La déforestation
Publié le 30/12/2018
Extrait du document
«
la
forêt indonésienne en 1997.
Facteurs
naturels et pratiques humaines sont
simultanément incriminés.
FACTEURS ANTHROPIQUES
Même si la majorité des dégâts ont
été commis depuis une soixantaine
d'années, l'homme a de tout temps
contribué à la dégradation de son
environnement naturel.
• la grande forêt de cèdres du Liban
a commencé à dépérir il y a 5 000 ans,
jusqu'à une disparition totale au début
de notre ère.
les Phéniciens exportent
alors vers l'Égypte des billes de cèdre
destinées à la construction de temples,
de felouques, puis à l'alimentation des
flottes de Mésopotamie et de Syrie.
• En Chine, le déboisement s'est étalé
sur plusieurs siècles.
• La France a connu une période de
sévère pénurie de bois en raison de la
surexploitation des forêts, au XVIII' siècle.
Des espèces ont ainsi complètement
disparu de notre territoire, comme
le peuplier noir et l'orme champêtre.
La pollution
Dans les années 1970, on constate
un dépérissement des forêts d'Europe
de l'Est et de l'Ouest.
du Québec et
des États-Unis : des arbres meuren�
des feuilles jaunissent, les résineux
perdent leurs aiguilles de manière
précoce, et on note une acidification
des sols.
la pollution est accusée :
rejets industriels dans l'atmosphère
et dans les eaux des rivières s'étendant
indirectement aux nappes phréatiques,
pluies acides, ozone.
Une agriculture dévastatrice
Agriculture intensive et surpâturage
ouvrent la voie à des déforestations
massives.
l'agriculture itinérante,
consistant à mettre le feu à une forêt
ou à une savane à des fins de culture,
pratiquée dans de nombreux pays du
Sud, ne remplit plus son rôle, dans la
mesure où les temps de jachère sont
raccourcis dans un souci de rendement
À moyen terme, c'est l'érosion des sols,
suivie de la désertification.
Urbanisation et fronts pionniers
L:incessante construction de routes,
d'habitations,
d'usines et
de manière
plus générale
l'expansion
humaine incitent à raser
des espaces
boisés.ll en est
de même avec
l'exploitation des minerais, qui, de plus,
s'accompagne souvent de rejets nocifs
pour l'environnement.
Ainsi l'orpaillage
en Guyane contamine-t-il, par les rejets
de mercure, toute la chaine alimentaire
- des sols aux Amérindiens, en passant
par la faune amphibie.
• En outre, au nom du développement
économique, des populations sont
déplacées pour « coloniser » d'autres
régions.
C'est le cas du Tibet avec les
Chinois, pour lequel colonisation et
déforestation vont de pair.
l'Amazonie
a également vu sa population passer
de 2 à 20 millions entre 1960 et 2000,
avec l'installation organisée d'une
grande partie de petits agriculteurs
en provenance du Nordeste.
Un tel
phénomène a bien entendu, aussi,
des conséquences culturelles, dans
la mesure où un changement de
milieu géophysique implique pour les
populations une perte de leurs
pratiques traditionnelles et de leurs
connaissances ancestrales.
lA FORfT TROPICALE, LA PLUS EXPOStE
Avec 7 % de la surface de la planète,
la forêt tropicale recèle près de la
moitié des espèces végétales et
animales.
Déforestation pour la
monoculture, animaux chassés par
le feu et l'agriculture, braconnage :
la liste est longue des dégâts infligés
aux forêts tropicales.
Costa Rica, Côte
d'Ivoire, Indonésie, forêts du bassin
du Congo en Afrique ont ainsi vu leur
surface se réduire de manière drastique
tout au long du xX' siècle.
Or la forêt
tropicale est tout particulièrement
vulnérable, en raison de la grande
fragilité de ses sols.
L'Amazonie, poumon de la planète
Répartie sur huit États, mais située
en majorité sur le territoire brésilien,
l'Amazonie représente rien de moins
que 50% de l'oxygène produit dans
le monde.
Or ce « poumon » subit une
dtforestlltlon massive-5,8 millions
d'hectares par an - au profit de vastes
exploitations qui pratiquent la culture
intensive du soja, de la canne à sucre
et du manioc.
À la fin des années 1960,
une route entre Belem et Brasilia, puis
la Transamazonienne e� aujourd'hui,
une immense artère destinée à faciliter
le transport du soja entre la région du
Mato Grosso et la côte ont dessiné un
véritable axe de déforestation.
Une
fois que ces voies sont ouvertes,
des petits exploitants saisissent
l'occasion pour accéder à de nouveaux
espaces.
leurs terres viables sont
ensuite rachetées par d'importantes
structures agro-industrielles ou pour
l'élevage de bovins.
Les sols travaillés
mécaniquemen� avec un apport massif
d'engrais, se trouvent rapidement
appauvris.
Forêts d'Afrique et d'Asie
• Au deuxième rang de la déforestation
derrière I'Amazonie, le Myanmar
(Birmanie) voit ses exploitations de
teck contrôlées par la junte militaire,
qui trouve dans les bénéfices de telles
exportations le moyen de consolider
son pouvoir.
• l'Indonésie, avec les forêts de Bornéo
et de Sumatra, perd près de 2 millions
d'hectares par an, remplacés par de
vastes plantations de palmiers à huile,
notamment pour la production de
biocarburant.
• Avec 2 millions de kilomètres carrés,
la forêt du bassin du Congo est l'autre
poumon de la planète ; mais 8 000 km'
disparaissent chaque année, selon le
WWF (World Wildlife Fund for Nature).
la surexploitation d'essences comme
le moabi, le sipo et le wengé en est
la première cause.
L'ENVIRONNEMENT
CHAMBOULÉ
les conséquences de la déforestation
sur les sols, l'hydrographie, l'atmosphère
e� finalement, le climat sont majeures.
• Quelque 600 tonnes de carbone par
hectare arraché :c'est ce qui se dissipe
dans l'atmosphère chaque fois qu'une
forêt primaire est coupée.
Quant aux
sols des forêts tropicales, ils s'érodent
au soleil, sont lessivés par les pluies
et se transforment rapidement en
cuirasses de latérite.
• La diminution du taux d'humidité
dans le nouveau milieu a un impact sur
les populations animales, et le cycle de
l'eau s'en trouve perturbé, entraînant
une élévation du niveau des rivières
et davantage de vulnérabilité lors des
inondations, puisqu'il n'y a plus de
racines pour retenir l'eau.
À 100 rn
au-delà des zones coupées, les arbres
perdent leur vitalité et leur résistance.
DES ESPÈCES MENAC tES D'EXTINCTION
Parmi les espèces animales en danger,
le gibbon noir,l'orang-outan, le calao
et le rhinocéros de Sumatra, le grand
panda en Chine, le Ugre de Sibérie,
le léopard.
le Rwanda tente de sauver
ses derniers gorilles.
Et les bonobos
du Congo risquent de disparaître si la
forêt continue d'être livrée au pillage
des sociétés d'exploitation du bois.
VERS UNE GESTION
DURABLE DES FORÊTS
la difficulté d'une gestion durable
réside dans les conflits d'utilisation
des sols forestiers ainsi que dans la
responsabilisation des acteurs publics,
encore majoritaires, mais aussi privés.
DE Rto 1!192 À JoKANNESBURG 2002
Du sommet de la Terre à Rio de Janeiro
en 1992 à celui de Johannesburg.
en 2002, les déclarations de principe
ont été nombreuses.
Un consensus
s'est constitué autour de la nécessité
de conserver les différents types de
forêts sans hypothéquer les ressources
des générations futures.
Rio, 1!192 : dédarations de principe
À Rio, en 1992, 108 chefs d'État et de
gouvernement adoptent l'agenda 21
planétaire, un plan d'action pour le
développement durable au xxt• siècle.
Son chapitre 11 concerne les forêts.
la conférence de Rio donne lieu à une
énumération de vœux et orientations
générales concernant la gestion et
l'exploitation écologiquement viable
de tous les types de forêts.
En 1997, un forum intergouvernemental
sur les forêts, réuni sous l'égide de
la Commission du développement
durable des Nations unies, est créé.
Il travaille à élaborer des propositions
d'actions et à mettre en forme un cadre
légal international pour la protection
des forêts.
Convention sur la biodiversité, 1!192
Adoptée par 187 pays, cette convention
reconnaît la conservation de la diversité biologique
comme « une préoccupation
commune à l'humanité ».
Relativement
aux forêts, elle inscrit la nécessité d'une
gestion durable des forêts anciennes.
Un organe financier, le Fonds pour
l'environnement mondial (FEM) est
créé.
Entre 1992 et 2000, sur des
investissements de plus de 1 milliard
de dollars, les projets forestiers sont
bénéficiaires à hauteur de la moitié.
Johannesburg.
2002
En 2002, le sommet mondial de
Johannesburg réitère les déclarations
en faveur de la survie des forêts, et
des valeurs culturelles et spirituelles
qui y sont rattachées.
