LA TAPISSERIE : Histoire et technique
Publié le 26/11/2011
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La Tapisserie a subi une mutation telle depuis la fin de la guerre qu'elle est devenue une notion difficile à cerner dans sa totalité historique et faisant appel à une tentative de redéfinition. Est tapisserie pourrait-on dire, tout décor mural, (c'est-à-dire s'offrant au regard dans la position verticale) à deux ou même trois dimensions et qui utilise essentiellement des fibres naturelles, artificielles ou synthétiques, en vue de composer un enchevêtrement d'expression figurative ou abstraite de ces dites matières. Pour que cette définition soit complète, il importe d'ajouter trois qualifications applicables aux matériaux dominant ce type de création : souplesse, flexibilité, mobilité. Dès lors la ségrégation classique attribuant à la seule tapisserie de lisse le titre glorieux de « tapisserie « se trouve écartée ...
«
juste et offrant un maximum de résistance -bien
que maintenant les bains et les mélanges soient très
au point -la maîtrise et le contrôle énergique qu'il
peut exercer sur des possibilités techniques telle
ment développées qu'elles n'ont pas manqué
de conduire à de redoutables excès, tout cela fait du
teinturier un homme important avec lequel il faut
compter .
La
couleur est essentiellement une sensation
colorée.
Autrefois, les couleurs « grand teint » étaient données par les principaux colorants de base : la gaude (jaune), l'indigo (le bleu), la garance (Je rouge), pour les trois couleurs primaires et la
cochenille (carmin).
Ceci pour les colorants natu
rels bien sûr.
Différentes teintures et différentes
nuances étant obtenues à partir
du mélange de ces
couleurs.
Tous ces colorants étaient très résistants
à la lumière et au lavage.
Ces teintures végétales ont
dû être abandonnées
car leur prix de revient était devenu trop onéreux,
au bénéfice de colorants traités
à l'alizarine (extrai
te de la racine de garance).
La gamme de couleurs
ainsi obtenue est également très riche et solide.
Les
colorants sont d'ailleurs éprouvés un à un et notés
de 1 à 10 en fonction de leur résistance à l'air, à la
lumière, au lavage, au frottement et au vieillisse
ment
! On utilise rarement les couleurs cotées
moins de 6.
Les intensités de ton seront de préfé
rence foncées, ou moyennes, à clair, car les valeurs
claires offrent un coefficient de résistance moindre.
Quelle que soit l'évolution de nos procédés
industriels en la matière, le teinturier restera
seul maître des résultats obtenus, il n'y a pas de règle ni pour les temps de cuisson ni pour les dosages.
L'art ne compte pas avec le temps ...
Les fibres utilisées et qui étaient autrefois uni
quement naturelles (cellulosiques, ou protéiniques),
donc essentiellement, la laine, la soie,
le coton et le lin, (agrémentés de fil d'or ou de métal) sont aujourd'hui complétées par les fibres artificielles
ou synthétiques.
La chimie macro-moléculaire a
considérablement augmenté la quantité
de fibres
synthétiques nouvelles, mais loin de se nuire ces
fibres aux propriétés différentes se complètent.
L'ouvrage de tapisserie se nomme une
pièce ; laquelle peut être murale ou faire fonction d'entre
fenêtre ou de garniture (d'objet, de meuble ou de
vêtement).
Une tenture se présente sous la forme
d'un ensemble de «pièces» murales («une cham bre» par exemple); elle peut être unique ou repro
duite en plusieurs exemplaires (une suite) auquel
cas il existe un original.
Toujours en ce qui concerne la tapisserie tradi
tionnelle, s'il ne s'agit pas d'une pièce développant
un thème précis donnant alors son nom à la tapis
serie,
il peut s'agir d'une réalisation aux armes de ...
dont le but essentiel est de présenter dans un ensemble
décoratif
les armoiries du propriétaire ou
d'une chancellerie, on y distinguera alors les attri
buts particuliers à la chancellerie accompagnés des
armes personnelles du chancelier, des armes du roi,
et de fleurs de lys.
Les millefleurs sont ces tapisseries souvent de toute beauté, extrêmement poétiques, caractérisées
par un fond tout couvert de plantes, de fleurs ou de branches fleuries.
Sur ce fond peut se dégager un
sujet, une action.
Par contre, ni action ni sujet ne sont développés
dans les verdures dont la caractéristique principale
consiste à présenter dans une dominante verte des
feuilles et même des arbres entremêlés parfois
d'animaux, de fonds de paysages et même de tous
petits personnages.
Pour toutes ces tapisseries donc, on utilise un carton, modèle à grandeur d'exécution d'après
lequel l'ouvrier lissier travaille.
L'exécution du
point se faisant
à l'envers, le carton est dessiné
nécessairement à l'envers, lui aussi.
Les couleurs
peuvent être diversement signifiées, peintes sur
le carton, numérotées ou sont parfois même laissées
- au choix de l'exécutant.
Les cartons sont utilisés différemment selon que
le métier est de haute lisse ou de basse lisse.
Par haute lisse on entend métier portant la pièce verti
calement tandis que en basse lisse le travail se fait
presque à l'horizontale.
La
chaîne et la trame constituent ensemble l'es
sentiel du tissage.
Les fils,
le plus généralement écrus, tendus paral
lèlement sur le métier entre deux rouleaux (les « en souples») forment la chaîne.
Leur disposition est
telle que deux nappes de ces fils se superposent en
quelque sorte et la façon de séparer ces deux nap pes est orchestrée par les lisses (en latin : licium = fil) : petits fils dont une des extrémités en forme
d'anneau permet de passer un fil de chaîne.
Il y a
donc une lisse par fil de chaîne.
En basse lisse une
moitié de ces lisses est reliée à une pédale (fils
pairs) et l'autre moitié à une autre pédale (fils
impairs).
Pour séparer les deux nappes l'ouvrier
appuie alternativement sur les deux pédales.
En haute lisse les deux nappes séparées par un bâton de croisure sont alternées par la manipula
tion de la « perche de lisse » (placée au-dessus du
lissier) à laquelle se trouvent reliés des fils de la
nappe postérieure, la nappe antérieure étant fixe.
·C'est l'alternance de ces nappes après chaque
passage des fils colorés entre les fils de chaîne(« la trame») qui donnera la régularité et la qualité du
tissage.
Le motif ainsi constitué dissimule entière
ment la chaîne.
Le
fil de trame est passé entre les fils de chaîne
au moyen d'une navette : la flûte sur métier de.
»
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