GÉNÉTIQUE LOIS OUBLIÉES Le XXe siècle s'ouvre sur un événement qui marqua une transformation profonde de toutes les branches des sciences biologiques.
Publié le 04/04/2015
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LA THÉORIE CHROMOSOMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ
La distinction établie par Wilhelm Johannsen entre gène et caractère posait des
questions essentielles : quelle est la relation de l’un à l’autre ? De quelle façon les
gènes contrôlent-ils la réalisation des caractères ? Les gènes ont-ils une réalité
matérielle en vertu de laquelle cette relation pourrait être expliquée comme une
interaction chimique ? Mendel lui-même, et après lui Johannsen et plusieurs autres
chercheurs, s’était abstenu de toute hypothèse sur la nature physique du gène,
considéré très souvent comme une pure notion théorique, utile pour faire des
calculs, mais sans consistance matérielle.
Il était nécessaire de dépasser cette
phase de la génétique formelle pour ouvrir la voie aux grandes découvertes de
notre siècle.
Le passage de la génétique formelle à la localisation du gène à
l’intérieur de structures matérielles se fit en vertu d’influences multiples.
Il fut lié en
particulier au développement de la théorie cellulaire, qui identifia dans la cellule
l’unité structurale de la vie et le centre de l’ensemble des fonctions biologiques.
Le
tournant pour la génétique eut lieu quand commença l’étude des chromosomes à
l’intérieur du noyau de la cellule.
Les études sur la division cellulaire (cycle cellulaire) et, en particulier, la découverte
des mécanismes de la mitose, jetaient une lumière nouvelle sur le rapport entre
chromosomes et lois mendéliennes, mais on ne savait encore rien de la fonction
des chromosomes.
Un certain nombre de recherches menées au tournant des XIX e
et XX esiècles, comme celles de l’embryologiste Theodor Boveri et de Walter
Sutton, à la Columbia University, laissaient penser que les chromosomes étaient les
structures cellulaires chargées de la transmission héréditaire, mais tous les
chercheurs ne souscrivaient pas à cette interprétation.
LA GÉNÉTIQUE CHROMOSOMIQUE
À partir de 1910, la recherche concernant les liens entre les expériences de
croisement et le rôle des organismes fut dominée par les chercheurs américains,
qui prenaient place dans la tradition de recherche en biologie cellulaire inaugurée
par E.
B.
Wilson, à la Columbia University et par Thomas H.
Morgan (1866-1945)
en particulier, qui avait été l’un des premiers critiques de Mendel.
Les études de Morgan influencèrent une grande partie de la génétique dans les
premières décennies du XX esiècle.
Sa première découverte, qui remonte aux
années 10, montra qu’un caractère particulier, la couleur blanche des yeux de
Drosophilia melanogaster , le moucheron du fruit, était toujours légué aux seuls
mâles, et qu’il était donc lié au chromosome impliqué dans la détermination du
sexe.
Cette découverte initiale fut suivie par de nombreuses confirmations
expérimentales et la mise au point des cartes chromosomiques, c'est-à-dire de
représentations graphiques de la localisation sur un certain chromosome des gènes
qui régissent des caractères déterminés.
Les succès de Morgan furent favorisés
aussi par le choix d’un organisme de laboratoire, la drosophile ou mouche du
vinaigre, qui se reproduisait avec une rapidité extrême et permettait de recueillir
dans un laps de temps très court, à chaque génération, de nouvelles données à
analyser.
Entre-temps, s’étaient réunis autour de Morgan, qui travaillait dans le
laboratoire dirigé par Wilson, à la Columbia University, d’autres brillants chercheurs,
tels A.
H.
Sturtevant, Hermann J.
Muller et C.
B.
Bridges, qui en quelques années.
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