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Le clonage reproductif humain : aspects biologiques et éthiques

Publié le 04/12/2018

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UNE NOUVELLE FORME D'ESCLAVAGE

 

A la différence de la brebis Dolly, qui ne sait rien de la génétique et ne sait pas qu’elle est un clone, et des moutons qui ne savent pas non plus qu’ils n’en sont pas, les clones humains sauraient qu’ils sont des clones et seraient connus comme tels par les autres humains. La tentation serait alors grande de considérer ces derniers comme des « races » différentes ou des variétés infra-humaines. Produits avec une finalité extérieure à eux-mêmes, leur existence même tendrait à être instrumentalisée et risquerait d’être réduite à une nouvelle forme d’esclavage, où ils serviraient de moyens à l’expression des qualités supposées de leurs génomes, qui auraient été sélectionnés dans ce but. Ils pourraient devenir les esclaves en même temps de leurs génomes que des autres êtres humains qui les auraient fabriqués dans ce but. Mais leur propre caractère humain serait aussi irréductible à leurs gènes que celui des autres humains, et l'on peut imaginer que, dans une telle éventualité, leur humanité même les conduirait probablement à se révolter.

La reproduction d’organismes génétiquement identiques par transfert de noyau d’une cellule somatique dans un ovule énucléé pose des problèmes biologiques fondamentaux sur la localisation du programme de développement. Celui-ci était jusque-là considéré comme tout entier contenu dans le génome, sur la base d’une extension abusive de la notion d’information génétique et d’une interprétation littérale de la métaphore du programme génétique. En fait, le programme de développement est constitué d’un jeu subtil d’interactions entre gènes et cytoplasme, qui se modifie au cours du développement lui-même. L’importance de ces expériences pour les progrès de la biologie du développement ne doit donc pas être sous-estimée, mais leur transposition à l’homme pose des problèmes d’ordre éthique insurmontables.

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