Sciences et Techniques GRAVURE ET L'ESTAMPE
Publié le 28/01/2019
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Un premier bain creuse les traits jusqu'à un certain degré, puis la plaque est retirée et retravaillée. L'artiste recouvre les lignes qu'il juge assez profondes -et donc déjà assez foncées-d'un vernis avec un fin pinceau et replonge l'ouvrage dans l'acide pour que les sillons non recouverts soient davantage creusés, et ainsi de suite. En répétant à plusieurs reprises l'opération, le graveur obtientdes dégradés différents.
Une autre technique consiste à ne dessiner au stylet, dans un premier temps, que les lignes que l'on désire les plus sombres, puis d'immerger la plaque dans le bain. Après son retrait, l'artiste dessine sur la plaque une nouvelle série de lignes, celles qu'il souhaite moins sombres, et l'œuvre modifiée est replongée dans l'acide, celui-ci attaquant plus profondément les sillons de la première génération et commençant à creuser les traits de seconde génération. La séquence est alors répétée avec autant d'étapes que l'artiste désire de dégradés.
Quelle que soit la logique adoptée, une fois l'œuvre terminée à la satisfaction de l'artiste, la plaque est nettoyée par le lavage de l'enduit restant avec un alcool dénaturé et est apprêtée pour l'impression des estampes. De nombreux artistes du XViie siècle, dont Rembrandt (1606-1669), réalisèrent leurs gravures à l'eau-forte. Au XIX' siècle, Corot (1796-1875), Delacroix (1798-1863), Millet (1814-1875) et d'autres ont également gravé à l'eau-forte avec bonheur
L'aquatinte
Variante de la gravure à l'eau-forte, l'aquatinte fut mise au point par le Français Jean-Baptiste Le Prince au XVIe siècle pour imiter les teintes délavées de l'aquarelle. La surface de la plaque à graver est recouverte d'une fine poudre de résine, puis le métal est chauffé par en dessous de façon à faire fondre la résine en une couverture uniforme, adhérente et granuleuse. L'artiste recouvre alors de vernis les zones de la plaque qu'il désire garder blanches à l'impression, puis la plonge
Gravure d’un motif .. indonésien sur une assiette (en haut, à gauche). Dans la gravure à l’eau-forte, la plaque métallique recouverte d’enduit est chauffée par en dessous pour durcir l’enduit et le noircir, afin de permettre à l’artiste de mieux voir les lignes qu’il y grave. Les lignes sont dessinées avec un stylet (en bas, à gauche), une loupe étant indispensable pour vérifier le détail des incisions. Au lieu de plonger la plaque entière dans un bain d’acide, une variante de la technique (à droite) consiste à étaler des gouttelettes d'acide dans les sillons avec une plume.
▼ Cette presse rotative, utilisée à la fin du XIX' siècle, permettait d’obtenir six estampes en succession rapide grâce à autant d’alimentations séparées.
«
ci
c:i La
gra vure et l'es tampe
atteint son apogée dans les pays germaniques
dans la seconde moitié du XV" siècle et la premiè
re moitié du XVI' siècle.
Elle a été remise à l'hon
neur à partir de la fin du XIX' siècle, par Lepère et
Gauguin.
Un usage différent du bois consistait à
découper la planch ette perpendiculair ement aux
fibres, afin d'éviter les lignes naturelles du bois et
de trav ailler une surface plus lisse.
Pour ce faire,
les artistes utilisaient des bois d'une grande fi
nesse, comme le buis et l'érable, qu'ils travaillaient
non pas au can if, mais à l'aide d'une pointe
métallique taillée en losange, appelée burin.
Apportant une excellente finesse de trait, cette
gravure «sur bois debout », qui fut inventée à la
fin du XVIII' siècle, a été surtout utilisée au siècle
suivant par les grave urs de repr oduction, dont la
virtuosité était extraord inaire.
Elle fut notamment
prisée pour l'illustra tion de� livres d'art.
Par
ail leurs, les célèbres images d'Epinal furent réali
sées selon cette méthode.
Pour le trav ail du bois debout, le grave ur se sert
de burins de grosseurs et de sections différentes
(carrés, losanges, ovale s), des ciseaux dits
«é choppes plates '' et des gouges pleines ou
«é choppes rondes>>.
