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L'antimatière : un monde parallèle

Publié le 03/12/2018

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Les scientifiques savaient déjà produire des particules d'antimatière tels que les antiprotons.

 

Ils sont désormais capables de donner naissance à des anti-atomes complets. Neuf atomes d'hydrogène d'antimatière ont été détectés, l'espace d’un instant, dans un accélérateur de particules du CERN.

 

Cette grande première constitue une étape importante dans la compréhension des lois intimes de la physique.

DE L'ANTIMATIÈRE POUR QUOI FAIRE ?

 

En dehors de leur intérêt théorique évident, les expériences des physiciens sur l’antimatière peuvent-elles avoir une quelconque utilité pratique ? La réponse est oui, pour une raison simple et évidente. Lorsqu'une particule d'antimatière rencontre une particule de matière, celles-ci s'autodétruisent et se convertissent intégralement en énergie. Programmer et contrôler une telle rencontre équivaut à disposer d'une colossale et inépuisable réserve d'énergie. Pour s'en convaincre, il suffit de savoir qu’à quantité égale de carburant, l'énergie dégagée par cette réaction est 150 fois supérieure à celle d'une bombe à hydrogène (fondée sur la fusion atomique) et 1 000 fois supérieure à celle libérée dans les réacteurs nucléaires actuels (fondés sur la fission nucléaire).

 

Le problème est évidemment de produire suffisamment d'antimatière et à faible coût, de contrôler la réaction et, surtout, de construire un réacteur capable de supporter une telle libération d'énergie. Sans oublier que tout contact intempestif de l'antimatière avec les matériaux mêmes du réacteur nous serait... fatal. De quoi fournir quelques bonnes heures de réflexion et d'expérimentation aux physiciens des générations futures.

C'est une équipe d'une vingtaine de chercheurs allemands et italiens, dirigée par Walter Oelert et Mario Macri, qui a découvert ces antiatomes d'hydrogène. Ils ont réalisé cet exploit en provoquant des collisions entre particules dans un cyclotron de type LEAR (Low Energy Anti-Proton Ring), une sorte de tunnel ayant la forme d’un carré aux coins arrondis. Pendant l'expérience, un milliard d'antiprotons y ont circule à une vitesse proche de celle de la lumière, effectuant ainsi près de 3 millions de tours par seconde.

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