Histoire de la police scientifique
Publié le 10/10/2018
Extrait du document
Révélation par poudre
La plus ancienne des techniques (et celle que l'on voit le plus couramment dans les films policiers) consiste à parsemer sur la paroi une fine poudre qui se fixe sur le dépôt sudoripare. Après avoir enlevé l'excédent de poudre, l'empreinte est révélée. Elle est ensuite photographiée ou collectée sur un adhésif appliqué sur l'empreinte. Cette technique ne peut être utilisée que lorsque la surface est lisse et non absorbante.
Révélation grâce aux acides aminées
D'autres techniques, principalement fondées sur la révélation de la présence d'acides aminés dans le dépôt, ont été développées et aujourd'hui il est possible de relever des empreintes digitales sur quasiment tous les supports. L'empreinte relevée est ensuite numérisée et comparée à la base de données du FAED (Fichier Automatisé des Empreintes Digitales). La base de données de référence contient le relevé des empreintes décadactylaires (des 10 doigts) de
plus de 1717 000 personnes mises en cause dans des crimes ou des délits.
La comparaison des empreintes digitales se fait aujourd'hui de façon automatique grâce à un outil informatisé reposant sur un traitement de l'image qui identifie les similitudes et les différences entre les empreintes en un temps très court. Compte tenu du grand nombre d'empreintes référencées dans ce fichier, l'automatisation du système permet un gain de temps considérable.
LES PREUVES BIOLOGIQUES
Les preuves biologiques sont représentées par le sang, les cheveux, les poils, les fragments de peau ou les squames, le sperme, la salive, etc. Elles sont laissées par le coupable à son insu.
Les croupes sanguins
Jusqu'il y a une vingtaine d'années, seules les traces de sang laissées par l'auteur du délit pouvait être exploitées. En effet, chaque personne appartient à un groupe sanguin (0+, AB+, B-, etc.). Les groupes sanguins sont définis par des caractéristiques, appelées caractéristiques antigéniques, des cellules du sang. On distingue principalement deux types de caractéristiques dont l'une définit le système ABO (groupes sanguins A, B, AB et 0) et l'autre définit le système rhésus (groupes rhésus - et les groupes rhésus +).
L'ensemble de ces mesures prises avec une grande précision fournit, selon Bertillon, une carte d'identité invariable propre à chaque individu. Cette identité est de nature judiciaire et a pour but principal de confondre les récidivistes. Ce procédé, appelé communément « bertillonnage », se généralise
très vite à d'autres pays. En 1887, Bertillon inaugure le laboratoire de police technique à la Préfecture de Paris. A la même époque, les empreintes digitales commencent également à être utilisées pour identifier des personnes. l'intérêt pour les empreintes digitales remonte à longtemps puisque, dès 1788, Mayer (médecin et anatomiste allemand) avait affirmé dans l'un de ses ouvrages que les empreintes digitales entre deux individus n'étaient jamais identiques. Mais les empreintes digitales ne purent vraiment être utilisées à des fins d'identification des personnes qu'à partir de 1900, lorsqu'une classification de celles-ci a pu être établie. Le relevé des empreintes digitales est venu compléter la
fiche anthropométrique. L'analyse anthropométrique de Bertillon, qui laisse une grande part à la subjectivité, sera progressivement supplantée par l'analyse des empreintes digitales qui se révèle plus rapide mais surtout plus sûre et plus efficace.
Edmond Locard, l'un des disciples de Bertillon, sera quant à lui véritablement à l'origine de la démarche scientifique au profit de la police judiciaire. En effet, il élabore la« théorie de l'échange » selon laquelle tout individu, à l'occasion de ses actions criminelles en un lieu
«
tableau
qui fait une correspondance
entre le type d'insecte présent et le
délai post-mortem.
Une véritable
expertise dans le domaine est
nécessaire car il faut tenir compte de la
biologie de ces espèces.
En effet, les
conditions climatiques (température,
humidité) influent beaucoup sur le
développement des insectes.
Les
saisons sont parfois plus précoces,
ce qui va accélérer le développement
et donc l'apparition dans la nature de
certains insectes.
Les entomologistes
doivent donc prendre en compte les
conditions climatiques dans les
semaines, les mois précédant la
découverte du corps.
De plus, la
présence sur le cadavre de certains
types d'insectes qui ne sont pas
présents dans la faune locale peut
indiquer que le corps à été déplacé.
D'autre part, lorsqu'un cadavre est très
délabré, il est difficile de faire une
analyse toxicologique mais les larves
des insectes nécrophages vont
accumuler dans leur propres tissus
les substances toxiques présentes à
l'origine dans les tissus du cadavre
et vont donc pouvoir révéler si la
personne a été droguée ou
empoisonnée.
L'Institut de Recherche Criminelle de la
Gendarmerie Nationale (IRCGN) est la
seule unité de police scientifique en
Europe qui possède, depuis 1992, un
département d'entomologie.
LES EMPREINTES DIGITALES
La technique d'analyse des empreintes
digitales, ou dactyloscopie, qui permit
pour la première fois de confondre un
criminel en octobre 1902, est encore
très souvent utilisée de nos jours mais
elle s'est bien sûr beaucoup améliorée.
CARACTÉRISTIQUES D'UN INDIVIDU
Les empreintes digitales, ou
dermatoglyphes, sont représentées par
des crêtes et des sillons qui forment des
dessins à la surface interne des doigts
de la main et des doigts de pieds.
Les
�mpreintes digital�s apparaissent
pendant la vie
embryonnaire vers la
.
Hl' semaine
après la
conception et
sont fixées
définitivement
vers la 16' ou
17' semaine.
Ensuite, elles ne
se modifient plus au cours de la vie et
sont spécifiques à chaque personne.
En
effet, même chez les vrais jumeaux, il
existe toujours des différences entre les
empreintes digitales des deux individus.
De plus, si on enlève la peau à la
surface des doigts, les dessins digitaux
réapparaissent à l'identique lorsque
celle-ci se reforme.
Cette unicité et cette
immuabilité rendent les empreintes
digitales particulièrement intéressantes
pour la police judiciaire.
RÉVÉLAnON DES EMPREINTtS
La surface interne de la peau des mains
est constamment recouverte d'une fine
couche de sueur.
Celle-ci est constituée
majoritairement d'eau mais également
de protéines, d'acides aminés, de
sébum et d'autres composés.
La sueur se
localise principalement dans les
sillons des dessins digitaux et lorsque
l'on touche une paroi, la sueur s'y
dépose en laissant la trace du dessin
digital.
Bien sûr, les empreintes ainsi
laissées ne sont pas toujours visibles à
l'œil nu mais la police scientifique
dispose de plusieurs méthodes pour les
révéler.
Révélation par poudre
La plus ancienne des techniques (et
celle que l'on voit le plus couramment
dans les films policiers) consiste à
parsemer sur la paroi une fine poudre
qui se fixe sur le dépôt sudoripare.
Après avoir enlevé l'excédent de
poudre, l'empreinte est révélée.
Elle est
ensuite photographiée ou collectée sur
un adhésif appliqué sur l'empreinte.
Cette technique ne peut être utilisée
que lorsque la surface est lisse et non
absorbante.
Révélation grâce aux acides
aminées
D'autres techniques, principalement
fondées sur la révélation de la présence
d'acides aminés dans le dépôt, ont été
développées et aujourd'hui il est
possible de relever des empreintes
digitales sur quasiment tous les
supports.
L'empreinte relevée est
ensuite numérisée et comparée à la
base de données du FAED (Fichier
Automatisé des Empreintes Digitales).
La base de données de référence
contient le relevé des empreintes
décadactylaires (des 10 doigts) de
La comparaison des empreintes
digitales se fait aujourd'hui de façon
automatique grâce à un outil
informatisé reposant sur un traitement
de l'image qui identifie les similitudes
et les différences entre les empreintes
en un temps très court Compte tenu
du grand nombre d'empreintes
référencées dans ce fichier,
l'automatisation du système permet un
gain de temps considérable.
LES PREUVES BIOLOGIQUES
Les preuves biologiques sont
représentées par le sang.
les cheveux,
les poils, les fragments de peau ou les
squames, le sperme, la salive, etc.
Elles
sont laissées par le coupable à son insu.
