La révolution des robots
Publié le 28/03/2019
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La révolution des robots
L'apparition des robots sur les lieux de production, dès le début des années 60, annonce un changement fondamental dans la société industrielle.
Norbert Wiener, professeur de mathématiques américain, crée dans les années 40 une technique de commande et de régulation - la cybernétique - et jette ainsi les bases de l'automatisation.
Chaîne automatique chez le constructeur automobile Nissan
En 1954, les premiers brevets concernant des machines-outils programmables sont déposés en Grande-Bretagne par Cyril W. Kenward et aux États-Unis par GeorgeW. Devol. Les deux chercheurs mettent au point des bras robotisés, équipés de détecteurs optiques pour la reconnaissance de matériaux et de formes. À l'origine, les brevets de Devol et Kenward se réfèrent surtout aux manipulations de ce que l'on appelle le pick and place, opération consistant à saisir et déposer un objet en bonne place.
Le bras robotisé, désigné comme manipulateur industriel, fait de rapides progrès. Il est utilisé avec succès dans le domaine de la robotique appliquée à la production industrielle. On franchit ainsi une étape décisive dans la mise au point de chaînes automatiques de montage et de fabrication.
En 1961, Joseph Engelbergercrée Unimation Inc., première entreprise américaine exclusivement destinée à la robotique qui, deux ans plus tard, vend au constructeur automobile
Ford le premier robot destiné au montage des voitures.
«
ration,
des capteurs sensoriels per
mettent à la machine d'analyser l'état
de la pièce et de s'assurer qu'elle
correspond bien aux données que la
machine garde en mémoire et qui
concernent ce stade précis de sa
fabrication.
Une éventuelle correction
peut être effectuée avant l'étape
suivante.
Lorsque toutes les opérations
prévues sont terminées sur une machine,
le bras dépose la pièce usinée sur le tapis
roulant, et elle passe au processus
suivant -polissage, pressage, soudure
ou assemblage à une autre pièce.
En
pratique, les processus complexes sont
divisés en une suite de séquences
distinctes, qui sont exécutées dans un
ordre déterminé.
Des produits
intermédiaires et des produits finis sont
ainsi fabriqués sans intervention directe
de main-d'œuvre humaine, sans que,
pour autant, chaque pièce s'écarte des
tolérances imposées.
Des influences
imprévues peuvent toujours survenir
auxquelles il n'est pas possible de réagir.
La surveillance de l'homme est donc
indispensable, tant en ce qui concerne la
qualité des pièces produites que le
fonctionnement de la machine qui les
produit : les processus automatisés et
l'intervention de la main-d'œuvre
humaine sont donc complémentaires.
Dualité homme-machine.
Ce que l'on
espérait dans les années 60 et 70, c'est-à
dire créer avant la fin du xx• siècle des
usines entièrement automatisées, est
remis en cause aujourd'hui, non
seulement pour des raisons sociales,
mais aussi parce que l'on ne peut pas
faire contrôler indéfiniment une
machine par une autre machine sans
prendre des risques inacceptables quant
à la qualité des produits usinés, même si
les machines sont aujourd'hui de plus en
plus fiables.
Parmi les dernières
évolutions, les fabricants présentent en
199 5 des robots dotés d'axes mobiles
dans toutes les directions.
Les micro
processeurs se généralisent permettant
de programmer des opérations de plus
en plus complexes.
Une machine ne peut
plus être isolée.
Tous les secteurs de
l'entreprise doivent être informatisés et
connectés entre eux.
Mais dans la
pratique, cette solution est difficilement
réalisable pour ne pas dire impossible à
mettre en œuvre, une panne en un
point du réseau risquant de bloquer la
totalité du processus.
En particulier
l'idée que l'on peut entièrement exclure
le « facteur humain » se révèle une
erreur.
On peut se heurter également à Chez
le fabricant japonais de voitures Nissan à Zama, les automobiles sont en grande partie soudées par
des robots placés le long d'un convoyeur.
l'industrie automobile est grande consommatrice de robots.
des problèmes qui n'avaient pas été
prévus à l'origine et qui peuvent se
révéler très complexes à résoudre.
On
peut citer par exemple le passage à l'an
2000 qui force à reprendre les pro
grammations dans de nombreux cas, les
dates, à l'origine, ayant été mémorisées
sur deux chiffres, les deux derniers, ce
qui entraînerait un retour à l'année
1900, avec toutes les conséquences que
l'on peut imaginer, si l'on ne repro
grammait pas dès aujourd'hui les
machines concernées.
Dans l'organisation de l'entreprise et
du travail, on observe donc une
complémentarité entre l'homme et la
machine, et même si certains secteurs
sont organisés de façon aussi autonome
Ce robot construit en 1952 peut exécuter vingt
quatre mouvements différents.
que
possible, leur couplage sur un
réseau donne lieu à un contr ôle
permanent.
Homme et travail.
Dans les années 60,
les grandes entreprises se concentrent
avant tout sur l'automatisation.
Elles
seules ont les moyens de s'offrir de
puissants ordinateurs, chers et pourtant
indispensables, et se procurer un parc de
machines entièrement nouveau.
En plus,
la construction d'un nouveau bâtiment
semble dans de nombreux cas incon
tournable parce que l'ensemble des
processus de production doit être
restructuré de bout en bout.
Comme la
taille et le prix des ordinateurs dimi
nuent d'année en année alors que leur
puissance augmente, les entreprises de
taille moyenne peuvent progressivement
s'équiper, diminuant ainsi, dans la
plupart des cas le nombre d'employés
non qualifiés qu'elles emploient.
Cette
évolution permet d'augmenter la
productivité sans devoir créer de
nouveaux emplois.
L'utilisation de robots signifie sans
doute la possibilité de soulager les
hommes de travaux dangereux pour leur
santé, mais l'automatisation a d'autres
conséquences : une part croissante de la
population apte au travail se voit privée
d'emploi, bien que la conception, la
réalisation et la maintenance de tels
systèmes soient elles-mêmes créatrices
d'emplois, mais d'emplois fortement
qualifiés.
Cette évolution présente donc
un risque social, et met en jeu d'autres
domaines que celui de la science et de la
technologie, ceux de l'éducation et de la
formation professionnelle, par exemple..
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