Sciences et Techniques LES POMPES
Publié le 06/02/2019
Extrait du document
La pompe péristaltique
Tous les problèmes de contamination sont résolus avec la pompe péristaltique, une invention d’une simplicité étonnante mais tout à fait récente : dans ce système, le tuyau flexible transportant le fluide - il peut être en caoutchouc ou en matière synthétique - est pressé tour à tour par les trois galets d’une roue en rotation.
Le mouvement de refoulement obtenu est comparable à celui d’un tube dentrifice que l’on presse successivement sur toute sa longueur avec les doigts, ou encore au mouvement de contraction musculaire des intestins. Dans une telle pompe, le fluide est refoulé dans le sens du mouvement des galets, le tube reprenant sa forme initiale après chaque écrasement, ce qui a pour effet d’aspirer le fluide en amont.
Outre la fluidité du mouvement, le principal avantage de la pompe péristaltique est l’absence de contact du fluide, entièrement renfermé dans son tube en caoutchouc, avec les pièces mécaniques. Ce n’est donc pas un hasard si ce système a trouvé des applications dans de très nombreux domaines sensibles, et notamment en chirurgie : cœurs et poumons artificiels utilisent des pompes péristaltiques.
La pompe centrifuge
Le mouvement rotatif est utilisé de façon plus directe dans les pompes axiales et les pompes centrifuges. Les pompes axiales sont de simples turbines en rotation dans un conduit : l’eau en amont est dirigée par le battement des pales vers l’aval. Le débit dépend du volume d’eau déplacé entre les pales et la vitesse de rotation de celles-ci. Les pompes à essence sont de ce type, car leur débit peut être minutieusement contrôlé : on les appelle pour cette raison des volucompteurs.
Autre type de pompe rotative, la pompe centrifuge ou hydrodynamique utilise également une turbine à pales. Mais au lieu d’éjecter le liquide dans l’axe du conduit après un simple passage, elle le fait d’abord circuler en colimaçon dans la turbine puis dériver du centre vers l’extérieur, où elle atteint une force d’éjection considérable grâce à la force centrifuge.
Le conduit périphérique, par lequel le fluide s’échappe, est évasé en forme de tuyère, un procédé astucieux qui permet de ralentir la vitesse du fluide tout en augmentant sa pression. Mais, et c’est là l’inconvénient de toutes les pompes rotatives, le fluide connaît toutefois une forte turbulence à sa sortie du système. Ce problème peut cependant être atténué par des ailettes fixes montées dans la tuyauterie en aval : faisant office de baffles, elles stabilisent le fluide pour rendre son débit plus laminaire.
S. Chatenay/Sunset
Ces pompes mobiles sont capables d’aspirer les boues les plus lourdes, par exemple celles des bassins d’épuration. Mues par moteurs Diesel, elles sont de type centrifuge mais utilisent des pompes à vide pour créer une dépression au démarrage afin d’amorcer le système.
Les pompes centrifuges présentent un certain nombre d’avantages sur les précédentes : moindre prix de revient, moindre encombrement, couplage direct avec un moteur électrique et fonctionnement sans vibration.
Le problème du démarrage
Certaines pompes n’ont aucun problème de démarrage : on dit qu’elles sont auto-amorçantes. C’est le cas notamment des pompes à piston. Dès que la pompe est mise en route, le recul du piston crée un vide qui aspire le fluide et le cycle est lancé. Mais d’autres pompes nécessitent une opération spéciale de démarrage, indépendante de leur mode de fonctionnement principal.
C’est plus particulièrement le cas des pompes centrifuges, dont la simple mise en rotation n’aspire pas le fluide de façon substantielle. Afin d’amorcer ces pompes, il faut en vider l’air pour y créer une dépression aspirante. Ce résultat peut être obtenu en gardant le corps de la pompe rempli d’eau, grâce à une valve : la mise en route de la pompe consiste à libérer cette eau qui crée un vide derrière elle, aspirant l’eau en amont; le cycle est lancé.
D’autres systèmes nécessitent une petite pompe spéciale pour assurer le démarrage de la pompe principale, par exemple une pompe à jet qui consiste en un jet d’air soufflé à travers une chambre communiquant avec le corps de pompe. Ce souffle crée une aspiration qui vide partiellement le corps de pompe de son air et amorce ainsi son cycle.
