Le Soleil (état des connaissances actuelles)
Publié le 10/10/2018
Extrait du document
Le cœur ou noyau
Cette région centrale du Soleil mesure environ 400 000 km de diamètre (elle s'étend donc sur 200 000 km à partir du centre du Soleil). Les températures y frôlent les 16 millions de degrés et il y règne une pression écrasante de 340 milliards d'atmosphères. C'est là que se produisent les réactions de fusion nucléaire qui fournissent au Soleil l'essentiel de l'énergie qu'il libère ensuite dans l'espace. La densité de ce noyau central est considérable : on estime qu'une particule de lumière (photon) mettrait plus d'un million d'années pour sortir du cœur et atteindre la couche suivante, la zone de radiation.
La zone de radiation
Elle s'étend sur une épaisseur de 300 000 km environ, entre le noyau et la zone de convection. La température est de 10 millions de degrés dans la partie interne de la zone de radiation et de 2 millions dans la partie externe. Le transport de l'énergie est réalisé grâce aux photons. Leurs déplacements sont un peu plus rapides que dans le noyau : un photon ne met en moyenne, que 170 000 ans pour passer de la zone radiative à la zone de convection.
La zone de convection
C'est la couche située juste entre la zone de radiation et la surface du Soleil. Elle débute à 500 000 km du centre du Soleil et a une épaisseur
de 200 000 km environ. A la base de la zone de convection, la température, de 2 millions de degrés, est suffisamment basse pour que les noyaux d'atomes plus lourds que l'hydrogène et l'hélium (comme le carbone, l'azote, l'oxygène, le calcium et le fer) puissent retenir certains de leurs électrons.
Cette diminution de l'ionisation rend le matériel solaire beaucoup plus opaque. En conséquence, les photons y voyagent beaucoup plus difficilement. Une partie de l'énergie des photons est transférée à la matière sous forme de chaleur, donnant naissance au phénomène de convection : des bulles de gaz chauds remontent vers la surface, tandis que les bulles plus froides redescendent vers les profondeurs, où elles vont se réchauffer puis repartir vers la surface. Ces grandes bulles de gaz ionisés atteignent la surface en une dizaine de jours.
La photosphère
Elle représente la surface du Soleil, la partie visible de l'astre. Toutefois, il ne faut pas l'imaginer comme une frontière entre un cœur relativement solide et une atmosphère gazeuse, comme sur Terre. En effet dans le Soleil toute la matière est gazeuse, ou plus exactement sous forme de plasma. Dans les couches profondes, la densité et la température sont telles que le rayonnement interagit constamment avec la matière : le milieu est opaque. Dans les couches les plus extérieures, comme la couronne, la densité est faible et le milieu est transparent La photosphère doit donc être considérée comme une zone de transition entre les deux, opaque à sa base et transparente dans sa partie supérieure.
«
Le
principe de base de ce type de
réaction nucléaire est relativement
simple.
C'est une réaction de fusion
dans laquelle deux atomes de même
type s'associent (fusionnent) pour
former un atome d'un autre type.
La plus simple d'entre elles est la fusion
de deux atomes d'hydrogène en un
atome d'hélium, réaction accompagnée
d'un prodigieux dégagement d'énergie.
Ce nouvel arrangement ne se peut se
produire que dans des conditions
extrêmes de température et de
pression, des conditions qui ne sont
réunies qu'au cœur des étoiles, ou
pendant une fraction de seconde lors
de l'explosion d'une bombe atomique
(la réalisation d'une centrale électrique
fondée sur ce principe est encore
impossible avec les technologies
actuelles).
L'hélium peut aussi, à son tour, entrer
dans des réactions de fusion pour être
transformé en carbone : 3 atomes
d'hélium donnent un atome de
carbone.
Le carbone pourra aussi se transformer,
si les conditions le permettent, en
atome de fer.
