Les théories de l'évolution
Publié le 08/01/2019
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TRANSFORMATION ET DIVERSIFICATION DE LA VIE
• Les théories de l'évolution tentent de définir le processus naturel par lequel les animaux, les plantes et toutes les autres espèces vivantes se transforment au fil du temps, donnant naissance à de nouvelles espèces et se diversifiant
• Dès la fin du xviif siècle, en voulant interpréter les différences observées entre les êtres vivants contemporains et ceux dont on retrouvait les ossements fossiles,
les naturalistes ont ouvert une voie insoupçonnée pour la recherche scientifique. Une science, la paléontologie (étude des fossiles), s'est structurée et d'autres sciences, établies (zoologie, botanique, archéologie...) ou naissantes (anthropologie), s'en sont trouvées considérablement enrichies. Plus tard, d'autres sciences nouvelles, notamment la génétique et l'écologie, ont permis d'expliciter et d'interpréter les mécanismes de l'évolution.
• Mal accueillies au départ, les théories de l'évolution sont aujourd'hui admises par la quasi totalité des scientifiques. Elles ont cependant parfois servi de caution à des thèses racistes et criminelles.
LA NAISSANCE DE LA NOTION DÉVOLUTION
• De l'Antiquité au xviiie siècle, de Démocrite (460-370 av. J.-C.) à Maupertuis (1698-1759), des idées ont été formulées qui préfiguraient la notion d'évolution des espèces, mais le XIXe siècle fut celui de l'avènement des théories fondatrices, en rupture avec les idées dominantes.
Les idées préexistantes
• Créationnisme ou fixisme. Une doctrine unit jusqu’alors les savants, le créationnisme, selon lequel toutes les espèces vivantes ont été créées par Dieu indépendamment les unes des autres et se définissent par leur permanence (leur nature étant immuable). D'où le terme évocateur de « fixisme » associé au créationnisme. Parmi les grands savants qui adhèrent sans réserve au créationnisme, on peut citer
Cari von Linné
(1707-1778), un naturaliste suédois dont le système de classification des espèces reste une référence de nos jours, ainsi que le zoologiste et paléontologue français
Georges Cm'/er(1769-1832), qui a pourtant observé et décrit la succession d'animaux fossiles au fil du temps.
• Génération spontanée. Cette notion, élaborée par Aristote (384322 av. J.-C.) pose que de nouvelles espèces peuvent se former spontanément, exclusivement à partir de matières minérales ou de substance en décomposition. Ceci conforte les savants dans l'idée qu'aucune espèce n'est issue de
la transformation d'une autre. Le Français Louis Pasteur (18221895) démontrera l'impossibilité de la génération spontanée.
«
•
Les observations de Darwin portent
notamment sur les espèces originales
de pinsons des nes Galélpagos, dont
la diversité traduit selon lui l'expression
des variations à partir d'une espèce
commune originelle, favorisée par
les conditions du milieu.
• Darwin conçoit l'effet de la sélection
naturelle comme la « la conservation
des différences et des variations
individuelles favorables et l'élimination
des variations nuisibles >>, qu'il résume
par une formule : la « persistance du
plus apte».
• En d'autres termes, chaque individu
d'une espèce donnée est susceptible
d'exprimer des variations aléatoires
(on montrera plus tard qu'elles sont
d'origine génétique), qui jouent en
faveur ou contre sa survie dans un
environnement donné.
S'il survit il peut
transmettre ces variations à sa
descendance : elles ne concernent alors
plus un simple individu, mais une
lignée et peuvent conduire
à l'apparition d'une nouvelle espèce.
ÉVOLUTION ET RELIGION
• le principal problème que posent
les théories de l'évolution lors de leur
avènement est d'ordre religieux
et idéologique.
Le transformisme a en
effet révolutionné un ensemble
de convictions scientifiques, jusque-là
en accord avec la pensée religieuse
occidentale.
• Les théories de l'évolution apportent
une contradiction, jugée scandaleuse et
blasphématoire, aux écrits de la Genèse
en posant l'Idée d'une nature qui se
crée elle-même et possède la capacité
de sa propre diversification, sans
intervention divine.
• Darwin lui-même, qui a mis vingt ans
avant de diffuser ses conclusions, aurait
affirmé, lors de leur publication en 1859,
que c'était commet< confesser un crime».
• Aujourd'hui, l'Église demeure
le principal adversaire des théories
de l'évolution.
