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Les techniques d'automatisation

Publié le 02/11/2011

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La science générale de l'automatisme est essentiellement la cybernétique, ou « art de gouverner «, ce terme, que PLATON avait déjà autrefois employé dans Gorgias et dans Le Politique, ayant été créé à partir d'un verbe grec signifiant gouverner. A priori, pour qu'un système soit capable d'atteindre un but, il faut en effet qu'il puisse se gouverner, c'est-à-dire qu'il soit capable de tenir compte d'un certain nombre d'informations lui permettant de conduire son action

« 3) exécution.

Un programme d'action étant préparé.

il s'agit enfin de passer à son exé­ cution.

Notre cerveau envoie, par l'inter­ médiaire des nerfs moteurs, Ies ordres né­ cessaires pour une série d'actions muscu­ laires en conformité avec ce programme.

On peut concevoir de nombreux aspects possibles de ce schéma.

Persuadons-nous qu'il est général.

Il est entendu en effet que tous nos actes - c'est vrai pour ceux de notre vie privée et a fortiori pour ceux que nous sommes amenés à exécuter dans le cadre d'une vie professionnelle - sont con­ çus en vue d'atteindre des buts.

Et pour cela, il faut que l'énergie disponible soit « gouvernée :t.

Or gouverner, c'est toujours recueillir et exploiter des informations.

Il nous suffit d'entrer dans une usine ou une entreprise quelconque.

On ne songe jamais à chauffer un bain ou à percer une platine pour le simple plaisir de dépenser de l'éner­ gie : cette énergie n'est jamais que le moyen d'atteindre un but.

C'est l'instrument d'exécution d'un programme.

Cela étant, comprenons qu'au sein du tra­ vail artisanal, la machine humaine était seule opérante à tous les stades .

L'individu, fabriquant autrefois un meuble, suivait le travail avec son œil, calculait l'action avec son cerveau et l'exécutait avec ses propres muscles.

Depuis longtemps, l.'homme avait certes introduit la machine dans ce schéma.

En particulier, il avait fait appel aux mus­ cles de bêtes de somme, ou à des muscles artificiels occasionnels représentés par la force hydraulique ou pneumatique.

Sous les auspices de la révolution industrielle, cette production du muscle artificiel devint systé­ matique avec la libération possible de gigan­ tesques quantités d'énergie à partir de la houille ou du pétrole.

Mais au stade de la collecte et du traitement de l'information, l'apport des machines était très limité : la véritable formule de la révolution indus­ trielle avait en réalité consisté dans une association homme-machine, le premier ap­ portant ses yeux et son cerveau, tandis que la machine fournit un muscle artificiel qui représente aujourd'hui celui de 100 milliards d'esclaves mécaniques.

La révolution de l'automation, souvent dé­ signée sous le nom de « seconde révolution industrielle :t, entend achever ce mouvement en demandant aux machines d'être systéma ­ tiquement cybernétiques.

Cela est possible aujourd'hui grâce 1 la puissance des moyens dont nous disposons pour collecter et trai- ter artificieHement l'information, 'la nais­ sance d'une industrie de l'information ayant constitué à tous égards le grand événement technique du milieu du xx• siècle.

Les capteurs.

Au dossier de la naissance de cette indus­ trie, il faut inscrire au premier chef l'appa­ rition de « capteurs :t de tons types, ce nom de capteur étant donné d'une manière géné­ rale à tout organe qui - recueillant une catégorie d'informations déterminées et les transformant par exemple .en courants élec­ triques - se comportera comme un vérita­ ble petit organe des sens artificiels au ser­ vice de la machine.

En ce sens, on notera que la technique des capteurs s'inscrit dans le prolongement logique de celle des télémesures dont nous connaissons l'idée.

Nous savons que naguère les mesures s'effectuaient essentiellement au moyen d'or­ ganes mécaniques.

Par exemple, pour mesu­ rer une pression au moyen d'un appareil, qui prenait alors le nom de manomètre, la solution consistait à mettre l'enceinte à sonder en communication avec un tube re­ courbé .

Ce dernier se déployait plus ou moins sous l'effet de la pression et son mouvement entraînait le déplacement de l'aiguille devant un cadran.

Avec la télémesure, la solution consiste au contraire à disposer une lame, convena­ blement taillée dans un cristal de quartz, sur la paroi de l'enceinte.

En vertu de sa piézo-électricité, cette lame se comporte comme une véritable petite pile électrique dont la tension renseigne directement sur la valeur de la pression, le courant fourni pouvant être acheminé sur des dizaines de mètres et lu sur un galvanomètre.

Il devint alors possible de faire une mesure loin d'un appareil dont l'accès pouvait être difficile ou dangereux, et par surcroît cette formule offrait la possibilité de centraliser un cer­ tain nombre de lectures sur un même pupitre.

· Or cette technique des télémesures était véritablement l'antichambre de l'automati­ sation, le second stade devant consister à utiliser directement le courant fourni.

D'une manière générale, sachons que l'on convertit aujourd'hui très aisément en cou­ rant électrique toutes les grandeurs géomé­ triques, mécaniques et physiques : déplace­ ments, vitesses, accélérations, forces, con­ traintes, températures, transparences, con-. »

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