La gravure en creux
Te chnique inverse de la précédente, la gravure
en creux consiste à tracer des sillons dans une
planche tte de métal, au moyen d'un burin ou
d'un autre instrument de découpe.
La planche
est alor s encr ée, l'encre se rass emblant dans les
sillons alor s qu'elle est éliminée, généralement
avec la paume de la main, du reste de la surface.
Lors du pressage sur cette plaque d'une feuille
de papier , légèrement mouillée, cette dernière
s'enf once dans les sillons où elle recueille de
l' encre.
La feuille une fois imprimée, ses lignes
encr ées prennent un léger relief en séchant.
Dès
l'origine de la gravure en creux, les métaux les
1700 plus
travaillés furent le cui vre et le zinc, parti
culièrement malléables: c'est la «taille douce >>.
Plus tard, l'acier leur fut préféré pour les tirages
en grande série, car il résiste beaucoup mieux
à des impress ions répétées : on l'appelle la
«t aille dure>>.
Le burin de découpe consiste en une lame en
acier résistant, épaisse d'environ 6mm et dont la
section est en forme de carré ou de losange.
Le
grav eur la présente obliquement à la surface à
trav ailler et la pousse en avant : plus l'angle d'at
taque est proche de la verticale, plus l'incision est
lar ge et profonde.
Au cours de l'op ération, un
mince filet de métal est dégagé du sillon, alors
que les bords de ce dernier présentent un léger
relief appelé «barbe >>.
Pour éliminer ce rebord
indé sirable, la surface travaillée est délic atement
raclée.
Un burin ne peut creuser que des ligne s ou des
pointillé s.
To ut l'art de la gravure consiste donc à
obtenir des différences de ton ou de texture du
motif en variant la longueur , la largeur , la profon
deur ou encor e la fréq uence des entailles.
Des
lignes courbes sont obtenue s en faisant tourner
la plaquette lors d'une incision: dans ce cas, l'ou
vrage est monté sur un tour.
De même, des poin
tillé s ronds s'obtiennent en tenant le burin verti
calement en place et en faisant tourner la
plaque.
Pour graver des pointillés triangulair es,
il suffit d'enfoncer la pointe du burin puis de la
ret irer prest ement.
La «pointe sèche>> est un autre type de burin
dont l'extrémité est effilée en une fine pointe
ronde, comme un crayon.
Lors d'une entaille, le
métal n'est pas ôté de la plaquette mais retroussé
en barbe et laissé sur les rebords du sillon.
Lors
de l'encr age et de la mise sous presse, cette
forme à la fois en relief et en creux donne un
velouté à la ligne imprimée.
Toutefois, cette quali
té se perd au fil des épreuves, du fait de l'usure
rap ide du métal en saillie.
Parmi
les principaux maîtres du burin, on peut
cit er Dür er (1471-15 28), Andr ea Mantegna
(1 434-1 506) et Robert Nanteuil (v.
1623-1678).
Ce derni er, par la variété de son travail, a considé
rab lement enrichi la palette du graveur.
Le mezzotinto
Autre variante de la gravure, le procédé mezzo
tinto -dit aussi «manière noire>> - fut inventé au
milieu du xvn' siècle pour la reprod uction des
tableaux.
Il implique une préparation extrême
ment élaborée de la plaque au moyen d'un grat
toir en acier au bord courbe et finement dentelé
(de 20 à 45 dents au centimètre).
.l Cette gravure sur bois, a publiée en 1883,
montre un ouvrier revenant
du travail.
Dans ce procédé,
le dessin est réalisé
en relief sur du bois,
l'encre se dépos ant sur
les aspérités alors que
les parties en creux
ne recue illent pas d'encre
et produis ent les parties
les plus claires.
......
Quelques techniques
de gra vure : un gra veur
incise une plaque de cuivre
au burin (en haut,
à ga uche), ôtant un mince
ruban de métal avec
sa pointe.
Une lame
dentelée (en haut, à droite)
est utilisée dans le procédé
du mezzotinto pour
hachurer finement
la surface du métal.
La plaque est alors encrée
(en bas, à ga uche),
les sillons du motif retenant
l'encre alors qu'elle est
essuyée sur les surfaces
planes.
Le rouleau de
la presse (en bas, à droite)
imprime la feuille sur
la plaque dont elle
recue ille l'encre des sillons..
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