Sous-marins et bathyscaphes (histoire de la marine)
Publié le 10/10/2018
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«
de
torpillages par les sous-marins
allemands s'accrût.
la guerre sous
marine à outrance fut décidée en
février 1917 par la « Reichsmarine »,
provoquant J'entrée en guerre des
États-Unis en avril 1917.
Finalement,
l'Allemagne, qui disposait au début
de la guerre de 28 sous-marins, avait
une flotte de près de 400 sous-marins
en 1918.
Elle réussit à couler environ
5 000 navires et perdit 178 « U Boole ».
Cet effort de guerre sans précédent
contrasta avec Je relatif échec de
l'Allemagne sur les mers au cours
des deux conflits.
LA DtFENSE ANTI·SOUS·MARINE
Malgré ses premiers succès-et l'entrée
en lice de sous-marins d'un type
nouveau, équipés en plus de torpilles,
d'une artillerie Jourde et capable de
traverser l'Atlantique en restant en mer
plusieurs mois -la marine allemande
ne résista pas au blocus imposé par les
Britanniques et aux moyens de défense
déployés par les Alliés.
Au début des attaques allemandes,
les moyens de détection (hydrophone)
et de lutte anti-sous-marins (grenades
anti-sous-marines) étaient encore à
J'état plus ou moins expérimental et
les principales armes restaient les mines
et les « bateaux-leurres » (Q Ships).
Ce piège consistait à attaquer un sous
marin ennemi en émersion à partir
d'un batiment puissamment armé
maquillé en navire marchand inoffensif
et neutre.
Il fonctionna pour la première
fois en juillet 1915 lorsque Je Q Ship
« Prince Charles » coula Je sous-marin
I'U Boat SM U 36.
la barrière de mines
déployée par les Britanniques dans
la Manche infligea également de lourdes
pertes à la flotte allemande des Aandres.
Mais la guerre sous-marine avait montré
ses potentialités militaires à grande
échelle et les recherches se poursuivant,
de nouveaux moyens défensifs et
offensifs furent mis à la disposition
des armées pendant la Seconde Guerre
mondiale.
le schnorchel.
introduit
en 1943, dota ainsi les sous-marins
allemands d'une plus grande autonomie
tandis que furent mis au point des
torpilles acoustiques, des grenades
sous-marines plus puissantes et un
nouvel obusier, baptisé " hérisson »
(hedgehog) fonctionnant de pair avec
le son11r et lançant des projectiles plus
précis.
les armes les plus prometteuses,
bien que présentant certains défauts,
furent surtout le sonar ou son ancêtre
I'ASDIC (A/lied Submarine Detection
Investigation Committee, appareil de
détection par ultrasons dont les débuts
remontent à la fin de la Première Guerre
mondiale), les radars, en particulier
britanniques de type ASV (Airborne
Surface Vesse/) équipant l'aviation,
les appareils directionnels de détection
magnétique -plus performants que les
hydrophones -et de radiogoniométrie
à haute fréquence HF/OF (High
Frequency/Direction Finder).
Il faut ajouter aussi Je décryptage des
communications radio entre les sous
marins allemands et leur quartier général
(encodées au moyen du
système Enigma) qui permit de prévoir
les mouvements des bâtiments.
C'est notamment grâce à J'amélioration
de ces différentes techniques offensives
et défensives que les armées alliées
parviendront à s'imposer à partir de
1943 dans la bataille de l'Atlantique.
l'ÈRE DES
SOUS -MARINS
NUCLÉAIRES
Si les sous-marins dassiques à propulsion
diesel continuent d'équiper de
nombreuses marines du monde,
les bâtiments les plus perfectionnés et
les flottes américaine, russe, française
et britannique sont avant tout
constituées de sous-marins nucléaires.
la Seconde Guerre mondiale fut
également une étape cruciale pour la
création des grandes flottes modernes.
Conscients de J'avance technique des
Allemands vers la fin du conflit (avec
la construction des U Boole de type 21,
premier sous-marin de combat à être
spécialement conçu pour rester Je plus
longtemps possible en immersion) et
de l'intérêt que cela pouvait représenter
pour les Soviétiques, les Américains
développèrent très tôt leur programme
de construction de sous-marins à
propulsion nucléaire, dont le premier
exemplaire fut Je N11utilus (SSN 511),
lancé le 21 janvier 1954.
De son côté,
l'URSS mit en chantier Je sien avec
le leninsky Komsomol le 9 août 1957.
Dès lors, c'est dans le contexte de
la Guerre froide et donc de la course
aux armements, que les deux pays se
doteront des plus puissantes flottes de
sous-marins de J'histoire.
