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Enquête sociologique

Publié le 25/01/2024

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« Enquête sociologique Introduction Dans la société, le genre est un concept sociologique occupant une place prépondérante. Apparu en 1950 aux Etats-Unis, celui-ci fait référence aux altérités non biologiques entre les femmes et les hommes.

En effet, le genre n’est pas inné, il est ce qu’on peut appeler une construction sociale.

« On ne naît pas femme, on le devient.

» disait Simone De Beauvoir. Par-là, elle souligne l’aspect acquis du genre.

Nous passons par certains rites de passages pour finalement être homme ou femme et cela dans un parcours de toute une vie.

Nous naissons avec un sexe, et construisons peu à peu notre genre, en réaction notamment aux attentes et actions de la société. Dès notre plus tendre enfance, nous sommes baignés dans les stéréotypes correspondants à notre genre et cela nous imprègne profondément.

Cela se produit de différentes manières, et dans différents domaines : cinéma, presse, littérature, jouets, etc.

Dans ce travail, nous allons nous intéresser au marketing genré et à l’environnement physique qui définit la place qu’auront les enfants plus tard.

Avec l’aide d’Isabelle Collet, nous allons voyager dans les rayons des magasins et examiner ce que les jouets peuvent avoir comme effets sur la socialisation des enfants. Synthèse Dans le livre Comprendre l’éducation au prisme du genre, dans les chapitres 3 et 4, Isabelle Collet analyse le comportement des enfants divergeant dès la naissance.

Elle explique que certains parents craignent de se faire accuser d’imposer à leurs enfants une éducation influencée par leur sexe, ou, si l’on reprend notre distinction de l’introduction, par leur genre. Une question se pose, les enfants ont-ils des goûts genrés dès leur naissance ? Une étude a prouvé que les filles auraient une meilleure communication dès leur 3 mois, et que les garçons seraient dotés d’une plus grande tonicité.

Cependant, chaque enfant aura un développement différent.

On ne peut pas prévoir l’avenir d’un enfant en se référant à la rapidité de son développement pour sa motricité fine ou sa communication.

Pourtant, on se base sur une étude d’une courte période de la petite enfance et des résultats qui sont des moyennes pour tirer des conclusions et justifications sur tout un environnement éducatif et généralisé, où le genre est très différencié.

Par-là, on peut voir « une tentative de fonder en nature les catégories que la société a définies » comme le dit Isabelle Collet. Au milieu du XXème siècle, on expliquait les différentes éducations par le rôle qu’auront les enfants plus tard dans la société.

Mais de nos jours, on parle de déterminisme biologique pour se justifier.

Entretemps, on n’a pourtant pas changé de posture ! Les parents vont souvent, sans le vouloir, habiller leur enfant, décorer leur chambre selon leur sexe.

Pendant un moment, avoir un garçon était plus souhaité qu'avoir une fille, mais cela s’est rééquilibré de nos jours.

Les préférences prouvent que les parents ont eu et ont encore souvent des préjugés sur les différences de sexe de l’enfant à naître. 1 Dans les années 70, les sondages montraient que les femmes préféraient avoir des petits garçons pour faire plaisir à leur mari, par exemple.

Le rôle dominant dans le couple était attribué à l’homme et la place de la femme était principalement dans le ménage et les soins donnés aux autres.

Ces rôles stéréotypés ont perduré dans l’éducation des enfants très longtemps.

Encore aujourd’hui, on peut avoir l’impression qu’on est sortis de cette image, mais une simple visite dans un magasin de jouets nous rappelle que l’éducation des enfants est encore très centrée sur le genre.

Pour reprendre Isabelle Collet : “les adultes construisent un environnement sensoriel sexué autour du bébé”. . Sur cette image, prise à la boutique Image +, on voit des ballons célébrant la naissance d’un bébé.

En réalité, ces ballons sont prévus pour une cérémonie de ”dévoilement du sexe du bébé” qui est organisée durant la grossesse.

Ce qui prouve que le genre est très important déjà bien avant la naissance.

Pour une fille du rose, pour un garçon du bleu.

On peut remarquer qu’on ne retrouvera jamais l’inverse.

Le rose est une couleur taboue pour les garçons.

L’enfant est baigné dès sa naissance dans un environnement influencé par les représentations sociales de son sexe.

Et on peut se demander pourquoi s’intéresser au sexe du bébé, alors que lui-même n’en même a pas encore connaissance. La relation des parents avec leur enfant sera différente selon son genre.

