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Crimes contre les femmes

Publié le 20/12/2022

Extrait du document

« INTRODUCTION Vivant dans un monde en pleine mutation, les femmes sont souvent victimes de violences et d’agressions qui les surprennent et les déstabilisent.

En Afrique et dans le reste du monde, la paix est « une denrée rare » à cause des conflits qui éclatent subitement tout en plaçant ces femmes dans des situations de vulnérabilité. Malmenées et désorientées, elles sont dépouillées de tous leurs biens, violées, kidnappées, vendues et même tuées. Est-ce à dire que toutes les sociétés africaines, à des degrés divers, maintiennent la femme dans un rôle subalterne ou dévalorisant et pratiquent à son endroit une discrimination ? Cette présente étude, qui a pour thème : « les crimes contre les femmes », s’articule autour de quatre (04) parties : de la définition des concepts clés, nous passerons à l’état de la question.

Ensuite, après la problématique, nous présenterons le contexte tout en le justifiant. La dernière partie sera consacrée aux conséquences. I.

CLARIFICATION CONCEPTUELLE Cette partie est consacrée essentiellement à l’analyse et à la discussion des concepts clés.

Nous allons tenter de clarifier les différents concepts et les mots-clés qui sont utilisés dans notre recherche. Pour les concepts, nous partons des définitions des auteurs, que nous comparons pour en dégager les limites et similitudes avant de proposer notre définition. Voici les concepts correspondants à notre question de recherche : violence, violence faite aux femmes, conflit. A.

VIOLENCE Notre recherche se focalise sur la violence faite aux femmes alors, nous nous allons en premier lieu clarifier le concept « violence ». Elle est définie dans le dictionnaire Larousse comme une contrainte exercée sur une personne par la force ou l’intimidation.

Elle suppose un rapport de force entre celui qui l’exerce et la personne qui la subit. La « violence » est un fait social universel, inhérent à toutes les communautés humaines mais ces modalités et formes d’expression varient selon la place et les fonctions que les sociétés respectives lui confèrent dans leur mode d’organisation sociale et de gestion des interactions humaines.

Elle se définit comme tout comportement agressif, non-amical, non pacifiste, autrement dit une contrainte imposée à autrui, qui provoque la douleur, la peine. A- VIOLENCE FAITE AUX FEMMES Après le concept de violence, nous allons essayer d’apporter des précisions sur « la violence faite aux femmes ». Nous considérons que la violence faite aux femmes est constituée par tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles et psychologiques. Cette définition peut être rapprochée de celle donnée par le comité pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes dans sa recommandation N°19 adoptée à sa onzième session en 1992, de la violence fondée sur le sexe, exercée contre une femme parce qu’elle est une femme ou qui touche spécialement la femme.

Elle englobe les actes qui impliquent des tourments ou des souffrances d’ordre physique, mental, ou sexuel, la menace, la contrainte et autres privations de liberté. Les Nations Unies définissent la violence à l'égard des femmes de la façon suivante : « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée1».

Pour le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (ONU), la violence fondée sur le sexe se définit comme étant « la violence exercée contre une femme parce qu’elle est une femme ou qui touche spécialement la femme2». B- CONFLIT Le terme « conflit » est employé juste pour désigner, dans le cadre général, des affrontements communautaires, des troubles et d’autres situations qui peuvent ne pas constituer des « conflits armés » au regard du droit international humanitaire.

Quatre composantes du droit international peuvent être tour à tour pertinentes à savoir : - le droit international relatif aux droits humains, le droit relatif aux réfugiés, le droit international humanitaire et le droit international pénal. Ces quatre subdivisions comportent toutes des traités et des règles de droit international général ou coutumier.

Un certain nombre d’instruments et de mécanismes juridiques régionaux destinés à garantir le respect des droits humains jouent également un rôle non négligeable dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes. I. ETAT DE LA QUESTION L’histoire de l’humanité est ponctuée par des actes de violence qui, s’ils sont souvent pris pour être l’affaire des « sauvages de la civilisation » selon J.

M.

Bessette (1982), « trouvent » toujours les moyens d’ouvrir la brèche à partir de laquelle « se » dévoile le visage véritable de notre « nature humaine », à nous tous, quelquefois déshumanisante.

Violents, nous le sommes.

Le dicton populaire nous parle déjà de ce « cochon qui sommeille en nous ».

Cette bête de la sauvagerie en sommeil qui « parle » en nous et pouvant, à tout moment, se faire entendre en montrant à l’espèce humaine, l’existence de la « raison pure » et « pratique », pour reprendre E.

Kant, qu’elle ne se maîtrise pas en dominant, tout le temps, ses pulsions. C’est ce qui explique quelques passages à l’acte de violence, que le passage à l’acte soit direct 1 Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (ONU), article 1. Recommandation générale n° 19.

Violence à l’égard des femmes (Onzième session, 1992), HRI/GEN/1/Rev.1, § 6. 2 ou indirect, positif ou négatif, physique, symbolique ou physico-symbolique, selon les circonstances.

