Sciences et Techniques BALLONS ET DIRIGEABLES
Publié le 03/02/2019
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Blaise Pascal (1623-1662), qui poursuivait les travaux de Torricelli (1608-1647) sur les forces de pression, donna une explication plus précise de ce phénomène : sous l’effet de la pesanteur, la pression (donnée par un baromètre) décroît nécessairement avec l’altitude. Ainsi, alors qu’elle est d’environ 1013 millibars au sol, elle est approximativement deux fois moindre à 5000 mètres d’altitude. Dans le cas d’un aérostat, l’action des forces de pression est donc plus forte sur le bas du ballon que sur le haut, provoquant cette fameuse force ascensionnelle capable de le faire s’élever s’il est rempli d’un gaz plus léger que l’air, tel l’hydrogène.
Cependant, l’utilisation de ce gaz présente un inconvénient majeur: les molécules d’hydrogène, en raison de leur faible taille, se diffusent à travers la paroi du ballon. Si l’on savait créer de l’hydrogène depuis le xvie siècle, grâce aux observations du Suisse Paracelse (v. 1493-1541), son remplacement nécessitait de trop lourds moyens: on ne pouvait l’obtenir que par l’électrolyse de l’eau ou par l’action d’un acide sur un métal. Afin de voler dans de bonnes conditions, il fallait donc trouver comment éviter la fuite de l’hydrogène.
En 1783, les frères Joseph et Étienne Montgolfier (1740-1810 et 1745-1799), industriels et inventeurs français engagés dans la course aux ballons, optaient pour l’utilisation de l’air chaud. Jacques Charles (1746-1823), un physicien français poursuivant les travaux de Robert Boyle et de Edme Mariotte sur les gaz, avait montré que l’air se dilate lorsque sa température augmente ; l’air chauffé monte donc dans l’atmosphère (c’est là l’origine des courants atmosphériques ascendants). Les tentatives des frères Montgolfier pour faire s’élever un aérostat en brûlant du charbon à l’entrée de sa partie inférieure, en le remplissant d’air chaud, furent donc couronnées de succès. Le premier vol libre eut lieu dès le 21 novembre 1783: une montgolfière transporta en vingt-cinq minutes les aéronautes français François Pilâtre de Rozier et François d’Arlandes sur une distance de 8 kilomètres, à 152 mètres au-dessus de Paris.
Jacques Charles, quant à lui, choisissait d’utiliser de l’hydrogène et essayait d’en pallier la fuite au travers du tissu. En décembre 1783, il menait ses recherches à bien et pulvérisait le record des frères Montgolfier: il relia en moins de deux heures Paris à Nesle, soit 43 kilomètres, dans un ballon de soie enduite de caoutchouc qui évitait la fuite des molécules d’hydrogène.
Les dirigeables
Le premier essai d’un dirigeable fut réalisé par un ingénieur français, Henry Giffard (1825-1882). Le 24 septembre 1852, son engin -d’un volume de 2 500 mètres cubes- dirigé par un moteur à vapeur posé dans la nacelle, volait sur 27 kilomètres, à 9 kilomètres à l’heure. Cette tentative préparait une amélioration essentielle, mise en œuvre quarante-trois ans plus tard par l’Allemand Schwartz, qui conçut le dirigeable à structure rigide. Cette dernière innovation assura le succès des zeppelins.
Premiers dirigeables à châssis en aluminium, les zeppelins possédaient une carcasse renforcée par une charpente munie d’anneaux; l’intérieur de cette armature était constitué de plusieurs compartiments, dont certains contenaient de l’hydrogène. Entre 1929 et 1939, les zeppelins connurent une extraordinaire exploitation commerciale: le Graf Zeppelin, un monstre de 236 mètres de long, capable d’atteindre une vitesse de 109 kilomètres à l’heure grâce à une propulsion à hélice, transportait ses pas
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Ballons
et dirigeables
Blaise Pascal (1623-1662), qui poursuivait lestra
vaux de Torricelli (1608-164 7) sur les forces de pres
sion, donna une explication plus précise de ce phé
nomène: sous l'effet de la pesanteur , la pression
(donnée par un baromètre) décroît nécessairement
avec l'altitude.
Ainsi, alors qu'elle est d'environ
10 13 millibars au sol, elle est approximativement
deux fois moindre à 50 00 mètres d'altitude.
Dans
le cas d'un aérostat, l'action des forces de pression
est donc plus forte sur le bas du ballon que sur le
haut, provoquant cette fameuse force ascension
nelle capable de le faire s'élever s'il est rempli d'un
gaz plus léger que l'air, tel l'hydrogène.
Cependant, l'utilisation de ce gaz présente un
inconvénient majeur: les molécules d'hydrogène,
en raison de leur faible taille, se diffusent à travers
la paroi du ballon.
Si l'on savait créer de l'hydro
gène depuis le xvi' siècle, grâce aux observations
du Suisse Paracelse (v.
1493-1541), son rempla
cement nécessitait de trop lourds moyens: on ne
pouvait l'obtenir que par l'électrolyse de l'eau ou
par l'action d'un acide sur un métal.
Afin de voler
dans de bonnes conditions, il fallait donc trouver
comment éviter la fuite de l'hydrogène.