LES TtMOINS DE L' ACTIVITt SOLAIRE
Il existe de multiples paramètres pour
estimer l'intensité de l'activité solaire :
nombre de taches, éruptions,
protubérances, intensité du
rayonnement radio ou X de la
couronne, etc.
Parmi tous ces indices,
le plus simple à mesurer, et pour lequel
on a les plus longues séries de
mesures, est le nombre de taches
solaires.
La surface du Soleil présente des taches
sombres qui apparaissent, évoluent,
puis disparaissent en différents points
de la photosphère.
Les taches solaires possèdent une
partie centrale, plus sombre, appelée
« ombre », dont la température est
inférieure à 4 000 oc.
La région périphérique, de structure
fibreuse, est appelée « pénombre >> et
sa température est de 5 000 °C environ.
Leur aspect sombre est dû à leur
température, inférieure à celle de la
photosphère qui les entoure.
Leur
apparence doit également beaucoup à
des variations locales du champ
magnétique solaire.
L'observation régulière de ces taches a
montré que leur nombre suivait un
cycle d'environ 11 ans.
Il est
généralement décrit par le nombre de
Wolf.
du nom de l'astronome qui a
proposé cette formule empirique en
1848.
Son calcul est très simple :si on
compte 6 groupes de taches,
regroupant 41 taches au total, le
nombre de Wolf est égal à : 6 x 10 + 41
= 101.
Le nombre de Wolf a été calculé
avec une bonne exactitude d'après des
données remontant à 1755, si bien que
nous pouvons déterminer l'intensité de
l'activité solaire depuis cette époque.
Les
taches n'apparaissent pas n'importe
où à la surface du Soleil.
Par exemple,
on n'observe jamais de taches dans les
régions polaires et très rarement à des
latitudes supérieures à 50°, au Nord
comme au Sud.
De même, la position
des taches évolue en fonction de la
période du cycle solaire.
Les premières
apparaissent à des latitudes
relativement élevées, puis se
rapprochent progressivement de
l'équateur.
Au maximum d'Intensité du
cycle, elles sont particulièrement
abondantes dans la zone dite
« royale», autour de 15° de latitude.
Les protubérances
Les protubérances sont avec les taches,
les plus connues des manifestations de
l'activité du Soleil.
Elles sont
particulièrement bien visibles lors des
éclipses totales et se présentent comme
des extensions de la chromosphère.
Les
protubérances présentent une grande
variété de formes et de durées de vie,
si bien que l'on en distingue plusieurs
types.
Les protub�rtmces quiescentes sont
des arches de matière confinées par le
champ magnétique dans la basse
couronne.
Elles ont une évolution lente,
sur plusieurs jours, voire plusieurs
mois.
Les protubérances actives ont une
vitesse de développement très rapide,
sur quelques heures.
Les pro
tubérances
dites
« érup
tives », ou
•ruptions so/Dires,
correspon
dent à des
modifica
tions
brutales
du champ magnétique.
Elles se
développent de manière spectaculaire
en quelques minutes.
Elles peuvent
être, ou non, associées à des éjections
de matière, propulsée au-delà de la
couronne.
LA FIN DE LA VIE DU SOLEIL
La mort du Soleil est programmée.
En
conséquence, la disparition de la Terre,
et par la même occasion du système
solaire, est inéluctable ...
Pas de
panique, la fin du monde n'est pas pour
demain : la vieillesse turbulente du
Soleil (au stade de géante rouge) doit
débuter dans plus de quatre milliards
d'années!
En effet tel que nous le connaissons, le
Soleil est à peu près à la moitié de sa
vie.
Il commencera sa phase de déclin
dans 4,5 milliards d'années.
La raison
en est simple : un jour, il aura épuisé
toutes ses ressources en hydrogène,
son combustible nucléaire.
LE
STADE DE r;IANrf /IOUliE
La transition entre le Soleil tel que nous
le connaissons et le stade de géante
rouge sera assez rapide à l'échelle de
temps de l'Univers : elle se fera en
quelques centaines de millions d'années.
