Histoire d'INTERNET
Publié le 10/10/2018
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UN RESEAU UNIVERSEL
Le développement des moyens de communication tout au long du siècle passé, ainsi que l'avènement des technologies de traitement de l'information ont abouti à un bouleversement technologique que certains ont pu comparer à la révolution industrielle du XIXe siècle: les domaines des télécommunications et de l'informatique ont convergé pour permettre le développement d'un réseau mondial d'ordinateurs, non centralisé et non contrôlé : Internet. Le réseau Internet présente une particularité : ses protocoles sont normalisés, mais aucun organisme de certification n'existe. Ils sont en fait produits, de manière indépendante mais coordonnée, par l'ensemble des programmeurs s'intéressant au fonctionnement du réseau. De même, aucune autorité centrale de régulation du trafic ou du contenu n'existe : l'architecture du réseau, conçu au départ pour des applications militaires,ne permettrait pas à une telle autorité de se mettre en place.
LES ORIGINES D'INTERNET
Le développement des ordinateurs date des années 1950 et on a très tôt cherché à les connecter entre eux. Les premières liaisons directes étaient souvent transitoires, servant à une transmission ponctuelle de données. La plupart du temps, cela n'était possible qu'entre ordinateurs de même marque, voire de même modèle, ou demandait une «traduction » (passage d'un système de codage à un autre) partiellement automatisable.
Le premier réseau non militaire d'ordinateurs fut mis en place dans les années 1960 par la firme IBM pour le système de réservation de la compagnie d'aviation American Airlines. Tous les ordinateurs des guichets de vente de billets étaient reliés à l'ordinateur central de la compagnie, permettant à celui-ci de traiter« en temps réel » (c'est-à-dire instantanément) les réservations pour indiquer de manière fiable les places encore disponibles.
Le réseau ARPANET
En 1964, au cœur de la guerre froide, l'ARPA, organisme de recherche de l'armée américaine, réfléchit aux caractéristiques techniques d'un réseau informatique pouvant rester fonctionnel même après une attaque nucléaire.
Un tel réseau ne doit pas avoir de « centre », dont la destruction signifierait celle du réseau lui-même : il doit pouvoir fonctionner entre les parties subsistantes même après des
destructions partielles importantes, et ne pas bloquer les informations en cas de saturation des voies de communications.
L’Arpanet est créé en 1969 ; il ne rassemble au début que quatre ordinateurs, mais les scientifiques des universités américaines s'y raccordent bientôt et deviennent de plus en plus nombreux. Le réseau est constitué d'un ensemble de« nœuds» (c’est-à-dire de points de jonction des lignes de communication) indépendants, chacun capable de recevoir des données depuis tout le réseau et de les réexpédier vers le nœud suivant le plus proche de sa destination, ou celui dont la voie est la moins encombrée. En cas de panne d'un élément du réseau, les données peuvent ainsi transiter par d'autres chemins pour être délivrées à leur destinataire.
«
combinaison
adresse IP +port est alors
une adresse unique au monde, elle est
appelée socket).
De cette manière, lorsque l'ordinateur
reçoit des informations destinées à un
port.
les données sont envoyées vers
l'application correspondante.
S'il s'agit
d'une requête à destination de
l'application, l'application est appelée
«application serveur».
S'il s'agit d'une
réponse, on parle alors d'« application
cliente».
Le processus qui consiste à pouvoir
faire transiter sur une connexion des
informations provenant de diverses
applications s'appelle le
« multiplexage ».
De la même façon, le
fait d'arriver à mettre en parallèle (donc
répartir sur les diverses applications) le
flux de données s'appelle le
« démultiplexage ».
LE SYsrtME DNS ET LES URL
Le système d'adressage du protocole
TCP/IP n'est guère convivial, même s'il
convient parfaitement au repérage par
les programmes.
Pour rendre les
adresses plus faciles à mémoriser et à
utiliser, notamment pour les
applications grand public, une
correspondance est établie entre les
adresses IP et des adresses
alphabétiques nommées URL
( Universo/ Ressource Locotor,
localisateur universel des données).