À l'initiative
des États-Unis et de l'Afrique du Sud
naît le Partenariat pour les forêts du
bassin du Congo (PFBC).
Entériné
à Johannesburg.
il regroupe les
gouvernements des États concernés,
des pays industrialisés -parmi lesquels
la France -ainsi que des bailleurs
de fonds, ONG environnementales
et associations d'entrepreneurs de
la filière bois : en tout, 29 partenaires.
Des organismes impliqués
Dans la pratique, des organismes
comme la FAO, le WWF, des instituts
et des centres de recherche, des ONG
prennent le relais et travaillent sur le
terrain pour proposer des méthodes
de gestion durable des ressources
forestières.
Ils interviennent dans un
souci d'amélioration des conditions
économiques, environnementales,
sociales et culturelles.
Reforesttd/on, zones décrétées
patrimoine mondial par l'Unesco,
création de parcs nationaux sont
quelques-unes des mesures prises.
Cependant, l'interdiction d'accès aux
ressources d'une région forestière
génère souvent des effets pervers.
Il en est ainsi des populations dont
les modes de vie sont bouleversés,
les conditions économiques altérées
et qui, finalemen� pâtissent des abus
passés perpétrés par des entreprises
nationales ou multinationales du bois.
Des priorités
Maintenir la diversité génétique est une
priorité : les forêts d'essences variées et
d'âges différents sont en effet bien plus
robustes et résistantes aux maladies
et aux parasites que les forêts d'une
espèce dominante.
• la conservation est aussi permise
grâce à des arboretums.
• La détection et la prévention des feux
sont une gageure relevant tant des
politiques publiques dans les pays du
Nord que d'une gestion efficace des
méthodes d'agriculture sur brûlis dans
les pays du Sud, en prenant en compte
les temps de reconstitution des zones
forestières.
Reboisement
et aménagements
• Si les forêts d'Europe voient leurs
surfaces croître (1 million d'hectares
par an en moyenne), la reforestation
est aussi pratiquée en Asie, avec des
espèces comme l'eucalyptus, l'hévéa
ou l'acacia.
• l'aménagement comme lieu de loisirs,
retenu dans les pays du Nord, peut
se transformer en éco tourism e dans
les pays du Sud.
Le Costa Rica en tire
aujourd'hui davantage de bénéfices
que du café et de la banane.
Agroforesterie
l'agroforesterie combine agriculture
et productions forestières.
la rotation
des cultures permet de cultiver, par
exemple, sur de petites surfaces,
du riz, du café, des arbres fruitiers,
des légumes, en alternance avec des
productions de résine, de latex ou de
bois dur.
Cette méthode, qui associe
plusieurs villages, réduit la dépendance
à une seule source de revenus, permet
d'allier des productions de court et long
termes, et renforce la fertilité du sol.
De
plus, elle associe savoir-faire ancestraux
et techn iq ues modernes de production.
en France,
a marqué
les esprits.
la multitude
de pins tombés
comme des
allumettes, dans
la région du
Sud-Oues� a révélé le caractère très
fragile des plantations et des forêts
secondaires créées par l'homme.
En plus de la reforestation entreprise,
soutenue notammen t par I'ONF (Office
national des forêts), une régénération
naturelle s'est produite, plus riche sur
les sols calcaires.
Dans les carrières
ouvertes par la tempête, des graines
conservées durant des années dans
les sols ont germé, des insectes sont
réapparus.
• lors d'incendies, des phénomènes
de régénération naturelle se produisent
aussi : les semences renfermées dans
les sols sont alors dispersées, donnant
naissance à un nouveau paysage.
• Par ailleurs, il est avéré qu'une coupe
de bois pratiquée de manière efficace
peut renforcer la diversité d'une forêt
et de ses espèces.
VERS UNE CONSOMMATION RESPONSABLE
Diverses initiatives se proposent de
sensibiliser le consommateur a risque
de la déforestation.
• Le label FSC (Forest Stewardship
Council), créé à l'init iative de diverses
ONG impliquées, certifie que le bois
et le papier sont issus de l'exploitation
de forêts gérées de manière durable ;
de même, les certifications européennes
PEFC, répondant aux critères d'Helsinki
de 1993, garantissent le maintien de la
diversité, de la vitalité et des fonctions
de protection des forêts.
• Aujourd'hui, nombre de plantations
de forêts secondaires sont réalisées
en France pour des usages très variés :
chêne, épicéa, frêne, mélèze, merisier,
etc., présentent des caractéristiques de
qualité et d'esthétique suffisantes pour
satisfaire le consommateur et limiter
ainsi les importations en provenance
des forêts tropicales..
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