Quant à la France, elle initia son
programme dans le cadre de sa stratégie
de dissuasion nucléaire au début des
a n nées 1960 et le Redoutable, premier
sous-marin nucléaire lanceur d'engi n
français fut lancé le 29 mars 1967.
LES SNLE, SSBN ET SSGN
En France, les sous-marins nucléaires
lanceurs d'engins sont une des pièces
maîtresses de la force de dissuasion
nucléaire.
Ils doivent être disponibles
pour exécuter une frappe en second.
lis sont actuellement au nombre de
quatre, t:Jndomptable, t:lnRexible,
le Triomphant et le T éméraire et sont
armés de missiles tactiques M4 ou M45
d'une portée intermédiaire de 4 500
à 6 000 km.
le Vigilant, bien plus
silencieux que ses prédécesseurs,
doit entrer en service courant 2004
et le Terrible nouvelle génération est
prévu pour 2010.
la marine américaine
dispose de 18 SN lE (SSBN),
sous-marins américains à missile balistique(nucléaire)
de type Ohio,
équipés de 24 missiles stratégiques
Trident d'une portée de 1 360 km.
Quatre d'entre eux doivent être convertis
en SSGN, sous-marins d'attaque
lance-missiles, équipés de missiles de
croisière Tomahawk pour un théâtre
de guerre conventionnelle.
la situation
de la flotte russe est particulière depuis
J'écroulement de l'URSS.
Une partie a été démantelée ou est
inactive.
Actuellement, la flotte russe
de SN lE (porteurs de missiles de type
SS 18, 20 et 23 ) en service comprend
20 SSBN et 10 SSGN.
LEs SNA ou SSN
Destinés à J'action, à la dissuasion
et à l'appui des SN lE, les sous-marins
d'attaque (SNA et SSN) constituent
l'essentiel des flottes sous-marines.
la France possède six sous-marins
d'attaque (Je Rubis étant Je premier
exemplaire de la série qui comprend
en outre Je Saphir, Je Casabianca,
l'Émeraude, l'Améthyste et le Perle),
les États-Unis 54 (dont 51 de type
Los Angeles et 2 de type Seawolf)
et la Russie 26 (SSN).
Ces bâtiments portent des torpilles de
lutte anti-navires et anti-sous-marines
et des missiles à changement de milieu :
SM 39 dans Je cas des SNA français,
Tomahawk pour les SSN américains.
LES SOUS-MARINS
A USAGE CIVIL
Les sous-marins ont eu avant tout une
vocation militaire mais J'attrait exercé
par les fonds sous-marins et les progrès
de la recherche géologique aiguisèrent
l'Intérêt pour des appareils capables
de sonder les océans.
Grace au sonar, on obtint tout d'abord
une image assez réaliste du relief
des fonds océaniques.
C'est ainsi par
exemple que Harry Hess, professeur de
géologie et commandant d'un vaisseau
durant la Seconde Guerre mondiale,
releva, parallèlement à ses missions
militaires, la carte bathymétrique
des zones atlantiques qu'il traversa.
Ses observations l'amenèrent à se
questionner sur la signification des
reliefs telles les dorsales, les fosses
et les pics sous-marins, contribuant
ainsi aux recherches géologiques sur
la tectonique des plaques initiées dans
les années 1950.
Après la guerre,
de nouveaux instruments spécifiques
d'exploration furent mis au point.
LES BATHYSCAPHES
!:ancêtre du bathyscaphe est
Je bathysphère conçu par deux
Américains, William Beebe et Otis Barton,
qui parviendront, à bord de
leur sphère d'acier suspendue à un
câble, à descendre jusqu'à 910 mètres
de profondeur dans les eaux des
Bermudes en 1934.
!:amplitude de la plongée était bien
sOr réduite par la longueur du câble
et l'évolution de l'appareil limitée par
la position de la barge à laquelle Je table
était attaché.
C'est Je Suisse Auguste
Piccard qui parviendra, en 1937, à
libérer J'appareil de ces contraintes en
appliquant à l'exploration sous-marine
les principes testés avec succès dans
les airs avec son ballon.
Dépourvu de câble et relié à l'extérieur
par un fil téléphonique, puis par un
système de communication à ultrasons,
Je bathyscaphe était une sorte de
bathysphère fixée au dessous d'un
flotteur rempli d'essence et lesté par
de la grenaille de fer ; les sas remplis
d'eau permettaient la descente,
pendant laquelle l'eau remontait dans
les réservoirs pour équilibrer la pression
en entrant en contact avec l'essence.
le bathyscaphe ralentissait et remontait
à la surface en jetant du lest.
