La naissance de l'astronomie moderne

« d'une comète et fit un rapport dans ce sens à la Société royale de Londres.

Cependant, lorsque l'astronome finlandais Anders Lexell analysa les détails de la comète d'Herschel, il fut surpris . de découvrir que ce n'était pas du tout une comète, mais une nouvelle planète qui se déplaçait autour du Soleil, loin derriè­ re l'orbite de Saturne.

C'était une découverte importante.

Il n'était jamais venu à l'esprit des astronomes que d'autres planètes pouvaient exister au-delà de l'orbite de Saturne.

En un jour, Her s chel devint célèbre, et le souverain britannique George III lui accorda une bourse pour qu'il pût se consacrer à plein temps à l'astrono­ mie.

En recor naissance envers son royal pro­ tecteur, Herschel appela cette planète 1 'étoile de George, Georgium Sidus, mais, dans le monde entier, les astronomes préfèrent le nom d'Uranus.

En 1784, Herschel commença une étude sys­ tématique du ciel.

Il voulait préciser de quel­ le manière les étoiles étaient réparties dans l'espace, et décida que la technique la plus directe était de les compter .

Pour accomplir cette prouesse , il imagina une méthode con­ sistant à les dénombrer dan s de s régions du ciel soigneusement choisies.

Ses constata- , ti ons laissèrent penser que les étoiles étaient groupées dans des volumes de l'espace dont la forme ressemblait à une gigantesque lentil­ le.

On sait maintenant que les idée s d'Her­ schel s ur la forme des galaxie s étaient extrê­ mement précises .

Ce n'est cependant que quelques années plus tard qu'il émit s on hy­ pothèse la plus intéressante.

De nombreux astronomes avaient remarqué que, indépendamment des étoiles, des planè­ tes et des comètes occasionnelles, il était pos­ sible d'observer dans le ciel d'étrange s zones de lumière brumeuse.

Ces zones lumineuses, appelées généralement nébuleuses (du mot latin signifiant "nuage"), avaient déjà été cataloguées par des astronome s tel s que Ed­ mund Halley et Charles Messier.

Her s chel lui-même en observa environ mille cinq cents .

Avec les télescopes disponible s à l ' épo ­ que, il n'était pàs possible de les étudier en détail, mais Herschel eut le sentiment que pour certaines d'entre elles au moins, il de­ vait s'agir de galaxies séparées, situées très au-delà des limites de la Voie lactée.

C'était une perspective terrifiante, qui ne se vit ja­ mais confirmée du temps d'Herschel.

Ce n'est qu'en 1924, un peu plus de cent ans après la mort d'Herschel, que l'astronome américain Edwin Hubble orienta un énorme télescope sur la nébuleuse d'Andromède et constata qu'elle était l'île scintillante d'un univers constitué d'un nombre incalculable Ci-dessu s: La n ébul eus e d'An­ dromède .

Ce fut H er schel qui s ugg é ra que ce tte tache et d'au­ tres semblabl es pouvaient êtr e des univers insulaire s dan s la prof on­ deur de l'es pace .

En fait , plu s de ce nt an s plu s tard , la théo rie de H er sc hel fut c onfirmée et l es limi ­ tes de l'astron omie se dépla cèrent de l'espac e interst ellaire à l'e s pa­ ce intergala ctiqu e.

d'étoiles.

La découverte de galaxies au-delà de la nôtre apporta une perspective complè­ tement nouvelle à la compréhension humaine de l'univers .

Pour la première fois, sa vérita­ ble immensité pouvait être envisagée.

Par leur génie, Herschel et d'autres astrono ­ mes ont posé les premières pierres de la scien­ ce astronomique moderne et préparé la voie à une multitude de nouvelles découvertes concernant l'univers et la place réservée à l 'humanité.

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