On communique beaucoup plus avec une petite fille, mais on a plus de tolérance face à un petit garçon colérique.

Ces interactions vont perdurer pendant leur croissance.

Les pères sont les plus différenciateurs que les mères.

En grandissant, plus l’enfant aura su se différencier de l’autre sexe, mieux il entrera dans le moule de la société et correspondra à ce qu’elle attend 2 de lui.

Un garçon sera plus bruyant et désobéissant, une fille sera sensible et attentive aux émotions.

Ceci est un cliché, bien entendu, mais correspond à des schémas classiques. Dans les idées de cadeaux que l’on trouve chez Image +, on retrouve ces chaussettes.

Le code de couleur est à nouveau genré et si l’on fait attention aux inscriptions, on voit un certain cliché des relations parents-enfants.

Les adjectifs pour la mère, la mamie et la tata parlent d’amour.

Du côté du père, papy, et tonton, les adjectifs choisis sont “cool”, “au top”, etc.

C’est un reflet des relations entre les genres dans la famille.

On a tendance à cacher plus ses émotions à un homme, ou moins montrer son affection, mais par contre à être chaleureux avec une femme. Les jouets sont l’un des éléments fondateurs des stéréotypes que l'enfant emmagasine.

En effet, ils vont pousser l’enfant à se comparer à l’autre sexe et à construire leur identité de genre.

Dès 18 mois, les enfants vont commencer à préférer des jouets que la société jugera correspondre à leur sexe.

Ils vont même jusqu'à repousser et éviter ceux qui ne leur seraient pas destinés.

Ces normes sociales accompagnent jusqu’à l’âge adulte.

Les filles sont encouragées en général à la motricité fine, aux soins d’autrui, tandis que les garçons s'intéressent au bricolage, aux découvertes. 3 Sur cette image prise chez Manor, on voit un des exemples flagrants de l’attente de la société envers une femme : le souci des plus petits, les soins, le rôle de la mère, le rose, les couleurs pastel, l’apparence, la couronne de princesse, tous les clichés possibles.

Cela s’est amélioré depuis quelques années, mais reste très présent.

La photo date de 2022.

Le carton de cette poussette pour poupée montre une jeune fille qui s’occupe de son bébé.

Le rôle que ce jouet attribue à la fillette est celui de la maman.

Cette petite fille d’environ 5 ans intègre déjà les constructions sociales de son genre.

Pourquoi ne pourrait-on pas remplacer cette enfant par un garçon ? Un garçon a un rôle social différent : il devra être bricoleur, gérer le barbecue, devenir pilote etc.

Un petit garçon jouant un rôle de père serait vu comme un être faible, contrairement à une fillette, qui devrait être déjà prête à l’idée d’avoir des enfants dès son plus jeune âge. 4 Ces tableaux à afficher dans les chambres d’enfants sont vendus chez Image +.

Il y en a des centaines.

Ces tableaux représentent, à chaque fois, un petit garçon ou une petite fille qui décrit le métier ou l’activité qu’il ou elle voudra exercer plus tard.

Pour les garçons, ce sont des métiers exercés la plupart du temps par des hommes.

Pour les filles, les métiers *féminins” classiques, comme maitresse d’école, éducatrice de la petite enfance ou encore princesse (ce qui n’est pas un métier).

Cela réduit encore les enfants dans des stéréotypes de genre, qui peuvent influencer leur futur métier. Dans les jouets et livres jeunesse, il y a parfois un personnage de père dans la sphère familiale.

Mais celui-ci n’est presque jamais un homme au foyer.

Il joue le rôle de père travaillant la journée et qui rentre le soir.

La mère n’a pas de travail et s’occupe des enfants toute la journée parce qu’“elle n'a que ça à faire”, ou alors, à la limite, elle peut avoir un métier dans les soins ou la vente, par exemple.

Isabelle Collet explique que le père “est le seul à exister à la fois dans la sphère familiale et professionnelle car il est très rare de voir une femme qui travaille et qui est mère”.

On trouve aussi une tendance à ajouter un homme dans les jouets pour fille.

Isabelle Collet pense que les fillettes auraient besoin d’un garçon dans leurs jouets, comme Ken parmi les Barbie par exemple.

Par contre, les garçons n’auraient pas besoin de personnages féminins dans leurs jouets. Les enfants emmagasinent les stéréotypes et les reproduisent dans leurs comportements genrés.

Il serait visiblement plus facile pour une fille de sortir de ces stéréotypes que pour un garçon.

Les filles ont une plus grande variété de jeux.

La pire chose qui puisse.... »

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