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Dissertation sociologie : déviance

Publié le 29/11/2024

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« M2 MEEF Lors de la crise du Coronavirus plus de 500 000 procès-verbaux ont été dressés par les forces de police pour non-respect du confinement sur près de 6 millions de contrôles effectués.

Ces chiffres montrent à la fois que peu de citoyens enfreignent les règles de confinement mais que néanmoins près de 10% ne les ont pas respectées.

En la circonstance, ces personnes ont commis un acte de délinquance dans la mesure où elles ont enfreint une norme légale.

Il convient néanmoins de distinguer la délinquance de la déviance.

Si la délinquance peut se définir comme la transgression d’une norme juridique, la déviance peut, quant à elle, se définir comme le fait pour un individu ou un groupe social de transgresser une norme sociale.

Ainsi, si tous les actes de délinquance sont aussi des actes de déviance mais tous les actes de déviance ne sont pas des actes de délinquance.

Cette définition de la déviance a des implications complexes sur l’objectivation des actes de déviance.

Elle implique l’existence de normes qui définissent ce qui relève de la déviance. Une norme est une règle de conduite communément admise au sein d’un groupe social : une norme présente dans notre société ne sera pas forcément présente dans une autre société .Ces définitions ne présupposent donc aucun contenu spécifique quant à l’acte déviant.

La déviance, la norme et le contrôle social sont des notions relatives en fonction des sociétés et groupes sociaux ou elles s’appliquent.

Quand il y a déviance par rapport à la norme, il y a une réaction sociale.

Le contrôle social désigne l’ensemble de pressions directes ou indirectes qui s’exercent sur les membres d’un groupe ou d’une société afin d’obtenir des comportements et des attitudes adaptées ou pour corriger leurs écarts par rapport aux normes.

On reconnaît deux dimensions au contrôle social selon les approches : la dimension du pouvoir, de la contrainte, de la surveillance (Michel Foucault) et la dimension d’intégration sociale (Durkheim).

Le contrôle social, lorsqu’il est efficace, génère une cohésion sociale.

Les moyens pour faire respecter la norme sont divers et nombreux : la violence, l’exclusion,la justice, les réprimandes, les menaces mais aussi des actions sociales positives : félicitation, récompenses, etc.

Le contrôle social est exercé par les individus eux même car ils ont acquis, intériorisé les normes à travers la socialisation, mais aussi par les groupes sociaux et les acteurs institutionnels, notamment lorsque les normes sont légales.

Ainsi, le contrôle social semble être un moyen efficace de lutte contre la déviance.

Pourtant, on observe dans les faits que même dans les sociétés où le contrôle social est efficace, il reste toujours un certain degré de déviance.

Cela nous amène à nous poser l’interrogation suivante : Dans quelle mesure le contrôle social permet-il d’éviter la déviance ? Nous verrons ainsi dans un premier temps que le contrôle social est essentiel pour lutter contre la déviance (1), puis nous verrons ensuite qu’il peut malgré tout contribuer à l’émergence de la déviance et que toute la déviance ne peut pas être éliminée (2). 1) Le contrôle social : un outil essentiel face à la déviance Le contrôle social a un effet structurant lorsqu’il est appliqué dans les sociétés.

Des tabous émergent et entraînent une théorisation des normes sociales, ce qui amène les individus à s’autocontrôler, mais il y a aussi un contrôle social externe via une surveillance mutuelle des individus.

Les règles de civilité deviennent comme des contrats entre les gens : le contrôle social s’exerce en premier lieu par la socialisation, qui permet aux individus d’adopter une autodiscipline : le contrôle social interne.

Durkheim explique que tout ce qu’on peut observer dans la société peut être vu sous forme de contrôle social.

Le fait que l’individu va respecter ces règles sans s’en rendre compte est dû à une éducation morale, qui permet aux individus d’avoir une base commune pour vivre ensemble.

Ainsi, un individu va avoir tendance à éviter les comportements déviants de son propre chef, car il est en connaissances des normes. Lorsqu’un individu va contre la contrainte sociale, il est sanctionné par des réactions sociales.

La sanction sociale est constitutive du contrôle social externe, c’est par la sanction qu'on valide ou réprime un acte, comportement ou attitude.

Ce contrôle s’exerce au moyen de sanctions positives et négatives.