Avec le
temps,
l'hydrogène va devenir
plus rare au
centre du
noyau et
l'étoile va subir des modifications.
Le cœur va se contracter et se
réchauffer pendant que le reste de
l'hydrogène continuera sa
transformation autour du cœur.
Ce processus s'accélérera et la
température augmentera encore,
entraînant une importante dilatation
des couches externes de l'étoile.
Le Soleil deviendra alors de plus en
plus gros : son volume sera tel qu'il ira
jusqu'à engloutir la Terre.
Dans son expansion, le Soleil deviendra
plus lumineux, mais ses couches
superficielles auront tendance à devenir
plus froides et sa couleur virera au
rouge.
Notre astre se sera alors
transformé en une géante rouge.
La contraction du
cœur du
Soleil va
se pour
suivre et
passera de
quelques dizaines de millions de degrés
à plus de cent millions de degrés.
À 140 millions de degrés environ, la
température sera suffisante pour
déclencher de nouvelles réactions de
fusion nucléaire et permettre la
transformation de l'hélium en carbone.
Cette évolution sera accompagnée par
l'expulsion des gaz des couches
superficielles (10 à 20 % de la masse
totale).
Ces gaz formeront alors Lme
sorte de nébuleuse.
Dans le cas du Soleil, la pression et la
température ne seront jamais
suffisantes pour aller au-delà de la
fusion de l'hélium en carbone.
En
conséquence, lorsque tout hélium aura
été utilisé, les réactions nucléaires
s'éteindront progressivement.
L'énergie et la chaleur dégagées ne
seront alors plus suffisantes pour
maintenir la taille de l'étoile.
Le Soleil
s'effondrera sur lui-même sous l'effet
de sa propre masse, jusqu'à atteindre
un rayon 100 fois plus petit que son
rayon initial.
Le Soleil deviendra alors
une naine blanche dont la taille ne
dépassera pas celle de la Terre
(5 ooo km de rayon).
Cette naine blanche sera également très
dense (une tonne par cm').
Elle va se
refroidir progressivement et changer de
couleur : elle passera du blanc au jaune,
puis au rouge pour devenir un corps
sombre et froid, au bout de plusieurs
dizaines de milliards d'années.
LE SOLEIL EN CHIFFRES
DISTANCES
La distance moyenne entre la Terre et le
Soleil est d'environ 150 millions de
kilomètres (149 597 870 km).
À la vitesse d'un avion à réaction, il
faudrait plus de 20 ans pour parvenir jusqu'au
Soleil.
Ses rayons mettent 8,3
minutes pour parvenir jusqu'à nous.
Proxima du Centaure, l'étoile extérieure
au système solaire la plus proche de nous,
est 268 000 fois plus éloignée que le
Soleil.
soit à 4 années�umière de la Terre.
O RBITE
Le Soleil tourne sur lui-même dans le
sens inverse aux aiguilles d'une montre.
La période de rotation à la surface (à
l'équateur) est de 25 jours, mais elle est
de 36 jours aux pôles et de 27 jours en
profondeur.
Il tourne autour du centre de la galaxie
en 250 millions d'années, à une vitesse
de 300 km/s.
Depuis sa formation, il a
effectué 20 « tours de galaxie ».
DIMENSIONS Le diamètre du Soleil est de 1 392 530 km,
soit 108 fois celui de la Terre.
Le diamètre apparent du Soleil est de
0,5 degré ou 30 minutes d'arc.
Le
hasard a voulu que ce diamètre
apparent soit égal à celui de la Lune.
La surface du Soleil est de
6,087 x w· m'.
MASSE ET VOLUME
Le Soleil a une masse de 1,989 x 10 kg.
Il est 333 400 fois plus lourd que la Terre
et renferme 99,86% de la masse totale
du système solaire.
Son volume est de 1,412 x 10 " m' et il
pourrait contenir 1 300 ooo fois la
Terre.
Sa densité moyenne est de 1 410 kgjm'
(contre 5 500 pour la Terre) mais la
densité au centre est de 151 300 kgjm'.
La force de gravité exercée par le Soleil
est de 274 m/s, soit 28 fois celle
qu'exerce la Terre (9,81 m/s).
TEMPtRATURE ET PRESSION
La température au centre du Soleil est
de 15,4 millions de degrés, contre 7 000
degrés à la surface.
Au centre, la pression est de 2,334 x 10 •
pascals, soit 220 millions de fois la
pression atmosphérique régnant sur
Terre.
COMPOSITION CHIMIQUE Hydrogène 92,1
%
Hélium 7,8%
Oxygène 0,061
%
Carbone 0,030 %
Azote 0,0084
%
Néon 0,0076 %
Fer 0,0037%
Silicium 0,0031
%
Magnésium 0,0024 %
Soufre 0,0015%
Autres 0,0015%
RAYONNEMENT ET ACTIVITÉ
La magnitude absolue du Soleil est de
4,83 (visible à l'œil nu à 20 parsecs) et
sa magnitude relative de -26,7.
Sa luminosité est de 3,827 x 10 "
joules/seconde.
Il rayonne une énergie de 3,83 x 10 •
kW/s, équivalente à 100 milliards de
tonnes de TNT.
Sur Terre, à 150 millions de kilomètres
du Soleil, il n'arrive que 5 milliardièmes
de cette puissance.
Le rayonnement est
d'environ 1,365 kW m'.
Le
Soleil convertit, à chaque seconde,
5 x 10 " tonnes d'hydrogène en hélium,
ce qui lib ère 25 000 mégawatts par
seconde et par gramme de combustible
(l'équivalent de 100 milliards de
bombes à hydrogène de 1 mégatonne).
Toutefois, il reste encore suffisamment
de carburant pour cinq milliards
d'années.
Le cycle d'activité des tâches solaires
est de 11 ans et leur cycle de migration
est de 18 à 22 ans.
LE SOLEIL ET LA TERRE
Le Soleil influence la Terre par sa force
gravitationnelle, par son rayonnement,
par son champ magnétique et par ses
flux de particules.
Force gravitationnelle : du fait de sa
masse, le Soleil influence le mouvement
de la Terre dans l'espace.
Il intervient
également dans le phénomène des
marées, même si la Lune y joue un rôle
de tout premier plan.
Rayonnement : par son rayonnement
électromagnétique, il maintient notre
planète à une bonne température,
compatible avec la vie, et fournit de la
lumière.
Cette énergie lumineuse en
provenance du Soleil est une ressource
incontournable pour pratiquement toutes
les espèces vivantes des ècosystèmes.
De même, le rayonnement solaire est à
l'origine des vastes mouvements de la
biosphère (atmosphère et océans).
Champ magnétique : il s'étend fort loin
dans le système solaire et interagit
fortement avec celui de la Terre.
Le
10 mars 1989, un orage magnétique
solaire, particulièrement violent, a
provoqué une surtension massive sur
u n e partie stratégique du réseau
électrique du Canada.
En quelques
secondes, tout le Québec a été privé
d'électricité !
Aux de
particules : le
« vent solaire »
est composé
d'un flux de
particules et de
rayonnements
issus du Soleil.
Soumis à de
violentes
variations, il
interagit fortement avec les hautes
couches de l'atmosphère terrestre,
donnant naissance aux spectaculaires
Durores po/Dires, dites boréales dans
l'hémisphère Nord, et australes dans
l'hémisphère Sud.
Les particules chargées du vent solaire,
poussées par une hyperactivité du
champ magnétique du Soleil, entrent
en collision avec les atomes et les
molécules de l'atmosphère terrestre.
Cela engendre un phénomène similaire
à ce qui se produit à l'intérieur d'un
tube fluorescent : les gaz de
l'atmosphère, excités par ces collisions,
émettent de la lumière..
»
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