En 1783, les frères Joseph et Étienne Montgolfier
(1740-1810 et 1745-1799), industriels et inventeurs
français engagés dans la course aux ballons,
optaient pour l'utilisation de l'air chaud.
Jacques
Charles (1746-1823), un physicien français pour
suivant les travaux de Robert Boyle et de Edme
Mariotte sur les gaz, avait montré que l'air se dilate
lorsque sa température augmente; l'air chauffé
monte donc dans l'atmosphère (c'est là l'origine
des courants atmosphériques ascendants).
Les ten
tatives des frères Montgolfier pour faire s'élever un
aérostat en brûlant du charbon à l'entrée de sa par
tie inférieure, en le remplissant d'air chaud, furent
donc couronnées de succès.
Le premier vol libre
eut lieu dès le 21 novembre 1783: une montgolfière
transporta en vingt-cinq minutes les aéronautes fran
çais François Pilâtre de Rozier et François d'Arlandes
sur une distance de 8 kilomètres, à !52 mètres
au-dessus de Paris.
Jacques Charles, quant à lui, choisissait d'utiliser
de l'hydrogène et essayait d'en pallier la fuite au tra
vers du tissu.
En décembre 1783, il menait ses
recherches à bien et pulvérisait le record des frères
Montgolfier: il relia en moins de deux heures Paris
à Nesle, soit 43 kilomètres, dans un ballon de soie
enduite de caoutchouc qui évitait la fuite des molé
cules d'hydrogène.
Les dirigeables
Le premier essai d'un dirigeable fut réalisé par un
ingénieur français, Henry Giffard (1825-1882).
Le 24 septembre 1852, son engin -d'un volume de
2 500 mètres cubes- dirigé par un moteur à vapeur
posé dans la nacelle, volait sur 27 kilomètres, à 9 kilo
mètres à l'heure.
Cette tentative préparait une amé
lioration essentielle, mise en œuvre quarante-trois
ans plus tard par l'Allemand Schwartz, qui conçut
le dirigeable à structure rigide.
Cette dernière inno
vation assura le succès des zeppelins.
Premiers dirigeables à châssis en aluminium, les
zeppelins possédaient une carcasse renforcée par
une charpente munie d'anneaux; l'intérieur de cette
armature était constitué de plusieurs compartiments,
dont certains contenaient de l'hydrogène.
Entre
1929 et 1939, les zeppelins connurent une extraor
dinaire exploitation commerciale: le Graf Zeppe
lin, un monstre de 236 mètres de long, capable
d'atteindre une vitesse de 109 kilomètres à l'heure
grâce à une propulsion à hélice, transportait ses pas- sagers
outre-Atlantique en deux jours, en volant à
300 mètres d'altitude.
Mais leur grande taille les ren
dait sensibles à l'influence du vent, donc instables
à l'atterrissage.
À ce danger s'ajoutait celui directe
ment issu de l'utilisation de l'hydrogène, dont la
réaction chimique avec l'oxygène de l'air peut pro
voquer une combustion parfois violente, c'est-à-dire
explosive.
Ce fut le cas pour le dirigeable Hinden-
Un dirigeable .....
dispose d'une
cabine de pilotage,
où des instruments
pennettent de
contrôler gouvernail
et moteur.
' Les caprices
du vent et l'emploi
de l'hydrogène
représentaient
un danger constant
pour les dirigeables.
Ainsi, en 1937,
le Hindenburg
s'enflamma lors
d'une tentative
d'atterrissage.
burg: en 1937, alors qu'il arrivait à Lak ehurst dans le
New Jersey, aux États-Unis, il s'enflamma.
Cet acci
dent fit trente-cinq victimes, et signa la fin de l'exploi
tation de ce type d'aérostats.
fuur réduire les risques,
il aurait fallu utiliser de l'hélium, gaz obtenu par dis
tillation de l'air, parfaitement inerte, mais trop cher.
Les ballons aujourd'hui
Aujourd'hui, malgré quelques projets de transports
commerciaux, l'emploi de ballons est restreint au sport
ou au tourisme .
Le gaz utilisé est de l'air chaud,
obtenu directement grâce à un brûleur posé dans la
nacelle.
Une fois la hauteur d'équilibre atteinte (le
poids de l'air déplacé est alors égal à celui du bal
lon) l'aéronaute doit jeter du lest pour continuer à
s'élever.
À l'inverse, il ouvre une soupape qui laisse
du gaz s'échapper afin de descendre.
On recourt
parfois à l'hélium, principalement apprécié pour sa
faible densité.
Cette utilisation reste cependant limi
tée aux ballons-sondes, ballons captifs et ballons
pilotes.
Ouverts ou fermés, ces ballons sont cou
ramment employés pour la recherche scientifique
ou la météorologie.
Les ballons ouverts peuvent
monter jusqu'à 40 kilomètres d'altitude dans la
couche supérieure de l'atmosphère, où ils trans
portent tous les instruments nécessaires à la col
lecte des informations (pression, température, vent,
composition de l'air, etc.).
' Au stade initial du gonflage
d'une montgolfière de tourisme,
l'enveloppe est déployée sur le sol
et alimentée en air chaud par le brûleur..
»
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