Devoir de Philosophie

POTERIE ET CÉRAMIQUE

Publié le 06/02/2019

Extrait du document

toujours été latent dans la céramique. Mais il fut favorisé par le contact des Pays-Bas avec l’Orient, via les Compagnies des Indes. La qualité de cette production s’imposa aux fabriques allemandes puis anglaises, qui la reproduisirent fidèlement. Pour désigner la faïence anglaise de Bristol ou de Liverpool, on dit d’ailleurs delfware: littéralement «œuvre de Delft». Dans les dernières années du xvir siècle, de nouvelles recherches permirent des fonds de couleurs et la création de delfts noirs. Mais, à Rotterdam, Gouda ou Tournai, une faïence de moins bonne qualité fut produite, affadissant progressivement la production.

La conquête de la porcelaine

 

C’est en Chine, à l’époque Tang (618-906), qu’est inventée la porcelaine, céramique dure, translucide et très solide malgré son extrême finesse. Ces qualités proviennent de son composant principal, le kaolin, une roche argileuse que l’on ne connaît pas ailleurs. Or, les Européens, séduits par la nouveauté de ce produit, l’importent en masse à partir du xvie siècle. Bien que dépourvu de kaolin, ils cherchent à fabriquer une porcelaine

 

approchante. La porcelaine «médicéenne» fut inventée au xvir siècle, à Florence, à Caffagiolo une villa appartenant à la célèbre famille florentine et où Pierre de Médicis fonda un atelier. Avec la terre blanche de Vicence, on y crée des pièces dures, blanches translucides mais qui n’ont pas la finesse de l’art chinois.

 

En Allemagne, on chercha en vain à égaler cette porcelaine kaolinique. Mais, à Meissen, en 1709, la découverte d’un gisement de kaolin fit de la manufacture saxonne le premier centre européen de porcelaine « dure naturelle ». Après une imitation des motifs chinois, se développe un

Vase chinois de la période Song (960-1279), celle de la plus fine porcelaine ~ chinoise, encore artisanale à l’époque.

 

Ce n’est que sous les Ming (1368-1644), que les manufactures en centralisèrent la production.

▼ Au xvir siècle, la production delftoise puise ses sujets dans la peinture contemporaine : paysages, sujets bibliques, portraits, le tout dans un camaïeu de bleu.

Musée Guimet

vocabulaire occidental, dans les sujets et dans les formes: à côté de la vaisselle traditionnelle, apparaissent des hauts-reliefs ou de véritables statuettes, très colorées, répondant au goût rococo de l’époque. Mais, si bien gardé soit-il, le secret se répand en Allemagne, puis en Europe.

La manufacture royale de Sèvres

 

En France, dès les années 1750, on crée, sans kaolin, une porcelaine dite «tendre artificielle», dont la manufacture royale est le meilleur producteur: colorée mais fragile, elle est fabriquée dans de nombreuses usines autour de Paris (Saint-Cloud, Chantilly Vincennes)

 

En 1768, un gisement de kaolin fut découvert près de Limoges, ce qui explique la spécification de cette ville, qui est, depuis, la première cité porcelainière de France. Cette porcelaine dure devint royale, lorsque sa production fut réalisée à Sèvres, dans la manufacture protégée par Louis XV et M”'de Fbmpadour. La monarchie française, actionnaire de la manufacture de Vincennes depuis 1751, la fit transférer à Sèvres, plus près de Meudon, où vivait la Pompadour. À partir de 1770, la production de la fameuse porcelaine dure commença, mais ce n’est qu’au xixe siècle, sous l’Empire, que la production s’intensifia, jusqu’à nécessiter, de 1862 à 1880, la construction de nouveaux locaux, en bordure de Seine, qui abritent encore aujourd’hui une production originale et le Musée national de la céramique.

