Devoir de Philosophie

Lucie a trois millions d'années

Publié le 06/12/2011

Extrait du document

 

Lucie est le nom donné aux restes d'une jeune hominienne, découverte en Ethiopie orientale en 1974. Le gisement dans lequel elle reposait a été daté de trois millions d'années. L'intérêt de la trouvaille réside dans le fait que le squelette est à moitié complet et qu'il ne s'agit pas seulement d'une mâchoire ou d'un tibia, mais d'un ensemble assez riche pour avoir permis une reconstitution exacte du corps.

« lités principales : l'une, eri Europe, a abouti au type de Néandertal, ~ui a disparu voilà quelque quaran­ te mille ans ; 1 autre a donné l'homme moderne dont les squelettes de Qafzeh sont parmi les plus anciens représentants.

Les morts de Qafzeh sont des Pro-Cro-Magnons ; ils sont arrivés en Europe, en venant du Proche-Orient, au cours de longues migrations.

La grotte de Régourdou, en Dordogne, explorée depuis peu, a fait apparaître d'étranges construc­ tions, faites d'entassements de pierres, de tumulus et de fosses.

Elle date de deux à trois cent mille ans.

A l'intérieur se trouvaient des ossements et des squelettes complets d'ours parfois désarticulés.

Un des tumulus contenait la sépulture d'un homme allongé sur un lit de pierres plates.

La signification de ces dispositifs n'a pas été encore bien comprise; mais il est évident que les rites mortuaires auxquels ils sont liés sont en rapport avec un culte de l'ours.

Mais quel culte ? Les.

animaux servaient-ils d'of­ frandes, ou bien s'agit-il de relations plus compli­ quées entre l'homme et la bête? Non moins secrète encore et non moins excitante pour l'esprit est la naissance de la civilisation urbaine.

Les premiers villages apparaissent huit mille ans avant notre ère.

A Mallaha, en Israël, se trouve les premières implantations actuellement connues d'une popula­ tion sédentaire ; les sépultures renfermaient tout un outillage en silex et en os, ainsi que des éléments de parures et des pierres gravées.

A Mureybel, en Syrie, on a mis au jour tout un ensemble de demeu­ res à moitié enterrées, faites d'argile consolidée avec des poteaux de bois.

La fouille a livré égale­ ment un petit vase en céramique daté du IX• millé­ naire.

C'est la plus ancienne céramique encore découverte.

Il arrive aussi qu'une découverte soit due à des souvenirs enfouis au fond de la mémoire collective.

C'est ainsi qu'à Rétoka, îlot inhabité des Nouvelles-Hébrides, a été retrouvé un singulier cimetière.

Les habitants des îles voisines considé­ raient Rétoka comme un lieu tabou à cause des morts qui s'y trouvaient.

Ds racontaient que 1~ chef Roy Mata y avait été enseveli.

Ce personnage était mort au XIV• siècle.

Les recherches entreprises par le Musée de l'Homme et le c.N.R.S.

révélèrent le bien-fondé de cette lointaine tradition retenue de génération en ~énération.

Le chef avait en effet été inhumé dans l'tle, dans une fosse où des hommes et des femmes s'étaient fait enterrer vivant avec lui ; les hommes, paraît-il, avaient été drogués ; les fem­ mes, non.

Une cinquantaine de squelettes étaient en place ; il y avait plusieurs couples enlacés.

Le trésor des contes « Ne me parlez pas du génie de Perrault, il a fait subir au conte populaire un appauvrissement extraordinaire ...

• déclare Jean Cuisenier, conser­ vateur en chef du musée des Arts et Traditions populaire, dans l'introduction qu'il a écrite pour les Recits et contes populaires dont la publication vient de commencer aux éditions Gallimard.

Le jugement est défmitif; il s'adresse aussi bien aux autres collecteurs, comme on dit maintenant, madame d'Aulnoy, les Grimm, la comtesse de Ségur, et même George Sand ou Charles Nodier, sans parler d'Henri Pourrat et d'autres ; ils ont transmis les contes en les traduisant, sinon en les adaptant ; ils en ont fait une forme littéraire.

C'est ce que refuse la nouvelle collection de ces vieux récits et contes qui est déjà riche de douze volumes et devrait en compter une centaine.

Ici il n'y a pas de transcription ; le magnétophone enregistre les paroles du conteur, celles-ci sont reproduites dans leur intégralité, et sous différentes formes s'il le faut.

Personne n'intervient.

C'est une matière brute qui est livrée au lecteur ; à lui d'en faire ce qu'il veut.

Il faut reconnaître que le résultat est remar­ quable.

Il n'y a pas de mise en forme extérieure ; le seul conteur est Juge de sa façon de présenter son histoire, comme ill' a entendue et comme ill' a rete­ nue.

Cette exploration d'un trésor trop méconnu était nécessaire ; le temps passe et l'oubli s'installe vite dans les mémoires des gens d'aujourd'hui pour qui il n'y a guère de place pour ces amuseménts qui n'amusent même plus les enfants, habitués à autre chose.

Erreur ! Les contes sont à la mode.

On en entend tous les jours à la radio.

Le conteur professionnel qui s'asseyait dans l'âtre, a été remplacé par un conteur qui prend place devant un m1cro.

Des édi­ teurs scolarres présentent, pêle-mêle avec des auteurs classiques, des auteurs inconnus qui, pen­ dant des siècles, ont raconté à ceux qui voulaient les entendre, de merveilleuses histoires où les ani­ maux parlent, où les princesses s'endorment et où les méchants sont toujours punis.

Les Grimm sont au programme de l'agrégation, cette année.

Un psychanalyste, Bruno Bettelheim, dissèque les contes derrière le microscope de Freud.

Il y a peut­ être une part de nostalgie dans cette nouvelle curio­ sité ; il y a aussi le besoin de renouer avec un monde perdu, qui avait son èquilibre, sa poésie et dont la littérature orale nous rattache, sans qu'on en ait toujours conscience, à nos origines.

« A quoi servent l'histoire ou l'archéologie ? » entend-on parfois.

« A nous retrouver nous-mêmes, à nous insérer dans la continuité du temps et à comprendre ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ainsi.

• Les vieux contes appartiennent aux mêmes domaines ; ils sont histoire et archéologie.

Certains datent sans doute de la préhistoire ; ils ont transmis jusqu'à nous des images, des pensées, toute une culture qui relèvent sans doute de l'in­ conscient mais à quoi ils donnent justement réalité.

Ce n'est pas un monde mort, c'est le nôtre.

Le Chat botté nous rattache, semble-t-il, par l'intermédiaire de la Grèce, au culte des morts de l'ancienne Egyp­ te -Perrault ne s'en doutait certainement pas -.

Et par l'intermédiaire de l'Egypte, à quoi d'autre ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles