LA GÉOLOGIE AU XXe SIÈCLE
Publié le 27/10/2011
Extrait du document
On le sait depuis maintenant quelques décennies, la Terre n'est ni froide ni morte mais vivante et chaude. C'est-à-dire que comme tout ce qui vit, elle possède une chaleur propre (et non pas uniquement la chaleur dispensée par le Soleil), chaleur qu'elle échange tant soit en ses couches plus profondes (asthénosphère) que dans sa croûte (lithosphère) ou à sa superficie (biosphère et puis atmosphère).
«
atteindre la même température que l'espace (- 270 •c.) en deux cent millions d'années.
Or la
Terre, on le sait, existe depuis 4,5 milliards d'an
nées.
Ce qui signifie qu'elle possède donc une
énergie propre, et celle-ci lui vient des profondeurs
de la Terre, notamment sous la forme
du réchauf
fement que produit la décroissance de radioacti
vité
d'un isotope du potassium que l'on trouve
dans la croûte terrestre.
On évalue ce réchauffe
ment en s'enfonçant dans la Terre à environ 30 •c par kilomètre, l'activité géologique de certaines
zones pouvant parfois le faire passer à 80 •c par km.
Mais la constatation de cette élévation de la
température lorsqu'on se dirige de la périphérie de
la Terre vers son centre vient singulièrement éclai
rer la nature des mouvements que nous constatons
à la surface de
la Terre.
En effet, la Terre se réchauffant rapidement dans ses profondeurs,
vient un moment où la température devient telle
que ses composants minéraux (fer et nickel essen
tiellement) ne se présentent plus sous forme solide
mais sous forme
fluide.
Et c'est sur ce fluide que flotte littéralement l'ensemble des couches péri
phériques, ce qui confirme l'hypothèse d'une dérive de ces masses périphériques, la discussion
ne portant donc plus sur ce fait mais sur la
manière dont se produit cette dérive et sur les
couches qu'elle concerne.
Nous y reviendrons.
Pour l'instant nous retiendrons que la Terre est
maintenant considérée comme étant constituée en
quatre couches qui, de sa périphérie à son centre,
sont la croûte terrestre
proprement dite, le man
teau, le noyau et la graine.
La croûte est solide,
cassable mais sans plasticité contrairement à ce
qu'admettaient les premières théories sur la dérive
des continents, le manteau l'est en partie égale
ment mais semblerait devenir plastique à une pro
fondeur d'environ
150 km (asthénosphère), le .
noyau est essentiellement liquide jusqu'à une pro
fondeur d'environ 5 000 km, la graine se trouvant
être solide puisque subissant une énorme pression
(3
900 kilobars).
Géomorphologie et géophysique :
la dérive des continents
Une des choses qui aura sans doute le plus
étonné les minéralogistes de tous les temps est non
pas
tant la composition des minéraux que la très
étrange répartition de ceux-ci ainsi que des fossiles
qu'ils contiennent.
Ainsi peut-on trouver dans
le Bassin parisien, dont on sait certainement qu'il fut
recouvert par la mer, des fossiles de mammifères
terrestres et des débris de coquilles d'eau douce
tandis que l'on trouvera dans les Alpes des restes de
mollusques
marins et des carapaces de tout petits foraminifères disséminés dans un océan de
vase durcie.
Ce fut afin de réaliser une synthèse de ces
découvertes aussi étonnantes que répétées que
furent émises les premières théories sur les phéno
mènes agitant la
·croûte terrestre et, notamment,
sur ceux présidant à la surection des montagnes.
La toute première des hypothèses fut sans doute
celle que l'on nomme la théorie des
géosynclinaux (par DA VA) .
Un géosynclinal est en fait une région
de la Terre où, d'abord, la résistance de la croûte
terrestre est moindre qu'ailleurs (et c'est pourquoi
on situe leur phase de remplissage dans la
mêr) et
où, deuxièmement, la sédimentation se fait avec
une rapidité particulière.
La combinaison de ces
deux phénomènes fait que, tandis que les maté
riaux s'accumulent en une même région, cette
région particulièrement fragile s'enfonce lente
ment sous
le poids des sédiments accumulés et, ce,
jusqu'en des zones où la température et la pression
augmentent au point de faire subir une transfor
mation (une recristallisation) aux matériaux boueux qu'elle renferme.
D'où l'étrange composi
tion et structure des roches montagneuses.
Mais,
puisque ces matériaux
se sont tout d'abord enfon
cés comment, ensuite, cette région a-t-elle pu s'éri
ger en montagne ?
Ici intervient l'hypothèse que nous avons déjà
mentionnée, à savoir celle de la dérive des conti
nents.
Selon
A.L.
Wegener, les continents seraient
semblables à d'énormes blocs de terre reposant sur
un magma plastique sur lequel ils
se déplacent en dérivant lentement.
Initialement, selon Wegener, il y aurait eu deux
méga continents, l'un dans l'hémisphère Austral
- le
Gondwana - (correspondant à l'ensemble
Amérique du Sud, Afrique, Madagascar, Inde,
Australie et peut-être le continent Antarctique) et
l'autre dans l'hémisphère boréal - la Laurasie
(Amérique du Nord, Groenland (?) et Eurasie).
Entre ces deux continents initiaux, une large fosse
océanique appelée la
mésogée ou la Thétis.
Le Gondwana ou continent Austral dérivant lente
ment vers le Nord, c'est-à-dire se rapprochant de
la Laurasie, aurait exercé de ce fait une pression
sur les couches déposées dans la mésogée, ces
couches se
seraient donc ainsi soulevées et auraient finalement déferlé comme une vague
contre les côtes du continent Nord.
Vague de sédi
ments recristallisés que l'on appelle aujourd'hui les Alpes.
Au même titre l'Himalaya aurait été
ainsi formé par la rencontre de la partie détachée
du Gondwana qui serait l'Inde actu~lle avec le continent asiatique.
Sans avoir été abandonnée, cette théorie qui
laissait bien des points obscurs vient en fait de se.
»
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