La violence est toujours au rendez-vous.

Elle est partout, en nous, pour nous et sur nous3.

En même temps que nous l’exerçons, elle s’applique aussi à nous. II. PROBLEMATIQUE Malgré la ratification par le Sénégal de divers instruments internationaux notamment la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la proclamation constitutionnelle de l’égalité de tous les citoyens devant la loi, force est de constater que les femmes ne jouissent pas réellement et en totalité de leurs droits.

Les droits de la femme font encore l’objet de violations dans les cadres conjugal, familial de même que dans le cadre de la vie publique sans oublier les zones d’instabilité où règnent la guerre et la terreur.

L’on doit convenir aisément que ces atteintes aux droits de la femme sont la conséquence de sa condition supposée inférieure. Les conflits armés exacerbent la violence à l’encontre des femmes : Les conflits internes et d’origine ethnique un peu partout en Afrique l’ont tous amplement démontré. Lorsqu’un pays est en situation d’instabilité, les femmes et les enfants sont les plus touchés car étant les plus vulnérables.

Les crimes contre les femmes sont multiples et surtout en temps de conflits armés. Malheureusement, les situations de conflit, d’occupation militaire ou de militarisation de la société débouchent souvent sur une multiplication des actes de violence contre les femmes, notamment de violence sexuelle. Dans les guerres, nous notons des violences nationalistes, inter ethniques notamment, le viol des femmes par les hommes de la partie adverse doit très souvent être analysé non comme l’effet d’un désir masculin « incontrôlable » mais d'une stratégie de conflit dans laquelle les femmes représentent biologiquement et symboliquement l’intégrité de l’ethnie ou de la nation combattue.

De ce fait les viols de masse, dans les stratégies d’épuration ethnique ou de domination ethnique, menacent les femmes plus que les hommes4.(.

La magistrature ne saurait être incluse dans ce passage en revue des métiers de la contrainte physique et de la violence légale dans la mesure où violence n’est pas constitutive de la fonction des magistrats qui n’exercent ce pouvoir que de manière indirecte, par le biais, précisément, de la police et de l’administration pénitentiaire). La violence sexuelle dans les situations de conflit est une atrocité abominable, qui se perpètre aujourd’hui et qui touche des millions de personnes, principalement les femmes et les filles. Il s’agit souvent d’une stratégie délibérée employée sur une grande échelle par des groupes armés afin d’humilier les opposants, de terrifier les individus et de détruire les sociétés.

Les femmes et les filles peuvent aussi être soumises à l’exploitation sexuelle par les personnes chargées de les protéger. 3 L.

NDIAYE, violence et sociétés : les mots et les maux d’un phénomène fondateur de la vie, 2004 : pp.

163174. 4 En sociologie, le processus de féminisation de l’armée a davantage intéressé les sociologues (Reynaud, 1988 ; Trompette et alii 1998 ; Sorin, 2003 ; Eulriet, 2011) que la féminisation du métier de gardien de prison (Rostaing, 1997 ; Malochet, 2005, 2007) et la féminisation de la police (Pruvost, 2007) dont l’étude sociologique est bien plus développée dans la bibliographie anglo-saxonne (Brown, 1997 ; Le Beuf, 1996) Des femmes en âge d’être grand-mères et des petites filles ont subi des violences sexuelles systématiques aux mains de forces militaires et rebelles. Le viol est utilisé depuis longtemps comme tactique de guerre et la violence contre les femmes pendant ou après les conflits armés est signalée dans toutes les zones de guerre internationales ou non internationales.      En République démocratique du Congo, près de 1 100 viols sont signalés chaque mois, avec une moyenne de 36 femmes et filles violées chaque jour.

On s’accorde à penser que plus de 200 000 femmes ont souffert de violence sexuelle dans ce pays depuis le commencement du conflit armé Le viol et la violence sexuelle dont sont victimes les femmes et les filles sont largement répandus dans le conflit qui sévit dans la région du Darfour au Soudan. Entre 250 000 et 500 000 femmes ont été violées au cours du génocide du Rwanda de 1994. La violence sexuelle était un des traits caractéristiques de la guerre civile qui a ravagé le Libéria pendant 14 ans. Entre 20 000 et 50 000 femmes ont été violées pendant le conflit de Bosnie au début des années 1990. III. CONTEXTE ET JUSTIFICATION La violence qui se déchaîne contre les femmes en cas de conflit et de militarisation de la société est intimement liée à la discrimination diffuse dont elles sont victimes en temps de paix comme en temps de guerre et d’après-guerre.

La violence et la discrimination à l’égard des femmes sont profondément ancrées dans le vocabulaire et le discours de la guerre.

Elles font manifestement partie intégrante de la conduite des hostilités et de la culture des structures qui les déclenchent.

