NAVIGATION INTÉRIEURE
Publié le 07/12/2011
Extrait du document
L'automobile, le chemin de fer et l'avion permettent de franchir des distances de plus en plus longues, dans des délais sans cesse diminués et dans des conditions de régularité et de sécurité antérieurement insoupçonnables. Au siècle de la vitesse, il est permis de se demander ce que deviennent les voies navigables et de se poser la question de leur rentabilité. Elles ont à leur passif la lenteur des communications et la charge financière des investissements importants qu'elles nécessitent. Par contre, elles permettent le transport économique de marchandises pondéreuses et en principe inaltérables entre leurs régions d'origine et celles où les industries transformatrices les attendent.
«
Le « Parisien n• 1 11, la « Parisienne n• 2 11, la 11 Ville de Corbeil n• 2 » ainsi étaient baptisés les bateaux à vapeur et à aubes chargés du transport des passagers,
en 1840 sur la Seine.
(J.-L.
Charmel)
nard de Vinci, les digues et les épis, autant d'ouvrages destinés à corriger le lit des fleuves et rivières, à en assurer la sauvegarde et à y faciliter la naviga
tion.
Sous Richelieu, la sécurité des routes et chemins
terrestres étant presque rétablie, les voies d'eau
sont progressivement abandonnées par la clientèle
aisée qui préfère la relative rapidité des lignes de
coche.
Le « coche à eau » conserve cependant une cer
taine activité jusqu'au XIX• siècle sur quelques
axes fluviaux comme Paris-Auxerre, Paris-Le
Havre, par Rouen, Nantes-Roanne, par Orléans,
Chalon-sur-Saône
à la Méditerranée par Lyon, etc.
Bien des auteurs nous
-ont laissé des souvenirs
écrits sur leurs voyages fluviaux : Alphonse Dau
det, dans
le Petit Chose, le Président de Brosses
dans ses Lettres Familières ou encore Madame de Sévigné qui nous parle ainsi de son voyage entre Orléans et Nantes:
« J'ai fait placer (sur le bateau) le corps de mon
grand carrosse d'une manière que le soleil n'entre
pas dedans ; nous avons baissé les glaces, l'ouver- ture
du devant
fait un tableau merveilleux, les por
tières et les petits côtés nous donnent tous les
points
de vue qu'on peut imaginer ...
On mange et
on reste douze heures de suite dans le carrosse ...
».
Notre grande épistolière ne fait ,pas allusion au
reste de la cargaison : bois, céréales, fûts de vin ou
d'huile, bétail, etc, toutes marchandises dont se sont emparés les chemins de fer dès qu'ils furent en mesure de les transporter plus rapidement.
Cette concurrence de la vapeur et du
fer porta un
coup fatal aux transports fluviaux.
Il fallut attendre
le lendemain
de la guerre de 1870 pour qu'ils
connaissent un renouveau : aménagement des riviè
res, creusement de canaux, chemins de halage,
écluses modernisées, etc.
Puis, de nouveau, le développement des voies
ferrées, les besoins grandissants d'une industrie en
expansion, les relations rapides par route, ont
remis en sommeil un réseau navigable qu'il eût été
sage de ne point négliger au .point où ille fut.
Sa restauration et son entretien ont coûté fort cher au
moment où il s'est révélé non seulement utile mais
parfois indispensable..
»
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