Comment lutter contre le chômage ? SES TERMINALE
Publié le 05/03/2024
Extrait du document
«
Comment lutter contre le chômage ?
I-Définir et mesurer le chômage.
Les indicateurs de l’emploi et du
sous-emploi.
L’emploi a un rôle important d’intégration, de reconnaissance et de cohésion sociale qui est
remis en cause par les évolutions des formes d’emploi et l’existence d’un taux de chômage
élevé.
Ce dernier représente une problématique centrale pour les économies
contemporaines et les réalités sont bien différentes en fonction des pays.
Les politiques publiques de l’emploi essaient de faire diminuer le chômage et de réduire les
effets sociaux de la perte de l’emploi.
La diversité des formes du chômage et des différentes
analyses expliquent la diversité des politiques de l’emploi mises en place pour y faire face.
a) Le chômage.
La population active comprend les personnes ayant un emploi et les chômeurs, soit les
personnes sans emploi cherchant activement un emploi et étant disponibles pour travailler;
les chômeurs font donc partie de la population active.
Cette dernière dépend:
- du solde naturel: différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès
enregistrés au cours d’une période.
- du solde migratoire: différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le
territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année
( concept indépendant de la nationalité ).
- de certains facteurs sociaux comme l’entrée des femmes sur le marché du travail et
l’allongement des études: le premier augmente la population active et le deuxième la
réduit en augmentant le nombre d’inactifs.
La population inactive désigne l’ensemble des individus ne pouvant ou ne souhaitant pas
travailler, soit en raison de l’âge ( retraités ou trop jeunes, moins de 16 ans ), soit par choix
personnel.
Outre les individus disponibles, privés d’un emploi et en recherchant un qui sont
considérés comme chômeurs, sont considérées comme étant sans emploi les personnes au
chômage ou les inactifs.
Le chômage est une situation dans laquelle un individu se trouve sans emploi, disponible
pour travailler et à la recherche effective d’un emploi.
Il résulte d’un déséquilibre entre l’offre
de travail ( personnes souhaitant travailler ) et la demande de travail ( émanant des
employeurs ).
Il est ainsi dépendant du taux d’emploi.
Le taux d’emploi est, selon l’INSEE, la proportion de personnes disposant d’un emploi,
parmi celles en âge de travailler.
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs et la population totale en âge de
travailler.
Depuis une vingtaine d’années il a diminué en raison de l’allongement de l’âge
d’entrée sur le marché du travail et de la pyramide des âges ( départs à la retraite
nombreux, génération des baby-boomers … ).
Le chômage ne se définit pas uniquement comme l’inactivité forcée d’une personne privée
involontairement d’emploi et il constitue un facteur de tensions sociales, de paupérisation de
la population, de pauvreté et peut représenter un frein à la croissance car il limite la capacité
des personnes à consommer.
1
b) Mesure du chômage.
Le taux de chômage correspond au nombre de chômeurs divisé par le total de la population
active, multiplié par cent ( pourcentage ).
Il mesure donc le nombre de chômeurs.
En France, il existe deux principaux indicateurs:
- La population sans emploi à la recherche effective d’un emploi et disponible
immédiatement.
Indicateur utilisé par le BIT ( Bureau International du Travail,
Genève, rattaché à l’ONU ).
Beaucoup de personnes en recherche d’emploi
ne sont pas inscrites à Pôle emploi car, pour la plupart, elles n’ont droit à aucune
indemnité soit par absence de travail ( cotisations ), soit par épuisement de leurs
droits.
- L’indicateur de Pôle emploi, pour qui un individu est considéré comme étant au
chômage lorsqu’il est sans emploi, disponible pour travailler et inscrit à Pôle emploi.
Ou si elles ont déjà une activité de plus ou moins 78 heures ou si elles ne sont pas
disponibles immédiatement ( maladie, en formation, etc.
).
Les buts poursuivis par le BIT et par Pôle emploi étant différents, le mode d’évaluation du
chômage présente des différences: le BIT décrit une réalité économique ( à travers des
enquêtes emploi en continu ), alors que Pôle emploi recense les personnes pouvant
bénéficier des allocations chômage.
L’enquête emploi en continu ( EEC ) est menée dans
différents pays du monde et permet de produire des données sur le marché du travail et sur
le taux de chômage dans un but d’analyse.
Elle est rendue obligatoire chaque année dans
les pays membres de l’UE et elle est faite en continu en France.
c) Critiques des systèmes de mesure.
-
-
Critique du système de mesure du BIT: les mesures annuelles sont jugées
pertinentes mais les estimations trimestrielles sont jugées peu fiables.