On peut noter deux types de contraintes sociales : celles dans les interactions, et celles institutionnalisées.

Ainsi quand l’autocontrôle faillit, ou que l’individu ignore la norme qu’il transgresse, le contrôle social va intervenir d’une part de manière informelle, à travers la réaction du groupe de pairs.Le contrôle social informel s’exerce au cours des interactions sociales de la vie quotidienne : il est prédominant dans les groupes primaires et vient de l’intérieur du groupe qui a tendance à s’autoréguler via le contrôle social informel.

Elias et Scotson ont effectué une monographie (Les logiques de l’exclusion, 1965) sur une petite ville de banlieue anglaise avec deux classes distinctes : classe supérieure et moyenne inférieure.

La classe supérieure, présente depuis plus longtemps, dispose de ses propres valeurs et sentiments qu’elle considère comme non partagés avec la classe moyenne inférieure, dont les membres sont perçus comme des étrangers.

La classe supérieure prend ainsi le dessus dans la hiérarchie sociale en faisant circuler des rumeurs sur les nouveaux venus et en les excluant.

Cette classe utilise ainsi la rumeur comme sanction informelle face à ce qui est perçu comme un non-respect des normes. Le contrôle social permet aussi d’éviter les situations d’anomie, qui sont une source de déviance.

L’anomie correspond à une déficience de règles sociales, qui provoquent un relâchement du lien social, et donc une perte d’orientation des comportements des individus, qui perdent leurs repères.

Ce concept a été fondé par Émile Durkheim en 1897 dans Le Suicide, ou il explique que les désirs des individus s’accroissent dans les sociétés modernes car une plus grande place est laissée à l’individu.

Les instances de socialisation et d’intégration ont donc de moins en moins d’influence, ce qui donne lieu à une certaine dissolution des liens sociaux traditionnels.

Pour Durkheim, l’anomie caractérise le processus par lequel les règles sociales perdent leur pouvoir de régulation car les liens sociaux se distendent.

Ainsi, le contrôle social, par sa dimension intégratrice, va éviter l’anomie et la déviance. Le contrôle social formel, va quant à lui se développer comme une nécessité.

Celui-ci est sous forme écrite et impersonnelle, et ce sont des institutions formelles qui le mettent en place et détiennent le pouvoir de son exécution.

Selon Weber : théoricien classique de la légitimité : si les normes sont efficaces, c’est qu’elles sont légitimes dans la société, cette légitimité est maintenue par les pouvoirs en place.

Ce pouvoir dispose du “monopole de la violence légitime” : police, armée.

L’exercice de cette violence physique est un dernier recours pour l’État. Aujourd’hui, un certain nombre de normes qui passaient auparavant par le contrôle social informel passent par le contrôle social formel.

Lorsqu’il existe des normes légales contre la déviance, on ne parle plus seulement de déviance mais d’une branche particulière de cette dernière : la délinquance.

Maurice Cusson met en lumière dans son article L’effet structurant du contrôle social comment ce contrôle peut dissuader les transgressions normatives, il relève ainsi quatre mécanismes dissuasifs principaux : - Ceux augmentant la difficulté de réalisation des délits (serrures, alarmes…) Ceux augmentant les risques auxquels s’exposent les délinquants (grillages électriques) Ceux diminuant les espérances de gains à être délinquant Les mécanismes moraux (sentiment de culpabilité, de honte, de par l’augmentation du contrôle informel suite à la mise en place de normes formelles) 2) Le contrôle social présente des limites face à la déviance Si l’on reprend la théorie de l’anomie de Durkheim, on remarque qu’il explique le suicide (acte de déviance) de différentes manières.

Le suicide anomique est le fruit d’un manque de régulations, mais il met également en évidence le suicide fataliste, qui est le résultat d’un excès de normes.

Merton reprend le concept d’anomie pour aussi mettre en évidence le fait que la déviance peut être le fruit d’une bonne socialisation : c’est parce qu'on a été bien socialisé qu’on va commettre des transgressions.

Il explique que les personnes qui agissent de façon déviante le font en connaissance de cause et rejette l’idée que les individus sont soumis à de simples impulsions.

Ainsi, certains groupes sociaux sont davantage soumis à certaines déviances, et on retrouve dans chaque classe de la société des formes de déviance particulières.

Merton analyse la déviance en parlant.... »

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