Lorsqu’un conflit armé éclate, ces inégalités sont généralement accentuées, créant un contexte favorable à la multiplication des actes de discrimination et de violence à leur égard. La guerre et la militarisation renforcent les stéréotypes sexistes et favorisent une stricte différenciation des rôles de l’homme et de la femme.

Quand les armes prolifèrent, la violence se banalise et devient une composante quotidienne des rapports humains.

Les conflits engendrent souvent des situations de pénurie aiguë, plaçant la population civile, et en particulier les femmes, en état de dépendance quasi totale vis-à-vis de certaines autorités, forces d’occupation, forces de maintien de la paix, organisations humanitaires, etc., ce qui favorise de multiples formes d’exploitation, sexuelle ou autres. Lorsque rien n’est fait pour mettre un terme à de graves atteintes aux droits humains, comme cela a été le cas en ex-Yougoslavie ou au Rwanda, dans les années 90, les femmes en supportent tout particulièrement les conséquences. En France, des affiches représentaient le viol de Marianne, figure symbolique nationale ; on évoquait ainsi une menace de viol pesant sur le pays lui-même, et non seulement sur les Françaises. De même, en Inde, dans l’État du Gujarat, on a créé, par une manipulation de l’histoire, le mythe du musulman violent et viril, martyrisant la femme hindoue.

Les femmes hindoues, présentées comme menacées de viol, ont été collectivement assimilées au personnage symbolique de « Mother India », l’Inde mère, la fiction d’une double agression des femmes et de la nation servant finalement à justifier le viol des femmes musulmanes.

Il ne fait guère de doute que ce genre de propagande haineuse a contribué aux nombreuses agressions sexuelles dont ont été victimes des musulmanes lors des violences communautaires qui ont eu lieu en février 20025. Les termes tels que fémicide et féminicide ont notamment été utilisés pour décrire cette forme de meurtre.

Les exemples les plus évidents de meurtre basé sur le genre comprennent, entre autres: Le viol, la violence de partenaire intime se transformant en meurtre, les crimes soidisant commis au nom de l’honneur et les cas de décès causés par la négligence ou les pratiques néfastes. L’incitation à la violence contre les femmes transparaît clairement dans l’essentiel du discours sexiste qui prévaut avant et pendant les conflits.

Dès lors, la violence sexuelle devient souvent un moyen délibéré de terroriser, de rabaisser et d’asservir toute une population, tout en semant la haine et la destruction.

Une attaque contre les femmes peut être perçue comme une attaque contre tout le groupe social, un affront infligé non seulement aux femmes agressées, mais également à ceux qui n’ont pas su les protéger. Le viol peut aussi intervenir en cas de victoire sur l’adversaire, les corps des femmes étant alors considérés comme faisant partie du butin de guerre.

On retrouve cette pratique tout au long de l’histoire de l’humanité, les vainqueurs estimant avoir légitimement gagné le droit d’abuser des femmes des vaincus.

Les chefs militaires, qui voient là un moyen de souder leurs troupes, leur donnent tacitement ou ouvertement toute licence pour violer.

Les agresseurs peuvent également s’en prendre aux femmes en tant que génitrices de futures générations « ennemies ».

Cela explique pourquoi les agressions s’accompagnent parfois de mutilations des organes génitaux ou de destructions de fœtus. Lors du conflit armé qui a déchiré le Guatemala pendant plus de trente ans, à partir des années 60, avec des phases de plus ou moins grande intensité, des soldats ont ainsi déclaré à Amnesty International avoir commis de tels actes afin d’« éliminer l’engeance guérillero6 ». Des atrocités du même genre ont été signalées au Soudan, en 2004, ainsi que dans plusieurs autres pays d’Afrique récemment touchés par des conflits armés, où des femmes ont été mutilées après avoir été violées, leurs bourreaux allant parfois jusqu’à exhiber leurs organes sexuels comme s’il s’était agi de trophées.

Lorsqu’un conflit menace, les groupes humains concernés ont tendance à vouloir préserver ce qu’ils considèrent comme étant l’essence même de leur identité nationale, religieuse ou culturelle.

La propagande et les pressions sociales peuvent alors mettre en avant le devoir qu’auraient les femmes de « produire des soldats ». Aussi, dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, le conflit s’intensifiait et des centaines de viols et de sévices sexuels divers ont été signalés à Amnesty International.

Des femmes et des fillettes étaient enlevées dans ce secteur, pour servir d’esclaves sexuelles ou de domestiques à leurs ravisseurs.

Les auteurs de ces crimes appartenaient généralement aux milices armées soutenues par le gouvernement soudanais, connues sous le nom de Janjawid. Ainsi, les Nations unies ont appris que, dans la localité de Mornei (Darfour occidental), jusqu’à seize femmes étaient violées chaque jour en se rendant à la rivière.

Les femmes étaient forcées de continuer à aller chercher de l’eau à la rivière parce qu’elles avaient peur que leurs maris ne soient tués s’ils.... »

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