Le critère de
disponibilité, définie en France à deux semaines ( laps de temps nécessaire à une
personne pour se rendre disponible à un travail ), ne prend pas en compte les délais
plus longs observés dans le processus d’embauche.
Enfin, reconnaître uniquement
comme “ chômeur “ une personne n’ayant pas travaillé ( même pas une heure ) lors
de la semaine écoulée exclut un grand nombre d’individus et ne reflète pas la réalité
du marché.
Critique du système de mesure de Pôle emploi: il se focalise presque exclusivement
sur les chômeurs cherchant activement un emploi et n’ayant pas travaillé le mois
précédent ( catégorie A ).
Ce qui ne met pas en perspective la diversité des
situations; il ne permet donc pas d’appréhender les parcours des demandeurs
d’emploi, ni de fournir un élément d’évaluation de certaines mesures.
d) La notion de sous-emploi
Par opposition au plein emploi, où le chômage se limite au chômage frictionnel, le
sous-emploi est une défaillance du marché du travail où seule une partie des travailleurs
occupe un emploi.
Le chômage frictionnel désigne la période de battement entre le début de la recherche
d’emploi et l’entrée dans un nouvel emploi.
Il est inévitable et incompressible.
2
On estime que le niveau de plein emploi est atteint lorsque le taux de chômage se situe
entre 3,5% et 4%.
Le sous-emploi est une défaillance du marché car il traduit une inadéquation entre la durée
ou la productivité de l’emploi d’une personne et un autre emploi que cette personne serait
disposée à occuper et capable de faire.
Au sens du BIT, il comprend les personnes actives se trouvant dans l’un des cas de figure
suivants:
- Elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles
pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non.
- Elles travaillent à temps partiel ou à temps complet, mais ont travaillé moins que
d’habitude pendant une semaine de référence en raison de contraintes externes
comme le chômage technique ou le mauvais temps.
Le “ halo “ autour du chômage est défini par l’INSEE comme l’ensemble des personnes
qui souhaiteraient travailler mais qui ne sont pas classées comme chômeurs.
Elles sont
classées comme inactives ( si pas de recherche d’emploi active et récente ) ou comme
actives ( si elles ne travaillent que quelques heures par semaine mais cherchent un emploi à
temps complet ).
Avec la précarisation de l’emploi, il est compliqué parfois de cerner la différence entre
emploi, chômage et inactivité.
Par exemple, le temps partiel choisi est à cheval entre
l’activité et l’inactivité.
Dans “ Le chômage “ ( 1998 ), Jacques Freyssinet ( FR, éco,1937 )
met en évidence le chevauchement entre activité, inactivité et chômage à travers un schéma
et quatre zones distinctes:
- La zone 1: “ temps réduit volontaire “; correspond aux emplois à temps partiel choisi.
Les statistiques les comptent comme des actifs occupés alors qu’ils sont entre
activité et inactivité.
- La zone 2: “ temps réduit involontaire “; correspond aux emplois à temps partiel subi.
On pourrait considérer que ces actifs occupés sont partiellement au chômage car,
très souvent, ils recherchent un autre emploi mais les statistiques les compteront
comme actifs occupés.
- La zone 3: “ formation, cessation anticipée d’activité, chômeurs découragés “;
ces personnes ne sont plus réellement chômeurs, ni inactifs et ne sont pas, en
général, comptabilisées dans le chômage.
- La zone 4: “ travail clandestin “; personnes en marge de la loi qui peuvent parfois
cumuler activités “ clandestines “ et indemnités chômage.
L’importance de l’emploi dans l’intégration sociale: Le travail est valorisé dans la société
et valorisant pour les individus.
Il est source de revenus et une norme nécessaire à la
reconnaissance sociale.
Les conséquences du chômage ne sont pas seulement
économiques mais aussi sociales.
Robert Castel ( FR,socio,1933-2013 ) montre que la situation des individus dans le monde
du travail est un élément déterminant pour comprendre l’intégration ou l’exclusion sociale.
Cette dernière est pour lui un processus social, et non un état, qui passe par des situations
de précarité et de chômage.
Trois situations sont possibles pour les individus:
- Une zone d’intégration: emploi stable et de fortes relations sociales.
-
Une zone de vulnérabilité: emploi précaire ou perte d’emploi.
Sociabilité réduite.
Une zone de désaffiliation: perte progressive des liens sociaux reliant les individus
entre eux et à la société.....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CHAPITRE 3 : COMMENT LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE ?
- La flexibilité du travail peut-elle permettre de lutter efficacement contre le chômage ?
- La flexibilité du travail peut-elle permettre de lutter efficacement contre le chômage ?
- « Peut-on lutter efficacement contre le chômage ? »
- La flexibilité du travail peut-elle permettre de lutter efficacement contre le chômage?