Le Concorde (Sciences & Techniques)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
Le Concorde
La Seconde Guerr e mon diale
a
vu l 'avènement des c h asse urs
supersoniqu es.
A u ssi, l'idée d'un
avion civil v olan t à plus de M ach 1
fit-elle
lentement son chemin dan s
les bureaux d'études , en Fran ce
et au Ro yaume- U ni.
I
l faudra néanmoins attendre 1956 avant que le
gouvernement britannique , qui avait conclu
un accord de collaboration avec la compagnie
aéronautique anglaise BOAC, fonde un comité
consultatif destiné à statuer sur la question.
I.:an
née suivante les autorités françaises eurent la
même idée.
Des deux côtés de la Manche se fit
jour
peu à peu le concept d'un appareil moyen
courrier (c'est-à-dire disposant d 'une autonomie
oscillant entre 3000 et 4000 km) susceptible de
transporter de 50 à 100 passagers et volant à près
de deux fois la vitesse du son.
Dès 1960 , les Britanniques et les Français
-chacun de leur côté -commençèrent à dresser
des plans et à se livrer à des expériences, que ce
soit en soufflerie ou bien en vol réel.
Les Britan
niques , par l'entremise de la BAC (British Airerait
Corporation), validèrent bientôt
le concept de
l'aile delta grâce à un prototype expérimental, le
Handley-Page HP-115.
Quant aux Français , ils
s'appuyèrent d'une part sur les études réalisées
par Sud-Aviation , d 'autre part sur celles effec
tuées par la société aéronautique Marcel Das-
sault-Bréguet-Aviation et penchèrent plutôt pour
une voilure
de type ogival, qui équiperait un
appareil supersonique de type «Super Caravelle».
L'accord franco-britannique
Le rapprochement des projets anglais et français
ne tarda pas.
En effet , il n 'y avait pas de place
pour deux concurrents sur un marché aussi coû
teux et aussi étroit.
Les premiers liens furent tissés
directem e nt entre BAC et Sud-Aviation , puis les
gouvernements entrèrent en scène afin de cau
tionner et de soutenir cette entreprise commune.
Le 29 novembre 1962 , l'ambassadeur de France à
Londres .et le ministre de l'Aviation britannique
signaient un protocole d'accord définissant une
étroite collaboration entre les industriels des
deux côtés de la Manche dans le but de dévelop
peret de commercialiser l'avion supersonique de
transport , qui reçut le nom de «Co ncorde » -sym
bolisant
la coopération franco-britannique.
Aux deux maîtres d'œuvres initiaux, BAC et
Sud-Aviation , se joignirent Bristol Siddeley et la
SNECMA , qui furent chargés du développement
des moteurs Olympus 593.
Au total, pas moins de
600 entreprises- 250 anglaises et 350 françaises
furent mobilisées autour de ce projet.
Cependant, à peine était-il engagé que la col
laboration franco-anglaise connut une première
crise en novembre 1964, lorsque le gouverne
ment travailliste de Londres, nouvellement élu et
présidé par Harold Wilson , décida unilatérale
ment d'abandonner
ce projet, jugé beaucoup
trop onéreux.
Heur
eusemen t pour l'avenir du
! Bien plus qu 'un succè s commercial , A le Concorde est avant tout un avion de prestige : il attire une clientèle d'hommes d 'affaires et de passionnés d'aviation , offre des voyages de luxe auto ur du monde et sert même de support publicita ire -comme ici dans sa nouvelle livrée aux couleurs de Pepsi.
Concorde, la fermeté du gouvernement français
eut raison des réticences anglaises et la collabo
ration entre ces deux pays reprit en janvier 1965.
Les premiers vols
Après la définition commune- et complexe- de
l'avion et une répartition égale des tâches liées à
la construction , deux prototypes de vol furent
mis en chantier au même moment: le Concorde
001 à Toulouse et le 002 à Filton, au Royaume
Uni.
Le 11 décembre 1967 , le premier prototype
quittait son hangar de l'aéroport de Toulouse
Blagnac pour une présentation officielle à la presse
et au public.
Plus d'un an de mise au point allait
être nécessaire avant son premier vol.
Le 2 mars 1969 , le Concorde 001 pouvait
enfin décoller pour
son premier vol historique
-
en régime subsonique -aux mains du pilote
d'essai André Turcat.
Un mois plus tàrd , le 9 avril ,
c'était
au tour du prototype 002 d 'effectuer son
premier vol à Filton , commandé par le pilote bri
tanniqu e Brian Trubshaw.
Enfin, le l" octobre, le
passage du mur du son était réalisé pour la pre
mière fois par le 001 , commandé par Jean Pinet.
La fatidique barrière fut franchie à 11 000 m d'alti-.
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