 

Aujourd’hui la porcelaine est un produit de luxe et un moyen de création artistique. Plus abordable, la faïence est encore présente dans la vaisselle de table et comme support de décoration. La dimension utilitaire moderne de la céramique réside dans les produits sanitaires quotidiens, mais aussi dans les dallages (pour les grès) et les couvertures (tuiles en terre cuite). Enfin l’argile, le keramon originel, est, lorsqu’elle est réfractaire, utilisée dans des secteurs de pointe : travaux publics, isolation ou énergie nucléaire.

« "' .t :::J � 0 (.) E 2 Poterie et céramique �L----------- �� --��� �� � � .���fii�-- ��L� � "' .t :::J " 0 0 (.) E 2 du me siècle, dite sigillée: son décor est réalisé par application de sceaux dans la pâte non cuite.

La majolique italienne La première céramique européenne est musul­ mane.

Unité des deux Méditerranée, l'islam ap­ porte en Occident les traditions de l'Orient, de ses céramiques utilitaires à reflets métalliques et de ses plaques décoratives bleu et blanc ornant les minarets et les mosquées (Ispahan).

Ayant gagné le Maghreb, techniques et esthétique arrivent en Italie au XIV" siècle, via des bateaux majorquins, d'où son appellation « majolique>> .

Après le façonnage et la première cuisson, la pièce est plongée dans un enduit à base d'oxyde d'étain: cet émail stannifère opacifiant rend la pièce blanche et imperméable.

On peut alors la décorer; puis les couleurs sont fixées par une cuisson, dont la température élevée n'admet que des couleurs très résistantes.

La palette est donc peu étendue: bleu, vert, violet, jaune.

Le brun, plus rare, est en fait un rouge moins résistant, terni par la cuisson.

A partir du XVIIe siècle, cette I L-------��------------ ! L'art islamique a refusant la représentation figurée, les céramiques étaient ornées de motifs géométriques, floraux ou, comme sur ce minaret iranien, d'un bandeau épigraphique ceinturant l'édifice de versets du Coran.

Ce pot à thé ......

du xv11f siècle accueille un décor champêtre, participant du mouvement de retour à la nature qui animait la peinture anglaise à la même époque.

L'illustration .....

polychrome de cette assiette montre l'intérieur d'un atelier de la manufacture de porcelaine tendre située à Sèvres.

......

La Crète minoenne (1500 av.

J.-C.) a créé des vases d'une taille surprenante pour la technique de l'époque.

A Knossos, ils servaient de récipients pour l'huile ou les céréales.

Au vm• siècle, en Grèce, il s'agissait plutôt d'amphores funéraires.

cuisson «au grand feu>> est remplacée par une triple cuisson: deux fois avant le décor, qui est fixé par une troisième cuisson moins forte.

On peut alors utiliser des couleurs fragiles: le rose, le rouge et l'or.

Les meilleurs céramistes italiens du xve siècle sont les Della Robbia, célèbres pour leur terres cuites vernissées.

Luca (1400-1482), fondateur de la maison, produit des bas-reliefs de grande qualité, mais aussi des statues de grande dimen­ sion, qui rivalisent avec la sculpture.

Son neveu Andrea (1435-1525) créa des œuvres s'apparen­ tant à la peinture.

Il décora les murs de l'hôpital des Innoc ents de Florence, construit par Brunelleschi.

Son succès l'entraîna néanmoins .

vers une production en séries de terres cuites ver­ nissées de moindre qualité.

Son fils, Girolamo (1488-15 66), répandit le style Della Robbia en France.

Il décora le château de Madrid, non loin de Paris et exécuta des terres cuites pour le châ­ teau de Fontainebleau.

Naissance et expansion de la faïence Après les Della Robbia, Florence cède la place à d'autres centres de production, dont Faenza, qui, en diversifiant les formes et les couleurs, crée un ., nouvel art, auquel elle donne son nom: la faïence.

_t De cette nouvelle technique est issue la faïence � européenne.

Au XVIIe siècle, l'un des deux grands 8 centres de production est la ville française de § Nevers, qui, dans les années 1600--1630, crée son � propre style en adaptant la tradition italienne de U') la Renaissance, puis en suivant la mode, qui était. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles