Le lancement du France, fleuron de la Compagnie générale maritime
Publié le 28/03/2019
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Le lancement du France, fleuron de la Compagnie générale maritime
1960
« Que ce navire aille donc accomplir sa destinée : porter des hommes vers des hommes. » Ces mots, le général de Gaulle, président de la République, les prononce le 11 mai 1960, devant cent mille personnes à l'occasion du lancement du paquebot France.
Le 11 mai 1960, en présence du général et de Madame de Gaulle, la marraine du navire, le France est baptisé par monseigneur de Villepelet, évêque de Nantes
France est immédiatement le paquebot chéri des Français. En novembre 1961, aménagements achevés, il quitte l'estuaire de la Loire pour celui de la Seine. La foule l'acclame lorsqu'il entre au Havre, son port d'attache. Le 3 février 1962, il s'élance pour la première fois vers les États-Unis. Il touche New York le 8 et remonte triomphalement l'Hudson. La foule est toujours là pour accueillir le fleuron de la flotte française.
Pendant plusieurs années, le transatlantique est le meilleur ambassadeur de la France. L'image de ses cheminées à ailettes, si reconnaissables, marque tous ceux qui le croisent. Mais, rapidement, sa compagnie - la Compagnie générale maritime - constate que le navire n'est pas rentable. On avait oublié un peu vite que l'année du lancement du France était aussi celle où Air France mettait ses premiers Boeing 707 sur la ligne Paris-New York. Il faut admettre que le temps du « liner », le paquebot qui assure une ligne, est révolu et que naît l'ère du paquebot de croisière qui n'a d'autre fonction que de musarder pour le plus grand plaisir de ses passagers.
La compagnie décide alors que, pendant les mois d'hiver, lorsque l'Atlantique Nord se fâche, le paquebot s'en ira en croisière. Peut-être la compagnie serait-elle ainsi parvenue à rentabiliser le navire si, en 1974, le choc pétrolier ne lui avait pas donné le coup de grâce. Les 140 000 chevaux développés par les machines du paquebot ne sont pas économes en carburant!
Alors, progressivement, le paquebot de tous les records, le plus grand, le plus moderne, le plus aimé de ses passagers devient celui de tous les scandales, le plus onéreux, le plus déficitaire et enfin le plus abandonné.
En 1974, le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing décide de fermer le robinet des subventions (100 millions annuels). L'équipage se révolte, se mutine même, mais rien n'y fait. France est désarmé le 19 décembre 1974. Pendant cinq ans et quatre mois, il reste, livré à la rouille, le long d'un quai, au fond de la zone industrielle du port du Havre. On appelle cet endroit sinistre le « quai de l'oubli » et Michel Sardou fait de ce désamour une chanson populaire : « Ne m'appelez plus jamais France ».
«
Le
11 mai 1960,
en présence
du général
et de Madame
de Gaulle,
la marraine du
navire.
le France est
baptisé par
monseigneur de Villepelet,
évêque de
Nantes Le
lancement du France, fleuron de
la Compagnie générale maritime
'' Que ce navire aille d�nc accomplir sa destinée :
porter des hommes vers des hommes.
n Ces mots,
le général de Gaulle, président de la République, les
prononce le 11 mai 1960, devant cent mille personnes
à l'occasion du lancement du paquebot France.
F rance est immédiatement le
paquebot
chéri des Français.
En novembre 1961, aména
gements achevés, il quitte l'estuaire
de la Loire pour celui de la Seine.
La foule l'acclame lorsqu'il entre au
Havre, son port d'attache.
Le
3 février 1962, il s'élance pour la
première fois vers les États-Unis.
Il
touche New York le 8 et remonte
triomphalement l'Hudson.
La foule
est toujours là pour accueillir le
fleuron de la flotte française.
Pendant plusieurs années, le
transatlantique est le meilleur
ambassadeur de la France.
L'image
de ses cheminées à ailettes, si
reconnaissables, marque tous ceux
qui le croisent.
Mais, rapidement, sa
compagnie- la Compagnie générale
maritime -constate que le navire
n'est pas rentable.
On avait oublié
un peu vite que l'année du·
lancement du France était aussi celle
où Air France mettait ses premiers
Boeing 707 sur la ligne Paris-New
York.
Il faut admettre que le temps
du « liner >>, le paquebot qui assure
une ligne, est révolu et que naît l'ère
du paquebot de croisière qui n'a
d'autre fonction que de musarder
pour le plus grand plaisir de ses
passagers.
La compagnie décide alors que,
pendant les mois d'hiver, lorsque
l'A tlantique Nord se fâche, le
paquebot s'en ira en croisière.
Peut-être la compagnie serait-elle
ainsi parvenue à rentabiliser le
navire si, en 1974, le choc pétrolier
ne lui avait pas donné le coup de
grâce.
Les 140 000 chevaux déve
loppés par les machines du
paquebot ne sont pas économes en
carburant!
Alors, progressivement, le
paquebot de tous les records, le
plus grand, le plus moderne, le plus
aimé de ses passagers devient celui
de tous les scand ales, le plus
onéreux, le plus déficitaire et enfin
le plus abandonné.
En
1974, le gouvernement de
Valéry Giscard d'Estaing décide de
fermer le robinet des subventions
(1 00 millions annuels).
L'équipage
se révolte, se mutine même, mais
rien n'y fait.
France est désarmé le
19 décembre 1974.
Pendant cinq
ans et quatre mois, il reste, livré à
la rouille, le long d'un quai, au
fond de la zone industrielle du port
du Havre.
On appelle cet endroit
sinistre le « quai de l'oubli » et
Michel Sardou fait de ce désamour
une chanson populaire :.
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