Les turbopompes
Techniques de pointe, les turbopompes sont utilisées dans nombre de moteurs complexes et notamment dans les moteurs-fusées. Dans celles-ci, les propergols (carburant de propulsion du
moteur-fusée) doivent être parfaitement dosés et injectés à très forte pression dans la chambre de combustion. On a recours pour cela à des pompes centrifuges, mues par des turbines à gaz : ce sont les gaz d’échappement d’une petite chambre de combustion auxiliaire qui entraînent les pales de la turbine.
Afin d’atteindre de très hautes pressions, une seule turbine n’est généralement pas suffisante. On a alors recours à des pompes centrifuges montées en série : le fluide accéléré à la sortie de la première est injecté dans le colimaçon de la pompe suivante et ainsi de suite, la pression étant multipliée à chaque étape appelée «palier». Alors qu’une pompe isolée est limitée à 6 ou 7 bars de pression (c’est-à-dire 6 ou 7 fois la pression atmosphérique), le montage de pompes en série permet d’atteindre de très fortes pressions - de l’ordre de 150 bars.
Les pompes à vide
On divise conventionnellement le domaine du vide en plusieurs intervalles de pressions appelés vide grossier, vide moyen, vide poussé et enfin ultravide. À chacun correspond des moyens de réalisation et des utilisations différents : mise en forme de matières plastiques, fabrication des ampoules électriques, essai des engins spatiaux dans des enceintes à vide, fours à bombardement électronique, spectromètre de masse, etc.
Le vide grossier et le vide moyen sont le domaine des pompes mécaniques simples. Quant au vide poussé, il est obtenu par des pompes mécaniques nettement plus complexes, comme les pompes à diffusion et les pompes moléculaires. L’ultravide fait appel à des phénomènes de fixation des molécules résiduelles. Ce sont notamment les pompes ioniques et les cryopompes qui permettent d’obtenir l’ultravide. Qu’il s’agisse de pompes simples ou complexes, la mesure du vide se fait à l’aide de manomètres et de jauges spéciales.
Il existe enfin des pompes spéciales, telles que les pompes électromagnétiques pour fluides bons conducteurs de l’électricité, qui, parcourues par un courant, sont soumises à un champ magnétique : ce qui crée une force électromagnétique les mettant en mouvement.
«
Les
pompes
aspiration
LA POMPE
PÉRISTALTIQUE
avoir recours aux sources d'eau en contrebas.
C'est ainsi que l'élevation de l'eau fut l'un des pre
miers problèmes de physique auquel fut confron
tée l'humanité.
Le chadouf, la noria
et la vis d'Archimède
Le premier système d'élévation f_ut le chadouf,
introduit en Mésopotamie et en Egypte plus de
mille ans avant notre ère.
Le chadouf se présentait sous la forme d'un
balancier muni d'un seau au bout d'un bras et
d'un contrepoids à l'extrémité de l'autre.
Le seau
était alors abaissé dans le réservoir d'eau par une
simple poussée du contrepoids vers le haut, le
mouvement étant facilité par l'effet de levier;
abandonné à lui-même, le contrepoids redescen
dait en hissant le seau au bout du bras opposé.
Il suffisait alors de le verser dans une gouttière ou
dans tout autre dispositif de distribution destiné à
alimenter en eau les cultures.
Un autre dispositif plus élaboré vit le jour.
On la
baptisa la noria chinoise (appelée aussi saqiyeh,
en Égypte).
Il s'agissait d'une grande roue vertica
le, plongeant dans un plan d'eau et munie de
godets sur toute sa périphérie; lorsque la roue
était mise en rotation, par la force animale ou
humaine, les godets se remplissaient d'eau en bas
et la déversaient en haut sur une gouttière.
Afin de faire tourner la roue verticale, les utilisa
teurs de ce système avaient généralement recours
à des bêtes de somme (des ânes ou des bœufs)
harnachées à une roue horizontale qu'elles
entraînaient dans leur ronde.
Un système de trans
mission à crans reliait les roues horizontale et ver
ticale.
Là où il y avait la possibilité que la noria
trempât dans une rivière au débit rapide, le mou
vement de la roue était entretenu par le courant,
sans qu'il soit nécessaire de recourir à une source
d'énergie extérieure.
Le plus célèbre savant de l'Antiquité, Archimède
(287 -212 av.
J.-C.), apporta une autre solution élé
gante au problème de l'élévation de l'eau en
inventant la vis sans fin.
Enferm ée dans un
cylindre en bois, son mouvement tournant (assu
ré également par des bêtes de somme ou toute
autre force motrice) entraînait l'eau depuis le bas
vers le haut.
Ce système a largement prouvé son
efficacité puisqu'il est toujours utilisé de nos
jours, notamment pour élever les eaux usagées
des usines d'épuration.
La pompe à piston
Mais plutôt qu'un mouvement rotatif, c'est le
mouvement de va-et-vient du piston qui servira
de base aux premières pompes modernes.
Dans LA
POMPE CENTRIFUGE
refoulement ! Dans la pompe A péristaltique,
les trois galets
pressent un tube
déformable, faisant
avancer le fluide.
Dans la pompe .....
centrifuge, les pales d'une
turbine propulsent
le liquide vers la
périphérie du corps
de pompe, la force
centrifu ge l'éjectant
dans la volute
d'expulsion.
Celle-ci
transforme le
mouvement rapide
et à basse pression
du fluide en un
mouvement plus
lent mais à plus
forte pression.
Dans la pompe .....
axiale, les pales
rotatives poussent
le fluide d'un côté
à l'autre du corps
de pompe.
son principe, la pompe à piston crée une dépres
sion dans un cylindre lorsque le piston monte,
aspirant l'eau, et, après fermeture du clapet d'ad
mission, le piston refoule, lors de sa course des
cendante, le liquide dans le circuit de distribu
tion.
Le débit d'une telle pompe est nécessaire
ment saccadé : aussi, pour y remédier, on monte
plusieurs cylindres en parallèle, aux cycles dé
calés les uns par rapport aux autres, ce qui a pour
effet de régulariser le flux.
L'une des premières applications des pompes
à piston fut l'évacuation des eaux d'infiltration au
fond des mines.
Le mouvement de va-€t-vient du
piston était assuré par un système de bielles et de
manivelles, enchaînées à une roue mue par le
courant d'une rivière ou par le manège de bêtes
de somme.
Ces pompes aspirantes et refoulantes
devaient également servir à l'alimentation des
villes en eau potable, comme ce fut le cas à Paris
sous le règne d'Henri IV Celui-ci fit installer au
Pont-Neuf une roue à aubes de cinq mètres de
diamètre entraînant deux pompes à piston
immergées dans la Seine.
Appelé pompe de la
Samaritaine (nom qu'a repris le grand magasin de
la rive droite), ce dispositif délivrait près de
700 m3 d'eau par jour, soit 700 000 litres.
La pompe à piston est aussi utilisée pour la cir
culation de l'air, son application la plus connue
étant la pompe à bicyclette.
En poussant le piston, corps
aspiration
(pression)
LA POMPE AXIALE
l'opérateur refoule de l'air dans le pneu, qui y est
maintenu par une valve se refermant en fin de
cycle.
Lors du mouvement de retour du piston, une
valve d'admission s'ouvre pour laisser une nou
velle dose d'air atmosphérique remplir le cylindre,
quelques centimètres cubes d'air sont alors injec
tés dans le pneu au cours du cycle suivant.
Ces pompes sont dites à simple effet, un seul
mouvement de refoulement ayant lieu lors de
chaque cycle.
Une amélioration du principe est
la pompe à double effet : le fluide à faire circuler
pénètre dans le cylindre des deux côtés du pis
ton.
Grâce à un système plus complexe de valves
et de soupapes, le fluide est alors refoulé à
chaque demi-course du piston, dans les deux
sens du va-€t-vient.
La pompe à membrane
Dans les pompes à pistons ordinaires, le fluide à
pomper est en contact direct avec les parties
mécaniques du système : s'il s'agit d'air ou d'eau
pure, ce contact n'est pas problématique; en
revanche, il l'est beaucoup plus s'il s'agit d'eaux
boueuses pouvant obstruer les soupapes ou grip
per le piston, ou si l'on est en présence de fluides
acides ou salins pouvant attaquer les pièces
métalliques du mécanisme.
La pompe à membra
ne résout le problème au moyen d'un diaphrag-.
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