc une réalité mondiale liée peu ou prou aux déficits et aux besoins de réponses recherchées ailleurs. Ces investissements de l’espace pouvant être tout autant internes qu’externes, si ce n’est les deux modalités successivement. Aussi, sont-ils un champ de rapports sociaux complexes au regard de l’observation de genres qui les mènent et des projets sociaux qu’ils se donnent à travers la migration. A cette complexité de la population migrante s’ajoutent les réactions des communautés d’origine ou de provenance notamment en Afrique où le conservatisme social a placé les femmes dans un confinement absolu. Les représentations socioculturelles traversent de part en part les mobilités spatiales notamment internationales au point que la femme est connotée à l’activité domestique sous l’effet du patriarcat et de la phallocratie. Mais, du fait de crises climatiques et de manière générale économiques et de la montée de la démocratie sociale, des bouleversements sont remarqués dans les pratiques migratoires donnant lieu à des changements dans les interprétations sociales et même culturelles. La présence imposante de Femmes dans la migration est un fait qui mérite une attention particulière, d’où l’intérêt d’analyser les changements à travers les perceptions et les imaginaires sur la femme migrante en Afrique de l’Ouest à partir de l’exemple du Senegal. Cet exercice nécessite la formulation d’un cadre théorique en vue de visualiser ces changements qui secouent le phénomène migratoire sénégalais. I- Cadre théorique Il est composé pour la circonstance d’un volet afférent à l’approche conceptuelle suivi d’une position des questions justifiant notre hypothèse de travail qui, ici, est strictement documentaire. 1- Approche conceptuelle L’examen des changements dans le phénomène migratoire en l’occurrence en Afrique et de manière singulière au Sénégal, implique l’analyse des notions de perceptions socioculturelles et d’imaginaire social, lesquels influent sur les projets migratoires actuels au point d’en constituer des espaces de tensions. - Les perceptions socioculturelles : L’école durkheimienne avec comme figure de proue Marcel Mauss, posant les interprétations qu’une communauté se fait d’un phénomène, approfondit la notion de perception qui quitte son niveau individualiste pour être une signification collective en tant que représentation instituée. La perception relève en effet du socioculturel qui fournit les schèmes d’interprétations des comportements à partir des normes posées en tant valeurs auxquelles leur observance ou non observance est associée à des sanctions positives ou négatives, selon le cas d’espèce. Ces perceptions sont, pour la plupart des cas, diffuses et se manifestent à travers le regard physique ou le verbe. En Afrique, notamment au Sénégal, ces perceptions sont construites par l’imaginaire social qui les enveloppe et les orientent à travers la culture et les valeurs qui donnent une direction et une signification. Les changements s’y opèrent par l’émergence valorisée d’autres valeurs lesquelles, peuvent être antinomiques ou simplement co-existentielles dans la culture. - L’Imaginaire social C’est l’anthropologie sociale à travers les valeurs qui pose la notion pour traduire le train qui, par la socialisation et l’apprentissage, dessine son rêve en tant qu’idéal.

L’imaginaire est dès lors idéel et virtuel. Mais, la façon dont il s’impose à la communauté fait qu’il détermine les comportements et conduites en leur assignant une valeur de conformité ou de déviance, selon qu’on se situe dans le système de valeurs dominant. C’est pour parler tel une table de valeurs pour fonder, expliquer, à défaut, justifier. Ce contenu normatif est le théâtre de confrontations, selon les positions, situations et intérêts dans un groupe social donné. Les projets sociaux puisent leur existence dans l’imaginaire pour poursuivre, réviser ou tout simplement changer l’idéologie dominante. - Migration A COMPLETER - Migration des Femmes au Sénégal A COMPLETER 2* Position du problème et Hypothèse de travail et méthodologique Pendant longtemps, la question de la migration ne concernait pratiquement que les hommes, les femmes étant perçues comme des accompagnatrices.

C’est à partir des années 80 que commence la construction du projet migratoire par les femmes. En 2006, le FNUAP a consacré son rapport, relatif à l’état de la population, à la problématique de la migration.