En janvier
1960, Je bothysc11phe Trieste, dans
le cadre du projet Nekton de la marine
américaine, atteignit la profondeur
de 10 800 rn dans J'abîme Challenger
de la fosse des Mariannes.
le dernier bathyscaphe construit fut
l'Archimède qui s'est posé en 1962 à
9 525 rn de profondeur dans la fosse
des Kouriles au Japon.
Ce type d'engins
a été utilisé dans plusieurs missions
océanographiques jusque dans les années
1980 tandis que d'autres appareils
(telles les soucoupes plongeantes)
ont été mis au point.
LEs DERNIERS ENGINS D'EXPLORATION
les missions de ces engins sont diverses :
reconnaissance de zones, bathymétrie,
prélèvement d'échantillons dans les fonds
océaniques, assistance à la réalisation
de plateformes offshore, études de tracés
sous-marins et contrôle des câbles et
pipelines, assistance aux submersibles
en difficulté, recherche scientifique
(dans la plupart des domaines de
l'océanographie) localisation d'objets
ou de bateaux engloutis, intervention
sur des épaves polluantes, ou plus
récemmen� récupération de « boites
noires » d'avions qui se sont abîmés
en mer et qui gisent par plusieurs
centaines de mètres de profondeur.
Parmi les successeurs des bathyscaphes,
on peut citer pour la France, Je Nautile,
joyau de I'IFREMER, pour la Russie,
Mir 1 et Mir Il, pour les États-Unis, l'Alvin
(de la marine américaine et de l'Institut
d'océanographie WHOI) qui a succédé
au Trieste au milieu des années 1960.
Avec le Cyana et l'Archimède, ce sous
marin américain participa notamment
en 1974 à l'étude de la ride média
atlantique et à la seconde expédition
sur l'épave du Titanic en 1986.
le Nautile est doté de deux systèmes
de propulsion, de deux bras télé
manipulès, de deux sondeurs, d'un
sonar panoramique, de plusieurs projecteurs,
d'une centrale d'acquisition
des données et de navigation (logiciel
Adélie), il peut intervenir à 6 000 mètres
de profondeur pendant cinq heures.
Depuis sa mise en service en 1984,
Je Nautile a effectué plus de 1 500
plongées parmi lesquelles une série
d'expéditions sur le Titanic dans les
années 1990 e� en mai-juin 2003,
il a été utilisé dans le cadre de la mission
de contrôle de l'épave du Prestige.
Outre ces sous-marins de grands fonds,
des robots télé opérés appelés ROV
(Remotely Operated Vehic/e) tels Je
Victor de l'lfremer, ou le Jason du WHOI
complètent cette panoplie.
Si les flottes
sous-marines sont actuellement
toujours modernisées et redéployées
(sous-marins français Nouvelle
génération de type le Triomphant,
plus furtifs et mieux armés, SSGN
américains), dans Je cadre de l'après
Guerre froide, les conséquences
d'une telle accumulation de matière
radioactive sur nos mers inquiètent
de nombreux observateurs.
C'est notamment l'état de la flotte russe
du nord, la plus grande des flottes
de ce pays qui est difficilement mais
attentivement surveillée depuis que
l'on connaît l'état de certains de ses
bâtiments.
Mais même en Russie,
alors que la priorité devrait être
Je démantèlement d'une partie
des sous-marins, de nouveaux SN lE
sont en chantier.
À LA RECHERCHE DU nTANIC
Terre-Neuve, et la première localisation
précise de l'épave.
Avec les nouveaux
engins d'exploration sous-marine,
mis au point à partir des années 1960,
la prem ière expédition peut être lancée
en 1985.
Elle est franco-américaine et
réunit notamment Robert D.
Ballard
de l'Institut océanographique WHOI et
des chercheurs de I'IFREMER.
!:année suivante, le bathyscaphe Alvin
et Je robot Jason Junior sont utilisés
pour explorer l'épave plus en détail.
Suivront sept expéditions dont cinq avec
la partic ipation de I'IFREMER et de son
Nautile.
Des milliers d'objets seront
récupérés pour être exposés.
En 1998, un morceau de la coque
peut être remonté.
Au cours de cette
expédition, les techniciens de I'IFREMER
utilisent Je robot télécommandé Robin
pour pénétrer dans l'épave.
En 2000 , une équipe russo-américaine
met à contribution les sous-marins Mir
et Je ROV Magellan.
Relié au navire de
surface par l'intermédiaire d'un câble
à fibre optique, ce robot dispose de
caméras pour effectuer les repérages
à l'extérieur et à l'intérieur de l'épave
et de deux bras manipulateurs pour
récupére r les objets.
les bathyscaphes
habités ont pour fonction de guider
le robot et de remonter les objets ;
ils peuvent plonger à 6 000 rn de
profondeur et sont équipés de
projecteurs et de bras hydrauliques..
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