Ce système est appelé ONS pour
Domain Nome System (système de
noms de domaines).
Chaque adresse
URL est composée, dans l'ordre de
lecture :
• d'un terme indiquant le protocole
utilisé (http: pour le Web, mai/ta: pour
le courrier électronique, ftp: pour la
transmission de fichiers ...
) ;
• éventuellement, de l'identifiant et du
mot de passe de l'utilisateur (option
déconseillée car le mot de passe est
alors lisible à l'écran) ;
• du nom du serveur et de son nom de
domaine proprement dit (le fameux
.
corn ou .fr) ;
• enfin, le cas échéant, du chemin
d'accès au fichier désiré (les sous
dossiers ou sous-catalogues sont
séparés par des barres obliques).
Les adresses de sites Web et de
messagerie électronique obéissent à
une syntaxe légèrement différente, car
l'adresse électronique spécifie un
destinataire particulier parmi les
machines connectées au serveur.
LES PROTOCOLES TCP/IP
La suite de protocoles TCP/IP comprend
plusieurs types de protocoles : d'une
part les protocoles de base (PPP,
Tel net.
..) et d'autre part les protocoles
spécifiques {FTP, HITP, ...
).
• Au-dessus des protocoles de base se
trouvent les protocoles correspondant à
des utilisations spécifiques :transfert de
fichier (protocole FTP), courrier
électronique (protocoles SMTP et POP),
Toile mondiale (protocole HTTP) sont les
plus utilisés.
d'accés par une ligne téléphonique et
un modrm; on parle de liaison « point à
point >>, c'est-à-dire de liaison simple
entre deux machines, sans partage de
la bande passante.
Cette liaison
s'effectue selon un protocole
particulier, nommé PPP (pour Point to
Point Protoco�.
TELNET
Tel net est le protocole de base
d'Internet, qui permet l' « interfaçage »
de terminaux (un terminal est un
ordinateur qui se contente d'afficher les
informations qu'il reçoit; c'est la plus
simple expression du« client ») et de
serveurs possédant des configurations
différentes.
La transmission de données par Telnet
est très fruste : les données, non
codées, sont transmises dans l'ordre où
elles se présentent, sans réorganisation
d'aucune sorte.
Ce protocole sert de
base à des protocoles de niveau
supérieur, dédiés à des utilisations
particulières d'Internet.
fllf TRANSFERT PROTOCOL
La plus ancienne utilisation du réseau
Internet est la transmission de fichiers
d'un ordinateur à un autre.
Le MIT
(Massachusetts lnstitute of Technology,
Institut de technologie du
Massachusetts) mit au point le
protocole FTP (File Transfert Protocol,
protocole de transfert de fichier) en
1971.
Depuis 1973, aucune modification
importante n'a été apportée à ce
protocole.
Aujourd'hui, malgré l'explosion du
courrier électronique et de la Toile
mondiale, le protocole FTP reste un des
plus utilisés aussi bien par les usagers
professionnels (transferts de fichiers
d'une entreprise à une autre, par
exemple) que par le grand public
(transmission de musique, de vidéos ...
).
La transmission de données par FTP
nécessite que les deux machines
demeurent connectées durant tout le
temps de la transmission.
Des
programmes permettent cependant, en
cas d'interruption de la communication,
de reprendre le chargement à l'endroit
où il avait été interrompu.
Le système de découpage par paquets
caractéristique de l'Internet permet
même de charger un même fichier
depuis des serveurs différents,
autorisant ainsi l'utilisation
préférentielle des canaux les moins
encombrés.
COURRIER ÜECTRONIQUE
C'est l'application d'Internet la plus
utilisée, tant pour des usages
professionnels que personnels et
ludiques.
Elle permet d'envoyer des
messages écrits (codés en« texte pur»,
mais des programmes de messagerie
de plus en plus nombreux supportent
du texte enrichi, voire de l'hypertexte)
et d'y joindre des fichiers de tout type.