Aux États-Unis, par
exemple, des lobbies chrétiens font
pression pour maintenir le
créationnisme dans l'enseignement sur
le même plan que l'évolutionnisme.
LES
THÉORIES ACTUELLES
DE L'ÉVOLU TION
• A partir des années 1920, il devient
possible d'éclaircir la question de
l'origine des «variations aléatoires ••
postulées par Darwin.
Ce dernier aurait
pu le faire lui-même s'il avait
eu connaissance des travaux
de l'Autrichien Johann Mendel (1822-
1884), fondateur de la génétique.
LE NtODAJIWINISME
• Le néodarwinisme naît de la synthèse
entre les apports de la génétique et la
théorie de Darwin.
A la suite du
biologiste américain Thomas Hunt
Morgan (1866-1945), c'est aux État-Unis
qu'un groupe de chercheurs, conduits
par Theodosius Dobzhansky,
Emst Mayr et George G.
Simpson,
fondent le néodarwinisme ou « théorie
synthétique de l'évolution •• dans les
années 1940.
• Les lois de l'hérédité de Mendel, ou
lois de l'hybridation, ne sont diffusées
qu'à partir de 1900.
C'est en cultivant
des petits pois et en notant
scrupuleusement les conséquences de
la reproduction entre lignées pures
de variétés différentes (hybridation)
que Mendel établit les principes
de base de la génétique (1866).
• Les vecteurs de l'hérédité observée
par Mendel sont les gènes, portés par
les chromosomes des cellules.
• Les gènes, qui assurent la stabilité
des caractères héréditaires, sont
représentés par des variants ou allèles
différents.
Ces allèles conduisent à des
caractères différents.
• les mutations consistent en
modifications du support des gènes,
1-------------I I'ADN (dont
la structure sera décrite
en 1953 par James Watson et Francis
Crick).
Elles peuvent se traduire par
l'apparition de nouveaux allèles ou
par d'autres changements génétiques.
·Avec les recombinaisons génétiques
qui s'opèrent lors de la reproduction
(chaque enfant hérite de la moitié des
gènes de chacun de ses parents), les
mutations sont les causes majeures de
la variation.
Les
plus andens vestiges de la vie
• Des traces fossiles de cellules primi
tives ont été découvertes sur le site
de Warrauwoona en Australie : on les
date de 3,5 milliards d'années.
Il s'agit
de cellules semblables à celles de bac
téries actuelles (cellules procaryotes,
c'est-à-dire sans noyau).
• Les traces fossiles les plus anciennes
de cellules du type de celles qui com
posent tous les êtres vivants à l'excep
tion des bactéries (cellules eucaryotes,
pourvues de membranes délimitant
notamment un noyau) datent
de 1.7 milliards d'années.
• C'est au cambrien, il y a 540 millions
d'années, que la vie explose littérale
ment sous une forme non microsco
pique, comme en témoignent les fos
siles du site de Burgess au Canada,
datés de 525 millions d'années.
•
Ainsi, sous l'influence de la sélection
naturelle, le patrimoine génétique,
notamment les proportions des diffé
rents allèles (à l'échelle de l'ensemble
des gènes) peuvent varier entre popu
lations de la même espèce et conduire
progressivement à l'apparition d'une
nouvelle espèce.
L'IMPORTANCE DES MUTATIONS
• Dans la théorie darwinienne de
l'évolution, les variations aléatoires étant
de faible ampleur, l'apparition
de nouvelles espèces est un
phénomène lent et graduel.
Le Néerlandais Hugo de Vries (1848-
1935) préféra évoquer, en rupture avec
Darwin, une évolution dite
« mutationniste », marquée par des
changements brusques importants et
non pas graduels.
• Dans la lignée des travaux de de Vries,
dans les années 1970,
les Américains Stephen lay Could et
Niles Eldredge concluent de leurs
études sur les fossiles que les espèces
pourraient connaître de longues
périodes d'équilibre, subitement
ponctuées par des modifications
de grande ampleur.
• Ce modèle de l'évolution dit des
« équilibres ponctués •• expliquerait
pourquoi les formes intermédiaires
entre espèces parentes sont si difficiles
à observer parmi les fossiles.
• Un tel modèle théorique met
au premier plan le rôle des
transformations génétiques dans
l'évolution des espèces.
Toutefois,
la plupart des transformations
génétiques importantes sont mortelles ;
seule une
Paléozoïque ou ère primaire
(-540 à -245 millions d'années) infime
proportion d'entre-elles serait
(Qmpatible avec la survie de l'individu
qui en est porteur.
