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L'industrie du parfum (Sciences & Techniques)

Publié le 22/02/2012

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Restée artisanale dans certains pays, la production de parfum et de ses dérivés hygiéniques est devenue, face à une demande croissante, une véritable industrie, notamment en France, et qui comporte des contraintes d'approvisionnement intégrant une multitude de métiers et d'applications. Avant de devenir une industrie, le parfum a fort longtemps été considéré comme un art. Certaines communautés religieuses l'utilisent pour leurs rites. Les musulmans, par exemple, le regardent à l'égal de la prière comme complément idéal à la joie sur terre. De même, avant la route de la Soie qui conduisit Marco Polo jusqu'en Chine, il existait celle des parfums, de l'encens. Mais qu'est-ce que le parfum ? C'est avant tout un composé d'arômes qui donne à une substance généralement liquide une odeur considérée, selon l'odorat et la perception olfactive de chacun, comme agréable.

« Essence, arôme, base, fixateur : autant de termes qui témoignent que la fabrication de parfum dépend de certaines règles héritéesà la fois de la tradition et de l'expérimentation.

Les concentrés sont obtenus soit par expression du jus par une presse, soit pardistillation à la vapeur d'eau, soit par dissolution dans de l'alcool, de l'éther de pétrole ou du benzène.

L'extrait est alors récupérépar évaporation du solvant utilisé, ou par absorption dans un corps gras.

En général, les arômes sont des alcoolats, molécules decarbone avec adjonction de protéines, ou bien des acides volatiles, qui, composés d'hydrogène émulsionné, forment des corpsgras qui ont la particularité de retenir le parfum prisonnier dans leurs molécules.

Les premiers parfums furent d'ailleurs longtempsdes huiles parfumées, vendues comme telles, tandis que l'alcool, découvert au XV e siècle, prit peu à peu une place importante dans la pharmacopée et la cosmétique.

Les parfums sont utilisés de nos jours plus fréquemment sous forme d'aérosols.

On entrouve dans le commerce quatre catégories : extraits de parfum, eaux de parfum, eaux de toilette et eau de Cologne.

Mais ontrouve aussi en vente des concentrés qui sont des essences produites de la distillation.

Dans certains pays comme la Tunisie, laTurquie, ou l'Indonésie, on produit et exporte des quantités importantes d'essences de rose, de jasmin, d'ilang-ilang, de vétiverqui entrent dans la composition de nombreux parfums modernes.

Pourtant, au dire même des parfumeurs, la qualité de certainesessences serait en baisse : problème de forte demande, mauvaise maturation des fleurs, procédés de fabrication inadaptés nerespectant pas certains cycles de concentration (macération, condensation, isolation).

Par exemple, il faut au moins 500 kg defleurs de jasmin (soit 5 millions de fleurs), pour faire 1 kg d'un mélange appelé dont on extraira l'essence.

Autre procédé :l'effleurage.

Pour extraire de la fleur son parfum, on utilise une couche de graisse sur laquelle on frotte des pétales plusieurs foispar jour.

Le parfum finit par se concentrer dans le gras d'où il est extrait par des solvants chimiques, les . Nécessité de la synthèse L'industrie du parfum et des arômes en général, liée à l'agroalimentaire, aux détergents, aux cosmétiques, a réussi à synthétiserplusieurs milliers de nuances.

Elle produit des isolats modifiés dits .

Il est évident que ce n'est pas le même concentré de rose quisera utilisé pour l'aérosol désodorisant destiné à la maison, pour parfumer certaines pâtisseries et pour créer un parfum de renom.Pourtant, la même base sera utilisée dans ces trois cas, à plus ou moins forte dilution.

Cependant, il existe plus de 300 000compositions parfumantes dans le commerce, dont seulement 15% en parfumerie.

Les corps purs odorants naturels ont tous étésynthétisés et ce travail fut entrepris dès le milieu du XIX e siècle par l'Allemand Liebig, à des fins alimentaires d'abord, hygiéniques ensuite.

Par exemple, c'est la vanilline (ersatz de nécessité élaboré en temps de guerre) qui est responsable de l'odeurde vanille dans certains parfums et entremets.

Les chimistes ont reconstitué cette molécule à partir des éléments naturels de lavanille. Chimie des parfums Les matières premières utilisées par les industries chimiques dédiées aux parfums et aux arômes sont les gaz naturels, les produitspétroliers, certains bois, des graisses animales.

Certaines matières minérales comme les bitumes (dégradation de végétaux enpétrole), le soufre, les argiles, l'huile, peuvent être mélangées à des arômes naturels ou chimiques pour composer des cosmétiqueset des détergents.

La vanilline, l'héliotropine, les menthols, les ionones (odeur de violette tirée de l'irone, C13H20O), lecitronellol, etc.

sont tous issus de l'industrie chimique.

Les laboratoires fournissent même des fragrances de synthèse totalementnouvelles, non répertoriées à l'état naturel.

Des problèmes allergiques ne manquent pas de se poser aujourd'hui, et de plus enplus : parfum au contact de certains types de peau ou après une exposition solaire trop prolongée, pouvant entraîner, dans le piredes cas, des mélanomes, ou plus simplement des démangeaisons, des prurits, des eczémas, liés à certains solvants et aérosols.Enfin, certains parfums servent aussi à masquer et à frauder : telle marque de café ou de thé qui parfume son emballage sous vided'une saveur appropriée, ou tel yaourt qui déborde de saveurs acides... Les senteurs d'hier Notre époque est celle des créateurs d'arôme et des lessiviers, non plus celle des artisans parfumeurs ou des .

Si le terme deparfum (de par fumer) a été inventé vers 1528 et a remplacé celui d'aromate, c'est que, avec la Renaissance, on prit peu à peu legoût non seulement d'en mettre un peu partout, mais de vouloir chasser les odeurs de fumée qui imprégnaient toute chose.

Dansl'Antiquité, on sait que les parfums servaient aussi bien les cultes (encens et épices pour l'embaumement des morts en Égypte eten Chine) qu'à oindre les corps (Perse, Inde).

Les Grecs de l'époque de Platon refusait de se parfumer et de se huiler le corps, seméfiant de cet adjuvant de la séduction, dégradant leur masculinité.

Les Romains, en revanche, nous transmirent une technique declassification fondée sur le mode d'extraction et de raffinage qui est encore visible aujourd'hui à travers les noms latins decertaines espèces de plantes ou sur les pots à onguents de quelques pharmacies.

L'invention des eaux de Cologne vers 1660, enAllemagne, permet l'essor du commerce de la parfumerie avec boutiques ayant pignon sur rue.Dès le milieu du XVIII e siècle, Yardley à Londres et Piver, Lubin, Guerlain, Houbigant, Bourjois à Paris, fournissent les cours d'Europe et les maisons. »

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