Chaque serveur Internet, identifié par
son URl (masodete.com), dirige les
messages vers le destinataire à
l'intérieur de la boucle locale, identifié
par son nom d'utilisateur, lequel est
séparé de l'adresse du serveur de
messagerie par l'arobe, ou arrobe,
@ (nommé aussi « arobase », à cause
d'une confusion avec une ancienne
unité espagnole de capacité).
l'adresse
électronique se présente donc ainsi :
[email protected] (les
adresses électroniques n'acceptent pas
les accents sur les voyelles).
Le caractère @, énoncé at, c'est-à-dire « à
», chez les Anglo-Saxons, est
souvent énoncé « chez » en Français,
car un simple « à » risquerait d'être
parfois mal interprété, par exemple
lorsqu'on dicte une adresse au
téléphone.
La transmission du courrier
électronique utilise plusieurs protocoles
selon les cas :
• Le protocole SMTP (pour Simple Mail
Transfert Protoco/, protocole simple de
transmission de courrier) est un
protocole de transmission de courrier
point à point, c'est-à-dire entre deux
machines connectées au même
moment.
Pour l'utilisateur individuel,
qui souvent n'est qu'épisodiquement
connecté, c'est le protocole d'envoi du
courrier.
• Le protocole POP (pour Post Office
Protocol, protocole de bureau de poste )
permet de recevoir du courrier qui a
été envoyé alors que le destinataire
n'était pas connecté, et qui est stocké
en attendant sur le serveur du
fournisseur d'accès.
Le protocole POP
gère l'identification du destinataire et
bloque la boite aux lettres pendant la
consultation, empêchant ainsi une
deuxième machine de relever
parallèlement le courrier.
• Un troisième protocole, IMAP (pour
Internet Mail Access Protoco/, protocole
d'accés au courrier Internet), est une
alternative à POP qui permet la
consultation simultanée de la même
boite par plusieurs machines, la gestion
de plusieurs boites aux lettres, etc.
LA OILf MONDIALf (WORLD
WIDE WEB)
Si le courrier électronique a fait le
succès d'Internet, c'est assurément la
Toile qui lui a donné l'essentiel de son
potentiel commercial.
La Toile est
constituée de documents HTML (c'est- ·
à-dire en hypertexte), soit de pages
simples, soit de« sites», c'est-à-dire
d'ensembles de pages interconnectées,
plus ou moins fréquemment remises à
jour.
_ _, ,.....
..
Les premiers
sites /ntrmet
n'étaient que
de simples
vitrines,
présentant les
réalisations de
l'auteur.
Or,
l'augmentation
des débits, qui
permet
d'enrichir le contenu du site en
animations, et l'amélioration de la
sécurité des transmissions, autorisant
des transferts de liquidités, ont
transformé la conception des sites.
Les
concepteurs disposent ainsi de
véritables galeries virtuelles, et les
sociétés commerciales de véritables
boutiques.
La SNCF, par exemple, qui offrait de
réserver son billet en ligne, propose à
présent de l'imprimer chez soi : le site
Internet est réellement devenu
l'équivalent d'un guichet...
Le fonctionnement de la Toile repose
sur le protocole HITP.
Ce protocole
fonctionne en deux temps :
• envoi par le client d'une « requête
HITP»;
• envoi en retour par le serveur d'une
« réponse HITP ».
La requête est la demande effectuée
par le client, le plus souvent d'afficher
une page précise ; elle peut être
accompagnée de données (« l'en-tête » de
la requête), par exemple lors du
remplissage de formulaires, de bons de
commandes, etc.
Le contenu de la réponse est affiché sur
le terminal client par un programme
adéqua� nommé navigateur, selon les
spécifications de mise en page
contenues dans le codage de
l'hypertexte (langage de description de
page HTML ou XML).
D'un simple clic,
l'utilisateur peut passer d'une page à
l'autre, sur un même site ou sur des
sites différents.
Cette facilité d'utilisation, le
développement de moteurs de
recherche rapides et performants
(généralistes ou spécialisés), l'absence
totale de compétences informatiques
nécessaires à la navigation, en ont fait
le vecteur principal de l'expansion
d'Internet.
le protocole IRC (Internet Re/a y Chat)
permet aux internautes de discuter
entre eux « en temps réel ».