LES CROUPES SANGUINS
Jusqu'il y a une vingtaine d'années,
seules les traces de sang laissées par
l'auteur du délit pouvait être exploitées.
En effet, chaque personne appartient à
un groupe sanguin (0+, AB+, B-, etc.).
Les groupes sanguins sont définis par
des caractéristiques, appelées
caractéristiques antigéniques, des
cellules du sang.
On distingue
principalement deux types de
caractéristiques dont l'une définit le
système ABD (groupes sanguins A, B,
AB et 0) et l'autre définit le système
rhésus (groupes rhésus -et les groupes
rhésus +).
La combinaison de ces deux systèmes
définit 8 groupes sanguins
(A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, 0+, 0·).
Ainsi,
lorsque le coupable laisse des traces de
sang.
il est possible de déterminer quel
est son groupe sanguin.
Celui-ci peut
ensuite être comparé au groupe
sanguin du suspect.
Néanmoins, si
l'analyse des groupes sanguins peut
permettre d'innocenter un suspect si
son groupe sanguin diffère de celui du
sang découvert sur le lieu du délit, elle
ne permet pas de déterminer la
culpabilité du suspect car plusieurs
personnes présentent le même groupe
sanguin.
LES EMPREINTES GÉNÉTIQUES
La grande avancée en matière
d'exploitation des indices biologiques
réside dans la technique des
empreintes génétiques.
Utilisée pour
la première fois en 1988 dans le cadre
d'une enquête sur le viol d'une jeune
fille, l'empreinte génétique est
actuellement considérée comme la
« reine des preuves » en matière
judiciaire.
Principe Cette technique utilise le patrimoine
génétique contenu dans chacune des
cellules de notre organisme.
Le
patrimoine génétique constitue en
quelque sorte le plan de fabrication
d'un individu et est propre à chaque
personne (seuls les vrais jumeaux
présentent le même patrimoine
génétique).
Notre patrimoine génétique
est portée par une molécule, l'ADN ou
Acide Désoxyribo·
Nucléique, qui est
le constituant
"'l::..a:J:J• principal des
chromosomes.
La molécule d'ADN
est constituée
d'un enchaînement
d'éléments consti
tutifs dont la
séquence (c'est-à-dire l'ordre
d'enchaînement) forme un message
qui représente le plan de fabrication
des individus.
Au sein de la molécule
d'ADN, on trouve des régions dites
« codantes », également appelées les
gènes, qui gouvernent la synthèse
d'une ou plusieurs protéines, et des
régions dites « non codantes » dont le
rôle précis n'est pas connu mais qui
représentent la majeure partie (80 à
90 %) de l'ADN.
La séquence de la
molécule d'ADN au niveau des régions
« codantes » est relativement préservée
entre les individus puisque ces régions
gouvernent la synthèse des mêmes
protéines chez tous les individus.
Par
contre, la séquence de l'ADN au niveau
des régions « non codantes » varie
fortement d'un individu à un autre.
Ce sont ces régions très variables (dites
aussi polymorphes) qui sont exploitées
par la technique des empreintes
génétiques.
En effet, comme dans ces
régions la séquence de l'ADN varie
beaucoup entre les individus, il est très
peu probable qu'à ces endroits deux
personnes présentent la même séquence.
Lorsque l'on trouve sur les
lieux d'un délit des traces biologiques
contenant des cellules comme du sang.
du sperme ou des bulbes de cheveux,
on peut en extraire l'ADN.
La séquence
de l'ADN dans des régions « non
codantes » est déterminée et peut
ensuite être comparée à la séquence
dans ces mêmes régions de l'ADN d'un
suspect.
Chez le suspect, l'ADN est
extrait des cellules du sang après un
prélèvement sanguin ou bien, plus
couramment maintenant, des cellules
de la paroi buccale prélevées au moyen
d'un petit écouvillon stérile avec lequel
on gratte l'intérieur de la bouche.
Si la
séquence d'ADN diffère entre l'ADN de
l'échantillon prélevé sur les lieux et
l'ADN du suspect.
on peut certifier que
l'échantillon prélevé n'appartient pas
au suspect.