Selon ce rapport, 94,5 millions, soit 49,6% du chiffre total des personnes qui émigrent, sont des femmes.

C’est en ce sens qu’on parle de féminisation de la migration. A la faveur de la prise de conscience nationale et internationale des discriminations subies par les femmes et des conférences internationales, la question en est venue progressivement à être intégrée dans l’agenda des NU, des Etats, des Organisations de la société civiles et des bailleurs de fonds.

C’est ainsi que la Conférence sur la Population et le Développement, tenue au Caire en 1994, avait recommandé aux Etats d’éviter toute discrimination en matière de politique d’admission et de respecter les politiques du regroupement familial.

Le programme d’action de Beijing, adopté lors de la 4ème Conférence mondiale sur les femmes en 1995, mettait en évidence la vulnérabilité des femmes migrantes en reconnaissant que les mouvements de population ont de profondes incidences sur les structures familiales et le bien-être des familles et n’ont pas les mêmes conséquences pour les hommes et pour les femmes.

Le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU a aussi élaboré un rapport sur la situation des femmes dans le monde en traitant des principales questions qui concernent les femmes migrantes.

L’ONU FEMMES et l’OIM commencent également à engager des actions orientées vers les femmes migrantes. Contraintes par la pauvreté et attirées par les modèles de réussite matérielle, les familles qui désapprouvaient la migration des femmes seules, semblent aujourd’hui ne plus s’y opposer.

Elles tendent à « tolérer », accepter, voire même encourager les femmes (célibataires ou mariées) à partir et à concrétiser leur projet migratoire, y compris lorsqu’elles sont amenées à exercer des activités condamnées par la morale sociale et religieuse.

L’extension de cette migration s’étend de plus en plus, conduisant les femmes à affronter des situations très difficiles, parfois même dramatiques. Ces constats posent un grand nombre de questions relatives aux motivations, aux parcours et itinéraires, aux réseaux utilisés, aux stratégies, à la durée des séjours dans les différents pays ainsi qu’aux situations spécifiques vécues par les femmes tout au long du périple et/ou dans les pays de transit ou d’installation, au-delà de certaines raisons objectives comme les situations de conflits ou de problèmes environnementaux et de pauvreté, il est nécessaire de saisir et d’appréhender le projet migratoire des femmes depuis son incubation jusqu’à sa réalisation, son vécu et ses perspectives d’avenir. Les causes de la migration sont liées à la pauvreté mais sont également générées par de nombreux autres facteurs.

Indépendamment des causes socioéconomiques liées à la conjoncture et qui sous-tendent les migrations, il y a également d’autres causes socio- culturelles à savoir l’enrichissement du capital symbolique, du capital social et relationnel.

En effet, les raisons des migrations ne sont pas seulement d’ordre économique ou politique, elles sont également de nature éducative, religieuse, sociale ou culturelle.

Des recherches empiriques1 conduites en Afrique de l’Ouest montrent que la migration ne peut être perçue seulement en tant que processus économique, mais doit également être considérée comme un processus social.

En effet, les migrations de différents groupes sociaux définis en fonction du sexe et de l'âge, en association avec les appartenances ethniques et religieuses, suivent des matrices migratoires différentes. Le processus de modernisation dans la région ouest africaine, favorisé entre autre par la diffusion de l’éducation formelle, l’introduction de l’économie monétaire, l’expansion des cultures d’exportation et de l’emploi rémunéré, a profondément bouleversé la vie sociale, culturelle, économique et politique des populations.

Dans ce contexte, la migration peut être vue comme une preuve de courage et une source de prestige, comme une stratégie d’émancipation et d’acquisition d’autonomie sociale autant qu’économique, voire comme un rite de passage et une remise en cause du pouvoir des aînés sur les jeunes. Les Mauritaniens (hommes et femmes) viennent au Sénégal pour des raisons sanitaires ou liées aux études, le Sénégal bénéficiant d’un préjugé favorable à ce propos.

Mais, il y a aussi le fait qu’à causes des pesanteurs socio- culturelles et religieuses en Mauritanie, des populations traversent les frontières pour plus de libertés.. »

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