LA BRODERIE: histoire et technique
Publié le 26/11/2011
Extrait du document
L'histoire de la broderie est extrêmement
confuse et difficile à reconstituer. Des vestiges, il
en subsiste dans différents lieux et datant de toutes
les époques, mais en quantité bien trop insuffisante
pour permettre d'établir un classement méthodique
et systématique des oeuvres. Il faudra se contenter
de citer les ouvrages les plus célèbres, car toute tentative
d'établir une évolution générale avec ses
influences, etc., serait alléatoire et bien peu scientifique.
Les origines et datations sont presque toujours
indéterminables, et la polychromie difficile à estimer
car souvent effacée par la lumière et les mites.
«
usage liturgique et un autre que l'on pourrait appe
ler profane ou civil de l'art de la broderie.
Les réali
sations d'ordre liturgique, formes d'une expression
artistique aujourd'hui révolue,
se sont toujours
accomplies dans un cadre organisé, celui des cou
vents, puis par la suite dans les ateliers de « brodeurs-chasubliers », corporations très organi sées et sévèrement réglementées.
On fait remonter
leur création à 1272 en France, mais l'acte de constitution de la confrérie est à dater de mars
1471.
Ces communautés travaillaient sur comman
des pour l'Eglise ; mais elles œuvraient également
pour la noblesse et la haute bourgeoisie, enrichis
sant ainsi leur habillement, leur linge, et
les étoffes
destinées à l'ameublement de leurs demeures.
Auparavant les brodeurs éparpillés dans
les différentes cours seigneuriales faisaient partie de la
suite des princes, étayant ainsi de leur habileté,
comme tant d'autres avec eux (architectes, peintres,
etc.)
le souci de splendeur et de luxe de la royauté
et des nantis de l'époque, soucieux de mieux affi cher ainsi les signes distinctifs de leur pouvoir,
ainsi que leur puissance et leur classe sociale.
Mais la broderie profane remonte beaucoup plus
loin, très probablement au néolithique parallèle
ment à la naissance
de la céramique, répondant
ainsi aux besoins essentiels de l'homme.
On a
retrouvé des aiguilles en os, en ivoire et même en
métal datant de cette époque, mais nos certitudes ne seront vérifiées qu'à partir de la Grèce classique
qui nous a restitué, lors de fouilles récentes, les res
tes d'une broderie sur toile.
J.
Hatzfeld décrit dans l'Histoire de la Grèce ancienne au VI• siècle la
parure féminine.
« La toilette des femmes est plus
raffmée encore, tuniques de laine légère ou de mousseline, crêpelées et brodées, châles multicolo
res, coiffures savantes ».
Amené en Grèce, puis à Rome et par suite dans
tout l'Occident, par les Phéniciens, l'art de la bro
derie était déjà très développé, en Phénicie, mais
aussi en Assyrie, en Phrygie, à Babylone
et dans
tout l'Empire Perse.
Des céramiques représentant
des tissus brodés et des statues en apportent le témoignage ainsi que les textes anciens (les Géorgi ques, la Bible, l'Odyssée).
Les broderies les plus anciennes furent donc
découvertes dans les tombeaux égyptiens et les
conquêtes musulmanes marquèrent de l'empreinte
islamique les broderies d'Egypte, mais aussi de Mésopotamie, d'Italie, de Sicile et d'Espagne,
régions privilégiées des luttes d'influences et par
suite des renouveaux artistiques.
Ainsi, la chasuble de saint Thomas Becket à Fernio, brodée dans un
atelier d' Almeria, alors fief arabe (1116) et le célè
bre manteau du couronnement des empereurs com
mandé par Roger II de Sicile et daté de 1134, dont
la réalisation techniquement très élaborée et les
motifs orientaux témoignent vivement
des apports
islamiques.
A tous petits points ...
ou la grammaire de la broderie
Les principaux supports de la broderie sont la
toile, la laine, le coton et la soie.
La toile qui présente l'avantage essentiel de la
solidité et propose une texture propre à accrocher
la lumière, fut
de tous temps le matériau de base le plus usité.
La laine assurant la meilleure protection
contre le froid acquit ses lettres de noblesse en
Grèce dès le IV• siècle.
Le coton devint facilement
accessible dès le xvu• siècle grâce à l'essor des
échanges commerciaux avec l'Orient et plus parti
culièrement avec
11nde.
La soie, matière aux ren dus particulièrement somptueux, surtout alliée aux fils précieux d'or et de soie, fut la meilleure expres
sion textile du luxe et de la richesse.
D'un raffine
ment subtil, sa préciosité et sa délicatesse présen
taient, plus que tout autre matériau, des risques
de détérioration.
On tenta souvent de consolider la
soie en la doublant de toile, si bien que fréquem
ment seules les toiles subsistent encore brodées, le matériau principal ayant péri, victime du temps et des manipulations.
Il en fut souvent de même pour les fils de soie, d'or et même ceux de laine et de lin
parfois, combien de toiles sont arrivées jusqu'à
nous, percées de trous, seuls vestiges des broderies
disparues.
Les ms étaient généralement utilisés filés et
tordus, exception faite pour la soie qui se présentait
lisse.
La soie servait également à composer les fils
d'or et d'argent ainsi nommés, mais qui en fait
se présentaient sous la forme d'une lamelle venant
s'enrouler autour du fil de soie.
Point devant
Point fendu Point de chaînette
13710 Page 2.
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