Si, à l'inverse, les deux
séquences sont identiques, on peut dire
qu'il y a une très forte concordance
entre les deux échantillons.
On ne peut
en effet jamais affirmer de façon
certaine que les deux prélèvements
proviennent de la même personne car
on peut imaginer que, par hasard, dans
les régions étudiées deux personnes
aient la même séquence d'ADN.
Pour
prendre en compte la probabilité non
nulle que deux personnes aient par
hasard la même séquence d'ADN, on
étudie la séquence de plusieurs régions
de l'ADN.
Au total, 7 régions réparties
sur 7 chromosomes différents sont
étudiées.
Dans ces conditions, la
probabilité de trouver deux personnes
ayant les mêmes séquences d'ADN
dans ces régions est de 1 sur un
milliard ! La technique des empreintes
génétiques a été mise au point en 1985
par le généticien Alec Jeffreys et
appliquée pour la première fois dans
une enquête judiciaire en 1988.
Depuis
lors, la technique s'est améliorée et,
aujourd'hui, il est possible d'exploiter
de très petites quantités d'ADN et
d'obtenir la séquence de l'ADN en
moins de 24 heures.
Cadre juridique
Dans le cadre des enquêtes judiciaires,
l'identification d'une personne par ses
empreintes génétiques ne peut être
réalisée que par des experts
assermentés et habilités à réaliser ces
analyses dans des laboratoires agréés.
Depuis la loi de 17 juin 1998 relative à
la prévention et à la répression des
infractions sexuelles, la France s'est
dotée d'un fichier national automatisé
des empreintes génétiques (FNAEG).
Au départ limitée aux infractions de
nature sexuelle, la base de données a
été étendue par la loi du 15 novembre
2001 aux atteintes à la personnes et
aux biens telles que les homicides, les
attentats ou les vols à main armées, et,
depuis la loi du 18 mars 2003, elle a été
étendue à quasiment tous les crimes et
délits.
Les profils génétiques des
personnes mises en cause dans des
affaires judiciaires, qu'elles soient
condamnées ou non, sont insérés dans
la base de données et conservés durant
40 ans.
La base de données des profils génétiques
s'est également élargie aux
profils des personnes disparues (dont
l'ADN a été obtenu à partir de cheveux
recueillis sur un peigne appartenant à
la personne ou de cellules buccales
récoltées sur sa brosse à dents) et aux
personnes décédées et non identifiées.
Au 1" septembre 2003, le FNAEG
contenait plus de 7000 profils
génétiques (en Grande-Bretagne, le
fichier créé en 1995 en contient près de
2 millions) qui ont permis de réaliser
une quarantaine de rapprochements
entre des faits (c'est-à-dire entre des
indices trouvés sur différents lieux de
délit) ou entre un fait et une personne.
L'analyse balistique permet de
déterminer de quelle arme proviennent
les balles et les douilles trouvées sur
le lieux d'une enquête.
En effet,
lorsqu'une balle est tirée, l'arme
dessine des marques sur la balle et la
douille qui lui sont caractéristiques.
Ces
marques représentent la signature de
l'arme.
On parle d'empreinte balistique.
Ainsi, lorsqu'une arme est retrouvée sur
les lieux de l'enquête ou chez le
suspect.
on compare au microscope
les marques
laissées par cette
arme sur une
balle tirée en
laboratoire avec
les marques sur
la balle trouvée
sur les lieux.
Si
les marques sont
identiques, cela
implique que c'est bien la même arme
qui a tiré les deux balles.
L'« empreinte
balistique» est aussi fiable que
l'empreinte digitale ou génétique.
ET ENCORE BIEN D'AUTRES
DOMAINES D'EXPERTISE
Grâce à la microscopie et à des
techniques chimiques, la police
scientifique est également capable
d'étudier et de déterminer l'origine de
fibres, de terres, de résidus de peinture
ou tout autre résidu chimique.
Les
agents de la police scientifique
exploitent également les
enregistrements vidéo ou audio, les
images.
Les développements
techniques dans le domaine du
traitement du signal permettent
aujourd'hui de traiter les documents de
mauvaise qualité, de filtrer le signal
pour isoler les informations
intéressantes.
Les outils informatiques
permettent aussi de comparer les voix..
»
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