LE R6LE UMirt
DE LA StLECTION NATURELLE
• Le darwinisme présente la sélection
naturelle comme un phénomène
universel, déterminant pour toute
forme d'évolution.
Or, en 1968,
le généticien japonais Kimura Motoo
affirme que nombre de mutations
ponctuelles sont neutres, c'est à dire
ni positives, ni négatives au regard
de la sélection naturelle.
En d'autre
terme, la sélection naturelle ne
s'exercerait pas sur ces variations qui
n'auraient donc aucun effet notable sur
la survie des individus qui les portent
• Selon Kimura, l'accumulation de
mutations neutres représenterait une
forme d'évolution, qui n'est toutefois
pas incompatible avec l'évolution liée
aux effets de la sélection naturelle sur
biochimique des mêmes
molécules
d'ADN
(ou des
protéines qui
en dérivent)
de deux
espèces parentes révèle que plus ces
espèces sont éloignées plus les
modifications ponctuelles sont
nombreuses entre leurs molécules.
Il
est ainsi possible d'établir une sorte
d'« horloge biologique ••.
témoin du
degré de parenté évolutive entre deux
espèces (entre l'homme et le
chimpanzé, par exemple).
L'ORIGINE DE LA VIE
ET LA SÉLECTION NATURELLE
• Une fois admis le principe
de l'évolution des espèces, il est devenu
possible d'imaginer comment la vie
serait apparue sur notre planète.
Toutefois, comment expliquer que des
êtres vivants se seraient formés
à partir de matière inanimée?
• Certains repoussent le problème
en affirmant que la vie proviendrait
de l'espace : la Terre aurait été
ensemencée par des êtres vivants
ou par les« briques de la vie » d'origine
extraterrestre (hypothèse de la
«panspermie»).
• Cependant, la plupart des
scientifiques cherchent à reconstituer
en laboratoire les conditions qui
régnaient sur la Terre primitive avant
l'apparition de la vie, pour comprendre
comment elles auraient permis
la formation de composés chimiques
susceptibles de se reproduire et
de se construire eux-mêmes à partir
de leurs composants : une telle « auto
organisation » étant avec la repro
duction, un des principes
fondamentaux de la vie.
• Depuis les travaux du chimiste
soviétique Aleksandr Oparine dans
les années 1920 et ceux de l'Américain
Stanley Miller en 1953, on admet que
l'atmosphère de la Terre, il y a
4 milliards d'années, comprenait
de l'ammoniaque, du méthane
et du gaz carbonique.
Dans des con
ditions particulières, reproduites en
laboratoire, ces gaz permettent la
formation de molécules biologiques :
des « briques de la vie » (notamment
des acides aminés, composants
des protéines).
• Dans l'eau qui s'étendait sur la Terre
il y a plus de 3,5 milliards d'années,
ces molécules se seraient assemblées
et organisées, pour engendrer les pre
mières formes de vie, microscopiques.
• Dès qu'une vie primitive manifeste
ses capacités d'auto-organisation
et de reproduction (qui impliquent un
certain degré de variation).
la sélection
naturelle peut s'exercer et permettre
la transformation et la diversification
de la vie.
• Ce phénomène serait demeuré
microscopique et exclusivement
aquatique pendant près
de 2 milliards d'années.
Permien Tortues, reptiles aquatiques
Fin du permien : disparition de 80 à 90%
des vivantes
Mésozoïque ou ère secondaire Jrlas
Conifères.
Diversification des reptiles, ichtyosaures
(reptiles marins).
Reptiles mammaliens
(-245
à -65 millions d'années)
JuriiSSique
Crét11cé Dinosaures,
crocodiles, ptérosaures (reptiles volants),
plésiosaures (reptiles marins)
Premiers oiseaux et mammifères
Apparition des plantes à fleurs.
Diversification des dinosaures
Fin du crétacé : disparition de plus de la moitié
des espèces vivantes (dont les dinosaures)
Cénozoïque tertiaire
Expansion des des
plantes à fleurs
( -65 millions d'années à nos jours) f---:----- - +..:::et:..:d:..
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s ..:::in ..:::se :..: ct :..:e..:::s·==== de..:::l:.:a ..:::fa::.m :..: i..:::lle:..:h:..:u..:::m:..:a :..:in:..:e �-----1 tre qulltemtllre
Faune des périodes glaciaires (mammouth,
ours des cavernes ...
)
Apparition de l'homme moderne (-120 000 ans).
»
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