LA JOAILLERIE
Publié le 26/01/2019
Extrait du document
Les outils
Les instruments de découpe et de polissage des bijoux ont peu évolué depuis la naissance de l'artisanat, il y a environ 2 000 ans avant l'ère chrétienne. Aujourd'hui, la plupart des opérations sont toujours effectuées à la main, le recours à la machine étant en fait exceptionnellement rare.
Les bijoutiers utilisent des presses à main pour aplatir le métal précieux en feuilles, et pratiquent la découpe avec de petites scies en fil métallique, le fil pouvant être passé à l'intérieur d'un trou
dans un bijou pour le limer ou le découper de l'intérieur. Des limes sont employées pour travailler les surfaces et les angles ; des tenailles pour plier le métal ; de petits marteaux servent à comprimer le métal.
Pour rendre un métal plus facile à travailler, on peut le chauffer. Divers types de chalumeau sont utilisés à cet effet : afin d'obtenir des températures élevées, l'orfèvre a coutume de souffler sur la flamme ou d'y injecter de l'air comprimé. Pour lier différentes pièces métalliques, la surface de contact est chauffée, puis y est déposé un alliage
fondu des métaux en question. L’opération une fois effectuée, on laisse le bijou refroidir: l'excès de métal est ensuite nettoyé du joint, avant que n'intervienne une dernière touche de polissage.
Les techniques de montage
La monture métallique, nécessaire au port et à la présentation des pierres, doit avant tout mettre en valeur leur beauté.
Le montage en plein est pratiqué depuis l'Antiquité. La pierre est taillée en cabochon: la face supérieure est arrondie, tandis que la face inférieure est enchâssée dans le métal ou entourée d'un mince ruban de métal.
La monture à jour est apparue en France vers la fin du Xe siècle : elle dégage complètement le dessous de la pierre pour lui laisser toute sa transparence. Ce procédé a surtout été utilisé après l'invention de la taille du diamant, car il nécessite des pierres d'une très grande pureté.
La monture en pavé fait appel à de petites pierres taillées à facettes placées les unes contre les autres, comme les pierres d'un dallage.
La monture illusion est apparue en Europe dans la seconde moitié du XIX' siècle: l'orfèvre s'attache à privilégier au maximum la pierre en réduisant au mieux l'emploi du métal.
Mais quelle que soit la technique de montage, le joaillier doit réussir à tirer le meilleur parti de l'éclat, de la couleur et de la forme des pierres.
«
La
joa illerie ! Une estampe française du xvul' siècle A montre des bijoutiers au travail
(la forge et le pesage de l'or sont représentés
au fond de l'atelier) .
Aujourd'hui, les outils
et les techniques ont peu évolué,
la joaillerie étant restée un artisanat de traditio ns.
mesure de poids utilisée pour les diamants et les
pie rres précieuses.
Pour cette raison, lorsque le
terme carat est emplo yé pour une mesure de pro
portion dans un alliage, on l'épelle souvent (par
ex emple aux États -Un is) avec un k («kar at••) pour
éviter la confusion avec son homonyme.
Depuis 1975, la mesure traditionnelle en carats
tient de plus en plus à s'effacer au profit d'unités
décim ales : ce sont les parts par millier.
Ainsi, au
lieu de dire 22 carats, on préfère dire aujour d'hui
916 parts sur 1 000.
' Seul un diamant est assez dur pour tailler
un autre diamant.
Dans cette opération
de polissage, visant à arrondir l'arête d'une pierre,
celle-ci est mise en rotation sur un tour, et
une tête sertie de diamant est pressée
fermement contre elle.
Quand
on veut évaluer la pur eté d'un alliage
d'or , la démarche habituelle est de le confier à
un bureau d'essai, qui se charge d'effectuer les
tests nécessaires.
Au terme de l'essa i, la pièce
vérifiée est estampillée par un cachet de contrô
le qui précise le degré de pur eté et les autr es
caractéristiques du métal.
Certains cachets font
aussi figurer l'an née, le nom de l'or fèvre et celui
du bureau d'essai.
Dans les pays qui ne dispo
sent pas de tels bureaux, c'est l'or fèvre lui-même
qui estampille sur le métal les caractéristi ques
qu'il a déterminées.
L'argent
L' argent est un autre métal précieux au lustre
brillant, malléable et facile à trava iller.
Plus cou
rant et meilleur marché que l'or, son incon vé
nient majeur est de ternir à l'air libre, le métal
étant attaqué par les composés sulfureux de l'at
mosphère : il se forme alors une pellicule sombre
à sa surface -du sulfure d'argent.
Comme l'or,
l' argent est peu résistant et doit être mélangé à
d'au tres métaux pour gagner en dur eté.
Une forme
courante d'allia ge, l'argent sterling,
contient ainsi 92,5% d'argent et 7,5 % de métaux
additif s.
Exprimé en parts par milli er, le titr e de
cet allia ge est donc de 925 : le cachet qui le certi
fie présente la forme d'un lion.
Le platine
Autre métal précieux, le platine est d'un blanc
grisâtre aux reflets irisés, il rappelle l'argent à s'y
méprendr e.
lylais il est plus dense et chimi que
ment stable.
A l'inverse de l'argent, le platine ne
ternit pas au contact de l'air .
Le platine n'a été découvert qu'au XVIII' siècle,
les premiers échantillons provenant des sables
auri fères de Colombie.
Plus rare et plus coûteux
que l'or, il devint prisé des joailliers lorsque
ceux-ci découvrirent son caractère inaltérable et
sa grande dureté.
L'un des premier s bijoux en
platine fut une montre, offerte au roi Louis XVI.
Aujour d'hui, de nombr euses bagues sont fabri
qu ées en alliage de platine.
L'alliage le plus cou
rant contient 95 % du métal précieux (950 parts
par millier) et le cachet de contrôle qui le certifie
est en forme de globe surmont é d'une croix.
Les minéraux
La bijouterie fait grand usage des métaux pré
cieux, mais aussi de miné raux variés - pierres pré
cie uses et semi-précieu ses -voir e de matériaux
organiques comme le jais, l'ambre jaune, l'ivoire,
le corail et les perles.
Le jais est le bois fossilisé,
noir et luisant, des coni fères ; quant à l'ambre
jaune, elle est la résine fossili sée, dure et trans
lucide, de ces mêmes arbres.
L'ivoire provient des
défenses et des dents de certains mammifères -
éléphants, hippopotames, morses, narvals.
Toutes
ces substances organiques n'offrent qu'une dureté
relative et se prêtent bien à la sculpture.
Les perles se forment principalement dans les
hu îtres et dan s quel ques autr es mol lusque s
marins.
Elles sont constituées de nacre, une sub
stance sécrétée par ces animaux pour tapisser
l'i ntérieur de leur s coquilles et enrober toute par
ticule étrangère qui viendr ait à s'i ntrod uire dans
leur chair et les irriter.
Les grains de sable, notam
ment, sont à l'origine de la plupart des perles
naturelles.
Depuis plusieur s décenn ies, on
«c ultive•• des perles artificielles en introduisant de
mi nuscules billes de plastique dans des huîtres
' Ces diamants taillés et polis en façettes
sont prêts à être montés sur des bijoux.
Les nombreuses facettes ont pour effet
d'opérer de multiples réflexions et réfra ctions
de la lumière, faisant ainsi scintiller la pierre
de mille feux, quelle que soit son exposition..
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