Leibniz et les Lumières (Sciences & Techniques)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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l'empereur d'Autriche, c'est-à-dire entre les deux plus grandes puissances d'Europe centrale et orientale.
Il rencontra, en 1711, àTorgau, le tsar de Russie et lui proposa de créer une Académie des sciences sur le modèle de celle qu'il avait fondée à Berlin, en1700.
Il assortit également sa proposition d'un plan d'organisation culturelle.
Mais une fois de plus, ses projets se heurtèrent à unrefus du maître de la Russie.
En 1714, devenu roi d'Angleterre sous le nom de George II, le duc de Hanovre ne demanda pas à Leibniz de le suivre àLondres, considérant sans doute que les effets de la querelle avec Newton se faisaient encore sentir.
Vexé, désemparé et malade,Leibniz mourut deux ans après dans la solitude.
Des trois Académies des sciences auxquelles il était lié, Londres, Berlin et Paris,seule cette dernière, par la bouche de Fontenelle, lui exprimera une admiration posthume.
Une oeuvre arborescente
Discours de métaphysique , qu'il publia en 1685, représenta un tournant dans la pensée philosophique de Leibniz.
Suivirent immédiatement les Principes de la nature et de la grâce (1686), qui ne furent publiés qu'en 1718, et Systema theologicum , dans lequel, en tant que luthérien, il proposa une solution à la réunification des Églises.
Il écrivit un essai sur des problèmesjuridiques De notionibus juris et justitiae (1693) et, plus important encore, Nouveaux Essais sur l'entendement humain (1704), où il critiqua et compléta l'ouvrage de son contemporain, l'Anglais John Locke.
Son oeuvre purement philosophique futcouronnée par les Essais de théodicée (1710) et la Monadologie (1714, publiée en 1721).
La philosophie de Leibniz représente un tournant très important de l'évolution spirituelle d'Outre-Rhin.
Leibniz est un hommeuniversel, sur le modèle de la Renaissance, et l'un des derniers esprits encyclopédiques.
Sa maîtrise parfaite de la logiqued'Aristote, ses études sur les langues, sa formation de mathématicien lui permettent d'atteindre son but : "Représenter les idéessimples, leurs relations sous forme d'un système de notation qui devrait réduire les opérations logiques à une sorte de calcul".
Endernière analyse, le langage philosophique ne devrait être, selon Leibniz, que celui de la logique algorithmique.
C'est la raisonpour laquelle on le considère aujourd'hui comme l'un des précurseurs de la logique symbolique.
Héritier de Descartes, le philosophe allemand se réclame avant tout philosophe de la raison, une raison qui s'oriente vers Dieu etqui trouve son appui dans l'expression d'une nature où règne l'harmonie des structures prévisibles.
Puisque, pour Leibniz comme d'ailleurs pour son ami Spinoza, tout est en Dieu et Dieu se retrouve en tout ce qui existe, on atraité, non sans quelques fondements, sa philosophie de panthéiste.
Mais la métaphysique de Leibniz se distingue de celle deSpinoza et de celle de Descartes en ce qu'elle pose, au lieu du dualisme cartésien et du monisme spinoziste, un "universpluraliste".
Les "monades" de Leibniz - "cette substance simple" (sans parties) "qui entre dans les composés" - ne sont pas desunités arithmétiques purement numériques, mais des unités "dynamiques", qui supposent la spontanéité, la continuité et uneharmonisation réciproque dans le temps.
Ainsi "le présent est gros de l'avenir, chargé du passé".
Une belle formule, qui offre unesynthèse de sa vision globale du monde.
Rationaliste, spiritualiste et foncièrement optimiste, Leibniz pense que la vertu est unetendance naturelle de notre être vers le bien ou vers la perfection.
Mais la condition pour qu'elle aboutisse en tant que marque del'Homme est qu'elle soit "éclairée" par la Raison.
Toute l'oeuvre de Leibniz a été conçue dans cette perspective et c'est pourquoiles philosophes des Lumières l'ont adoptée.
L'Aufklärung
Leibniz a gagné l'admiration de ses contemporains et des générations suivantes de philosophes grâce à son esprit novateur etparce qu'il a su se montrer à la fois ouvert et curieux de tout, en restant rigoureux ; il a essayé de jeter une lumière nouvelle sur lemonde qui nous entoure.
Sa démonstration sur l'intelligibilité de ce monde, à partir des langues et/ou des algorithmes, est l'une desplus séduisantes de l'époque.
La logique et la "clarté" des principes qu'il a exprimés lie son oeuvre à l' Aufklärung , que l'on peut considérer comme la variante allemande de la philosophie des Lumières.
Les exégètes de ce courant philosophique sont tombésd'accord pour considérer que les écrits de Leibniz, dont nombre sont posthumes, ont tracé la voie à toute la philosophie desLumières en Allemagne.
Ils ont défini le concept même de la philosophie de l' Aufklärung et esquissé son programme théorique.
Comme nul autre, le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724 - 1804) a expliqué ce que les Lumières représentaient.Selon lui,les philosophes de l' Aufklärung ont proposé "la sortie de l'homme de sa minorité [...]", c'est-à-dire de son incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre.
"Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre entendement!Voilà la devise des Lumières!" s'exclamait Kant en 1784.
Une devise à laquelle toute l'oeuvre philosophique de Gottfried WilhelmLeibniz a certainement contribué.
Les penseurs du siècle des Lumières, qu'ils soient français, allemands ou anglais, considèrentque ce n'est pas en tant qu'individu, mais comme membre d'une société, que l'être humain est l'Homme.
On ressent là l'écho de la.
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