Il existe
plusieurs réseaux de discussion et, pour
communiquer, deux internautes doivent
impérativement être connectés sur le
même réseau.
Chacun d'entre eux
propose plusieurs « canaux » ou
«salles » de discussion (Chat room),
consacrés à des sujets précis, ou à des
regroupements de toute nature.
Le développement de la Toile mondiale
et l'accroissement des possibilités de
téléchargement ont multiplié les
utilisations possibles d'Internet.
Les
activités ludiques ou culturelles, le
travail intellectuel, le commerce de
masse disposent à présent d'un outil
universel et interactif.
l'interactivité et la rapidité d'Internet
permettent à des joueurs distants de
plusieurs milliers de kilomètres de jouer
ensemble et d'organiser des tournois.
Outre les jeux de société ou de plateau
classiques (échecs,« wargames » ...
) et
les jeux électroniques conçus au départ
pour une utilisation solitaire, sont
apparus sur le modèle des jeux de rôles
des jeux interactifs, où tous les joueurs
(qui peuvent être des milliers en
réseau) participent à l'environnement
et à l'action.
Les qualités graphiques et sonores et
les nouveaux algorithmes de
compression (divX pour la vidéo, MP3
pour la musique ...
) permettent
aujourd'hui des téléchargements
massifs d'œuvres musicales ou
audiovisuelles, à partir d'un centre
serveur (comme pour le système
Napster) ou en« peer to peer» (c'est-à
dire que les utilisateurs mettent leurs
ressources en commun, chacun
téléchargeant ce qu'il désire à partir des
autres machines connectées et laissant
les autres télécharger ce qu'ils désirent
depuis son propre ordinateur).
Ces téléchargements s'effectuent en
général de manière« sauvage», c'est-à- dire
en dehors des règles du droit
d'auteur et du copyright.
Ce piratage à
grande échelle est combattu par les
industries du disque et de l'audiovisuel,
mais son incidence sur leur chiffre
d'affaires est sans doute à relativiser
(les internautes piratant beaucoup
d'œuvres qu'ils n'achèteraient pas s'ils
devaien t les payer).
LE TÉLÉTRAVAIL
Dans les professions intellectuelles et
administratives, le travail s'effectue de
nos jours presque entièrement sur
ordinateur.
l'utilisation d'Internet
permet à une entreprise d'envoyer à
ses partenaires les fichiers en un simple
clic, réduisant les délais et les frais de
poste ou de coursier.
Cela permet également à des
travaillrurs indépendants et même
à des salariés de travailler chez eux,
dans les conditions qui leur
conviennent, et d'envoyer à leur client
ou employeur le résultat de leur travail.
les systèmes
de
codage
d'envoi
des
données
permettent des transmissions
confiden ti elles avec des risques
minimes d'interception par des tiers ;
cette possibilité est mise à profit par les
entreprises pour le télépaiement (par
carte bancaire) qui permet aux
internautes de commander biens et
services en ligne.
Internet est en outre un irremplaçable
outil de publicité et de marketing.
Offre
de services gratuits, échange de liens
entre deux sites accroissant la
fréquentation de chacun d'eux, courrier
électronique publicitaire ...
permettent
à une entreprise de toucher à moindre
coût un très large public.
À la fin des années 1990, la mise en
place de ces outils s'est faite
rapidement et l'effet de mode a poussé
certaines entreprises à beaucoup
investir dans leur présence sur Internet.
Le nombre de sociétés spécialisées
(phénomène des« start-up ») et
l'importance des capitaux investis a
explosé.
Toutefois.
si les possibilités
d'Internet en matière de marketing sont
patentes, il s'en faut de beaucoup que
le comm erce électronique rapporte
autant que l'on avait cru (les
internautes étant très attachés à la
gratuité).
l'adaptation de
l'investissement à cette réalité a fait
dégonfler la « bulle Internet », et de
nombreuses sociétés de ce secteur ont
du fermer leurs portes..
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